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Cerveau: L’activité physique quotidienne protège la santé cognitive selon cette étude

L'activité physique, quelle que soit son intensité, semble avoir un effet bénéfique sur la vitesse de traitement cognitif, selon une nouvelle étude passionnante.

L’activité physique, quelle que soit son intensité, semble avoir un effet bénéfique sur la vitesse de traitement cognitif, selon une nouvelle étude passionnante. Alors que l’on pensait jusqu’à présent que seul l’exercice modéré à intense était bénéfique pour la santé cérébrale, cette recherche révèle que toute forme d’activité physique, même légère, peut apporter des bienfaits cognitifs. Explorons en détail les résultats de cette étude novatrice et ses implications pour notre santé mentale au quotidien.

La méthodologie innovante de l’étude

Cette recherche se démarque par son approche novatrice utilisant les smartphones pour collecter des données en temps réel sur l’activité physique et les performances cognitives des participants.

Pendant 7 jours consécutifs, les participants ont été interrogés 5 fois par jour via une application mobile sur leur niveau d’activité physique depuis le dernier questionnaire. Cette méthode a permis d’obtenir un aperçu précis et détaillé des habitudes d’activité au quotidien.

À chaque interrogation, les participants devaient également effectuer deux mini-jeux cognitifs sur l’application :

  • Un jeu de recherche de symboles pour évaluer la vitesse de traitement
  • Un jeu de mémoire de travail impliquant le rappel de positions de points

Cette approche innovante a permis de mesurer les performances cognitives à différents moments de la journée, en lien direct avec l’activité physique précédente.

Une catégorisation précise des activités

Au début de l’étude, les participants ont appris à catégoriser leurs activités selon leur intensité :

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  • Activités légères : marche lente, tâches ménagères, promenade du chien, etc.
  • Activités modérées : marche rapide, vélo tranquille, jogging léger
  • Activités intenses : course à pied, cyclisme rapide, randonnée difficile

Cette classification a permis d’analyser finement l’impact des différents niveaux d’intensité sur les performances cognitives.

Les résultats surprenants de l’étude

L’analyse des données recueillies a révélé des résultats étonnants sur le lien entre activité physique et performances cognitives.

Une amélioration de la vitesse de traitement

Le principal constat est une amélioration significative des scores au jeu de recherche de symboles après les périodes d’activité physique, quelle que soit leur intensité. Cette amélioration traduit une augmentation de la vitesse de traitement cognitif.

Un gain équivalent à 4 ans de jeunesse cognitive

L’augmentation de vitesse observée était d’environ 60 millisecondes, ce qui équivaut à un gain de 4 ans en termes de vitesse de traitement cognitif. En effet, le vieillissement normal entraîne un ralentissement d’environ 15 millisecondes par an.

Pas d’effet sur la mémoire de travail

En revanche, les chercheurs n’ont pas constaté d’amélioration des performances au jeu testant la mémoire de travail. Les participants répondaient plus rapidement, mais pas plus précisément après une activité physique.

Un effet à court terme

Il est important de noter que ces bénéfices cognitifs semblent être de courte durée, survenant peu après l’activité physique. L’étude ne permet pas de conclure sur des effets à long terme.

Les mécanismes potentiels expliquant ces bénéfices

Plusieurs hypothèses peuvent expliquer l’amélioration de la vitesse de traitement cognitif après une activité physique.

Une augmentation de l’état d’alerte
L’explication la plus probable serait une augmentation générale de l’état d’alerte et de la vigilance suite à l’activité physique. Ce niveau d’éveil accru permettrait une meilleure focalisation de l’attention et une préparation optimale à la performance cognitive.

Une amélioration de la circulation sanguine
Même une activité physique légère pourrait entraîner une légère augmentation du flux sanguin cérébral, notamment dans le lobe frontal. Cette meilleure irrigation pourrait contribuer à optimiser le fonctionnement cognitif à court terme.

Une stimulation cognitive associée
L’activité physique elle-même implique souvent une certaine stimulation cognitive (planification du mouvement, coordination, etc.) qui pourrait avoir un effet d’amorçage sur les performances mentales suivantes.

