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Cancer de l’endomètre: ce signe auquel les femmes ne font pas assez attention

Bien que ce soit le cancer gynécologique le plus fréquent, de nombreuses femmes ne connaissent pas les principaux symptômes, en particulier le saignement post-ménopausique.

Le cancer de l’endomètre est le cancer le plus répandu du système reproducteur féminin, mais malheureusement, de nombreuses femmes ne sont pas au courant des signes et symptômes à surveiller. Une récente étude a révélé qu’une grande partie des femmes ignorent que le saignement post-ménopausique est le signe le plus courant du cancer de l’endomètre. Cette méconnaissance est préoccupante, car la détection précoce est essentielle pour un traitement efficace. Nous nous penchons ici en détail sur le cancer de l’endomètre, ses symptômes, les facteurs de risque et les moyens de réduire les risques, afin de mieux sensibiliser les femmes à cette maladie.

Qu’est-ce que le cancer de l’endomètre ?

Le cancer de l’endomètre est un type de cancer qui se développe dans la paroi interne de l’utérus, appelée l’endomètre. C’est le cancer gynécologique le plus fréquent, représentant près de 90 % de tous les cancers utérins. Bien que ce type de cancer puisse se développer à tout âge, il touche principalement les femmes après la ménopause, entre 65 et 75 ans.

Les différents types de cancer de l’endomètre

Il existe plusieurs types de cancer de l’endomètre, chacun avec des caractéristiques et des traitements spécifiques :

Le carcinome endométrioïde : c’est le type le plus courant, représentant environ 80 % des cas. Il se développe à partir des cellules de l’endomètre.
Le carcinome séreux : ce type agressif représente environ 10 % des cas et se propage plus rapidement que le carcinome endométrioïde.
Le carcinome à cellules claires : ce type rare représente environ 5 % des cas et est généralement plus agressif que le carcinome endométrioïde.
Les sarcomes utérins : ce sont des cancers rares qui se développent à partir des tissus conjonctifs de l’utérus.
La connaissance des différents types de cancer de l’endomètre est importante, car cela permet aux médecins d’adapter le traitement en fonction du type spécifique.

Quels sont les symptômes du cancer de l’endomètre ?

Le principal symptôme du cancer de l’endomètre est le saignement vaginal anormal, en particulier le saignement post-ménopausique. En effet, 90 % des patientes atteintes de ce cancer présentent ce symptôme, qui peut souvent être le seul signe de la maladie.

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D’autres symptômes peuvent également être présents, notamment :

  • Des douleurs pelviennes
  • Une prise de poids inexpliquée
  • Une fréquence urinaire accrue
  • Des changements dans les selles
  • Des saignements lors des rapports sexuels
  • Une nouvelle sécrétion vaginale symptomatique

Il est important de noter que ces symptômes peuvent avoir d’autres causes que le cancer de l’endomètre, mais il est essentiel de les signaler à son médecin, surtout en cas de saignement post-ménopausique.

Quels sont les facteurs de risque du cancer de l’endomètre ?

Plusieurs facteurs peuvent augmenter le risque de développer un cancer de l’endomètre :

L’obésité
L’excès de tissu adipeux produit de l’oestrogène, ce qui stimule la croissance de l’endomètre et augmente le risque de cancer.
Les antécédents familiaux
Environ 3 à 5 % des cancers de l’endomètre sont héréditaires. Les personnes ayant des antécédents familiaux de cancers gynécologiques ou du côlon doivent envisager un dépistage génétique.
Le syndrome des ovaires polykystiques (SOPK)
Cette condition hormonale peut entraîner une production excessive d’oestrogène et augmenter le risque de cancer de l’endomètre.
Le traitement au tamoxifène
Ce médicament utilisé dans le traitement du cancer du sein peut légèrement augmenter le risque de cancer de l’endomètre.
Les saignements utérins anormaux
Toute saignement utérin irrégulier, abondant ou persistant doit être évalué par un médecin, car cela peut être un signe précurseur de cancer.

