ActualitéScience

La vitamine B12 et folates pour aider à traiter le foie gras

Des vitamines telles que la B12 et le folate pourraient être en mesure d'inverser certaines lésions hépatiques, selon de nouvelles recherches.

Marie Desange

Des vitamines telles que la B12 et le folate pourraient être en mesure d’inverser certaines lésions hépatiques, selon de nouvelles recherches.

Le foie gras, ou la stéatohépatite non alcoolique (NASH) est une forme agressive de stéatose hépatique qui peut causer de graves dommages au foie et avoir un impact considérable sur la santé globale.
Il n’existe actuellement aucun traitement efficace contre la NASH, mais une étude récente a révélé que la vitamine B12 et les folates pouvaient contribuer à réduire l’inflammation et la cicatrisation chez les sujets humains et les modèles animaux. Des études futures sont nécessaires pour mieux comprendre pourquoi la NASH se développe afin que les traitements puissent aider à contrecarrer les mécanismes sous-jacents. Les problèmes hépatiques peuvent survenir pour diverses raisons mais ne sont pas toujours causés par la consommation d’alcool.

La stéatose hépatique non alcoolique (NAFLD) est un terme qui décrit une série d’affections causées par une accumulation de graisse dans le foie. Non liée à la consommation d’alcool, la NAFLD est causée par d’autres facteurs et entraîne généralement une inflammation et des lésions hépatiques. Dans les cas plus graves ou agressifs, la NAFLD peut être diagnostiquée comme une stéatohépatite non alcoolique (NASH).

À l’heure actuelle, aucun médicament ne permet de traiter la stéatohépatite non alcoolique. Mais une étude récente publiée dans le Journal of Hepatology a examiné les mécanismes de la NASH et a découvert qu’une protéine spécifique, la syntaxine 17, était empêchée de faire son travail d’élimination des cellules mortes et malsaines. De plus, les chercheurs ont découvert que la vitamine B12 et les folates augmentaient les niveaux de syntaxine 17 et contribuaient à inverser la fibrose (épaississement ou cicatrisation) et l’inflammation du foie.

Impact de la stéatose hépatique non alcoolique et de la stéatohépatite non alcoolique

L’accumulation de graisse dans le foie comme une caractéristique déterminante de la stéatose hépatique non alcoolique (NAFLD). Certains problèmes de santé augmentent le risque de développer une NAFLD, notamment les suivants :

le surpoids et l’obésité
le diabète de type 2
résistance à l’insuline
le syndrome métabolique
l’hypertension artérielle
cholestérol élevé
Certaines personnes atteintes de NAFLD peuvent développer des lésions et une inflammation du foie, ce qui entraîne une stéatohépatite non alcoolique (NASH).

La NASH peut provoquer des cicatrices et des lésions hépatiques permanentes, augmentant ainsi le risque de cancer du foie. À l’heure actuelle, aucun médicament ne permet de traiter efficacement la NASH.
En effet, la stéatose hépatique non alcoolique [NAFLD] est une affection qui touche environ 25% de la population mondiale. Elle est principalement associée à l’obésité. Son stade le plus grave, la stéatohépatite grasse non alcoolique (NASH), touche environ 5 % de la population mondiale. La NASH peut conduire à une cirrhose du foie, à la nécessité d’une transplantation hépatique et à un cancer du foie.

Les vitamines B inversent l’inflammation et la fibrose du foie dans la NASH

Les auteurs de l’étude actuelle ont examiné les actions qui se produisent dans le développement de la NASH en utilisant des sujets humains, des modèles de souris et des primates. Ils ont constaté que l’augmentation de l’acide aminé homocystéine (Hcy) était présente en même temps que l’inflammation et la fibrose hépatiques. Ils ont également constaté que des taux élevés d’homocystéine dans le foie induisaient et aggravaient la NASH. L’homocystéine a également eu un impact sur une protéine spécifique, la syntaxine 17, qui est essentielle pour éliminer les cellules endommagées de l’organisme, un processus appelé autophagie. Les chercheurs ont utilisé des souris et des cultures cellulaires pour examiner comment la vitamine B12 et les folates pouvaient aider.

Ils ont constaté que la vitamine B12 et les folates contribuaient à restaurer l’expression de la syntaxine 17 et le processus d’autophagie. En fin de compte, la vitamine B12 et les folates ont contribué à réduire l’inflammation et la fibrose de la NASH.

L’article expérimental détaillé publié dans le Journal of Hepatology, juillet 2022 apporte une vision nouvelle de ces maladies. En utilisant des modèles non humains, les chercheurs ont clairement montré que la vitamine B12 et le folate réduisaient l’inflammation du foie et la cicatrisation du foie (fibrose) dans la NASH. Ces agents semblent agir en affectant la voie de l’homocystéine. Il ne s’agit pas d’une voie bien étudiée. L’homocystéine semble être élevée dans la NASH et son métabolisme réduit dans la NASH. De manière remarquable, il apparait que la vitaminothérapie pourait prévenir et inverser l’accumulation de graisse, l’inflammation et la fibrose dans deux modèles de souris différents de NASH. Les résultats précliniques suggèrent que la vitaminothérapie pourrait être un traitement de première intention, en particulier chez les patients présentant des taux sériques faibles de B12 et de folates et des taux sériques élevés d’homocystéine.

Domaines de recherche future

L’étude a fourni d’excellentes données dans un domaine de recherche où les informations sont limitées. Cependant, étant donné qu’une grande partie de la recherche a porté sur des modèles de souris, d’autres études sont nécessaires pour confirmer les résultats et déterminer la meilleure façon de traiter les personnes diagnostiquées avec la NASH. Les chercheurs suggèrent que la vitamine B12 et les folates pourraient être utiles, notamment en tant que traitement préventif ou traitement de première intention de la NASH.

Avez-vous trouvé cet article utile?
À lire aussi