Pas de changements neurobiologiques majeurs
Les chercheurs restent prudents quant à d’éventuels changements neurobiologiques sur une échelle de temps aussi courte. Les effets documentés de l’exercice sur le cerveau se produisent généralement sur des périodes de plusieurs mois à années.

Les implications pour la santé cognitive au quotidien

Ces résultats ouvrent de nouvelles perspectives sur la façon dont nous pouvons prendre soin de notre santé cognitive au jour le jour.

L’étude souligne l’importance de valoriser toute forme d’activité physique, même légère, dans notre quotidien. Les tâches ménagères, la marche pour se rendre au travail ou les petites pauses actives au bureau peuvent toutes contribuer à maintenir notre cerveau en forme.

Intégrer des micro-pauses actives

Ces résultats encouragent à intégrer de courtes pauses actives tout au long de la journée, notamment lors de périodes de travail intellectuel intense. Quelques minutes de marche ou d’étirements pourraient aider à “rafraîchir” nos capacités cognitives.

Repenser l’aménagement des espaces de travail

Ces découvertes pourraient influencer la conception des espaces de travail et d’étude, en favorisant des environnements qui encouragent le mouvement régulier plutôt que la sédentarité prolongée.

Un complément aux exercices plus intenses

Ces bénéfices à court terme de l’activité légère ne remplacent pas l’importance des exercices plus intenses pour la santé globale et cognitive à long terme. Ils viennent plutôt les compléter dans une approche holistique de la santé.

L’importance de l’activité physique pour la santé cognitive globale

Au-delà des effets à court terme mis en évidence par cette étude, il est important de rappeler les bénéfices bien documentés de l’activité physique régulière sur la santé cognitive à long terme.

Prévention du déclin cognitif lié à l’âge
De nombreuses études ont montré que la pratique régulière d’une activité physique modérée à intense permet de ralentir le déclin cognitif naturel lié au vieillissement.

Réduction du risque de démence
L’exercice physique régulier est associé à une diminution significative du risque de développer une démence, notamment la maladie d’Alzheimer.

Amélioration des fonctions cognitives
La pratique régulière d’activités physiques améliore diverses fonctions cognitives comme la mémoire, l’attention, les fonctions exécutives et la vitesse de traitement de l’information.

Effets neuroprotecteurs
L’exercice physique a des effets neuroprotecteurs, favorisant la neuroplasticité et la production de facteurs neurotrophiques qui soutiennent la santé des neurones.

 

Vers une nouvelle approche de la santé cognitive au quotidien

Cette étude novatrice nous invite à repenser notre approche de la santé cognitive au quotidien. Elle souligne l’importance de valoriser toutes les formes d’activité physique, même les plus anodines, dans notre vie de tous les jours. Chaque mouvement, chaque pas, chaque geste actif peut potentiellement contribuer à maintenir notre cerveau alerte et performant.

Cependant, il est important de considérer ces résultats comme un complément, et non un substitut, aux recommandations existantes sur l’exercice physique régulier et intense pour la santé globale et cognitive à long terme. L’idéal est de combiner des activités physiques variées tout au long de la journée avec des séances d’exercice plus structurées.

Cette recherche ouvre également de nouvelles perspectives passionnantes pour l’étude des liens entre corps et esprit. Elle nous rappelle que notre santé cognitive n’est pas déconnectée de notre corps et de nos activités quotidiennes, mais qu’elle s’inscrit dans une approche holistique du bien-être.
Enfin, ces découvertes nous encouragent à adopter une attitude plus active et dynamique dans notre vie quotidienne, que ce soit au travail, à la maison ou dans nos loisirs. Chaque opportunité de bouger, même brièvement, peut être vue comme une chance de stimuler notre cerveau et de préserver notre agilité mentale.

En intégrant ces nouvelles connaissances à une approche globale de la santé incluant une alimentation équilibrée, un sommeil de qualité, une stimulation intellectuelle régulière et une bonne gestion du stress, nous pouvons optimiser notre santé cognitive et profiter pleinement de nos capacités mentales à tout âge.

 

 

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François Lehn

François Lehn, journaliste science/santé depuis 20 ans, auteur, il a notamment été la "Plume" et l'assistant du Pr David Servan-Schreiber.

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