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Nutrition

« Maladie des Sodas »: Six millions de Français risquent une cirrhose non-alcoolique

Hélène Leroy

Relativement peu connue des médecins et des patients, la cirrhose Nash (« Non Alcoolic Steato Hepatitis »), acronyme anglophone de la stéatose hépatique non alcoolique, ou en français la cirrhose non-alcoolique, inquiète le monde médical par son importante expansion. Cette pathologie, surnommée « maladie du soda » ou du « foie gras humain », concernerait entre 25 et 30% de la population. 

Six  millions de Français seraient touchés, soit 12% de la population par « la maladie des Sodas ». D’ici 2020, cette maladie pourrait devenir la première cause de greffes du foie, devant l’hépatite C. Causée par une surcharge du foie en graisse, cette pathologie est principalement causée par une consommation excessive de boissons sucrées, de graisses ou de sucres. Les canards gavés pour obtenir du foie gras en sont d’ailleurs atteints. Le foie qui reçoit une surcharge de graisse ne parvient alors plus, au bout de quelques années, à l’éliminer. L’organe stocke alors les acides gras, provoquant une inflammation qui peut entraîner une fibrose (formation de tissu cicatriciel) pouvant évoluer en cirrhose voire en cancer. Y compris chez des patients qui ne boivent pas d’alcool.

Selon une étude publiée dans le « Journal of Hepatology » en août 2015, menée sur 2.634 patients, les personnes qui boivent quotidiennement des boissons sucrées auraient 55% de risques supplémentaires de développer une stéatose métabolique.

En revanche, au regard de cette étude, la consommation de boissons dites « light » n’est pas associée à l’augmentation du risque de développer une « maladie du foie gras ». Même si les édulcorants artificiels sont depuis longtemps soupçonnés par les scientifiques de provoquer les mêmes mécanismes que les « vrais » sucres, à savoir le déclenchement d’un pic d’insuline qui favorise l’accumulation de graisse. 5% des malades développeront à terme un cancer du foie et 20 % des décès causés par la maladie sont dus à des complications cardio-vasculaires.

L’augmentation du nombre de cas de cirrhose non-alcoolique ou « maladie du foie gras » est étroitement liée à l’épidémie des cas de diabète et d’obésité dans les pays développés, les personnes en étant atteintes sont en effet particulièrement à risque. Ainsi, 22% des diabétiques en seraient atteints et 90% des personnes obèses seraient concernées.

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