
Une journée particulièrement longue, une semaine intense, une nuit sans sommeil, et on se sent épuisé. Une bonne nuit de repos, une sieste ou un week-end de détente suffisent à récupérer et l’énergie revient. Pour l’épuisement professionnel, le problème est beaucoup plus grave : il s’agit d’un épuisement profond qui touche à la fois le corps, le mental, et les émotions.
C’est sûr, les deux peuvent laisser vidé(e) et déconcentré(e), complètement HS. Comment bien faire la différence entre seulement de la fatigue ou vrai burn-out ?
Quelle est la différence entre juste de la fatigue ou vrai burn-out ?
Être fatigué fait partie de la vie, après une soirée tardive ou une semaine chargée alors que le burn-out est un état très profond qui peut laisser des séquelles durables.
- La fatigue : est souvent temporaire et disparaît avec du repos, du sommeil ou une courte pause. L’énergie revient généralement facilement.
- Le burn-out : est un syndrome d’épuisement professionnel qui amène à s’interroger sur le but de sa vie, à perdre sa motivation et à détruire son bien-être émotionnel. En résumé, à perdre le sens de soi.
L’épuisement professionnel est souvent enraciné dans le stress chronique, la lassitude émotionnelle et un sentiment de détachement par rapport au travail ou aux responsabilités. Ce n’est pas seulement un état psychologique : des changements mesurables dans la structure et le fonctionnement du cerveau peuvent se produire.
Une étude de 2014 publiée dans PLOS ONE a utilisé l’imagerie cérébrale pour montrer que les personnes souffrant d’épuisement professionnel lié au travail avaient moins de matière grise dans les zones associées à la régulation émotionnelle et au contrôle cognitif, en particulier le cortex cingulaire antérieur et le cortex préfrontal dorsolatéral. Ces zones aident à gérer le stress, la prise de décision et la réponse émotionnelle, des fonctions qui peuvent être altérées lors d’un burn-out.
Une autre étude parue dans Neuropsychopharmacology a révélé que l’amygdale, le centre de réponse à la peur et au stress du cerveau, peut devenir hyperactive en cas d’épuisement professionnel, entraînant une réactivité émotionnelle accrue et une difficulté à se calmer, même après la disparition du facteur de stress.
Qu’est-ce qui cause l’épuisement professionnel ?
L’épuisement professionnel se produit lorsque le stress chronique modifie fondamentalement le fonctionnement du cerveau.
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Du point de vue neurologique, c’est une rupture dans la capacité du cerveau à gérer le stress. Les systèmes cérébraux sophistiqués ont aidé nos ancêtres à résister au stress à court terme et à survivre aux menaces. Mais ils n’ont pas été prévus pour le stress continuel et implacable de la vie moderne. S’ils sont activés en continu, ils commencent à dysfonctionner.
Les causes courantes d’un burn-out sont :
- une charge de travail excessive : manque de contrôle des tâches à effectuer et de reconnaissance des efforts,
- un déséquilibre entre vie professionnelle et vie privée,
- des relations tendues,
- un décalage entre ses valeurs et celles de son environnement de travail,
- une culture d’entreprise ou un leadership toxiques,
- des responsabilités croissantes en dehors du travail : enfants, parents malades, problèmes de santé,
- l’utilisation constante de la technologie sans déconnexion.
Qui est le plus à risque de faire un burn-out ?
L’épuisement professionnel peut toucher n’importe qui, mais certaines personnes et professions sont particulièrement vulnérables.
La recherche montre qu’une combinaison de traits de personnalité, d’exigences professionnelles et de rôles dans la vie peut augmenter le risque.
Beaucoup de gens ignorent leur épuisement professionnel et s’en préoccupent lorsqu’il est trop tard. Quand on aime son métier ou son entreprise, il est plus facile de s’épuiser mais tout le monde a besoin de limites et d’un équilibre entre vie professionnelle et vie privée.
Les métiers et les rôles qui peuvent entraîner un risque plus élevé d’épuisement professionnel sont :
Professions à haut stress
Les personnes travaillant dans les secteurs de la santé, de l’éducation, du travail social et des services d’urgence sont souvent confrontées à de longues heures, à un travail émotionnel et à un contrôle limité de leur charge de travail.
Un rapport de 2022 de l’Organisation mondiale de la santé a désigné ces secteurs comme étant particulièrement à haut risque, surtout depuis la pandémie de COVID-19.
Perfectionnistes et surperformants
Se mettre une forte pression interne ou vouloir plaire peuvent pousser au-delà de limites raisonnables.
Ces attitudes, souvent saluées professionnellement, peuvent rendre plus difficile la reconnaissance du besoin de se reposer ou de demander de l’aide.
Télétravailleurs et travailleurs indépendants
Travailler à domicile, ne pas fixer de limites claires entre vie professionnelle et vie privée, peuvent donner l’impression d’être toujours « en service ».
Sans séparation physique de son travail, il devient plus difficile de se déconnecter, de récupérer et de se ressourcer.
Aidants
Être parent, s’occuper de parents âgés, ou les deux, peut demander une énorme énergie émotionnelle, être physiquement épuisant et très sous-estimé, rendant l’épuisement professionnel courant chez les aidants.
Femmes et groupes marginalisés
Les femmes, notamment les plus précaires, sont souvent confrontées à un travail invisible, à des inégalités et à des micro-agressions qui ajoutent un stress chronique à leur vie professionnelle et à leur vie personnelle.
Des études montrent que les femmes sont plus susceptibles de vivre un épuisement professionnel que les hommes et d’en souffrir en silence.
Personnes sans systèmes de soutien solides
Manquer de soutien émotionnel ou social au travail ou à la maison entraîne des difficultés à amortir le stress et rend plus vulnérable aux effets à long terme de l’épuisement professionnel.
Comment se remettre de l’épuisement professionnel et le prévenir ?
Savoir comment gérer et répondre au stress est très important pour réussir professionnellement et personnellement.
Se remettre de l’épuisement professionnel prend du temps. Les changements cérébraux causés par le stress chronique ne s’inversent pas du jour au lendemain. La plupart des patients ont besoin d’au moins trois à six mois de changements de mode de vie constants pour voir une amélioration significative :
- faire des pauses au travail toutes les 90 minutes environ, peut aider à éviter une surcharge cognitive,
- consacrer du temps aux interactions en face à face, avec des amis ou des proches, permet à contrecarrer le stress,
- restaurer son énergie : faire de l’activité physique régulièrement. 20 à 30 minutes de marche apportent déjà un bénéfice. Mettre en place les meilleures conditions possibles pour bien dormir.
Le corps a besoin de se reposer pour prévenir l’épuisement professionnel. Peu importe la force, la résiliente et la réussite, tout le monde a des limites. Une fois reposés, on se sent mieux, rempli(e) d’énergie, et capables de retourner à nos vies en pleine forme.