En identifiant et en contrôlant ces facteurs de risque, il est possible de réduire les chances de développer un cancer de l’endomètre.

Comment réduire le risque de cancer de l’endomètre ?

Bien que certains facteurs de risque comme les antécédents familiaux ne puissent pas être modifiés, il existe des moyens de réduire les risques de cancer de l’endomètre :

Maintenir un poids santé
Perdre du poids et maintenir un indice de masse corporelle sain peut aider à diminuer les niveaux d’oestrogène et réduire les risques.
Adopter un mode de vie sain
Une alimentation équilibrée, la pratique régulière d’exercice physique et l’évitement du tabac peuvent tous contribuer à réduire les risques.
Prendre des contraceptifs oraux
Les contraceptifs oraux peuvent aider à réguler les niveaux d’hormones et à prévenir l’accumulation excessive de l’endomètre.
Envisager une hystérectomie préventive
Pour les personnes à haut risque, comme celles atteintes du syndrome de Lynch, une hystérectomie prophylactique peut être une option à considérer pour prévenir le cancer de l’endomètre.
Surveiller les saignements anormaux
Tout saignement vaginal, en particulier après la ménopause, doit être signalé rapidement à un professionnel de santé pour un examen approfondi.

En étant vigilantes et en adoptant des habitudes de vie saines, les femmes peuvent grandement réduire leur risque de cancer de l’endomètre.

Dépistage et diagnostic du cancer de l’endomètre

Contrairement au cancer du col de l’utérus, il n’existe pas de test de dépistage systématique pour le cancer de l’endomètre. C’est pourquoi il est essentiel que les femmes soient attentives aux symptômes et en fassent part à leur médecin sans attendre. Si un médecin soupçonne un cancer de l’endomètre, il procédera généralement à une biopsie de l’endomètre pour confirmer le diagnostic. Cette procédure ambulatoire consiste à prélever un petit échantillon de la paroi utérine pour analyse en laboratoire. Des examens d’imagerie médicale, comme une échographie ou une tomodensitométrie, peuvent également être prescrits pour déterminer l’étendue éventuelle de la maladie.

Traitement du cancer de l’endomètre

Le traitement du cancer de l’endomètre dépend de plusieurs facteurs, notamment le stade de la maladie, le type de cancer et l’état de santé général de la patiente. Les options de traitement les plus courantes sont :

Chirurgie
L’hystérectomie, qui consiste à retirer l’utérus, est souvent le traitement de base pour le cancer de l’endomètre. Dans certains cas, les ovaires et les trompes de Fallope peuvent également être retirés.
Radiothérapie
La radiothérapie peut être utilisée avant ou après la chirurgie pour détruire les cellules cancéreuses résiduelles.
Chimiothérapie
Des médicaments anticancéreux peuvent être prescrits, seuls ou en combinaison avec d’autres traitements, pour traiter le cancer de l’endomètre.
Thérapies ciblées
De nouveaux traitements comme l’immunothérapie ou les conjugués anticorps-médicaments ciblent spécifiquement les cellules cancéreuses et offrent de meilleures perspectives pour certains patients.
L’approche thérapeutique sera adaptée à chaque patiente en fonction de ses besoins médicaux spécifiques.

Pronostic et survie du cancer de l’endomètre

Le pronostic du cancer de l’endomètre dépend grandement du stade auquel il est détecté. Plus le cancer est diagnostiqué tôt, meilleur est le pronostic :

Stade 1 : Taux de survie à 5 ans de 95 %
Stade 2 : Taux de survie à 5 ans de 69 %
Stade 3 : Taux de survie à 5 ans de 55 %
Stade 4 : Taux de survie à 5 ans de 17 %

Malheureusement, le cancer de l’endomètre est souvent diagnostiqué à un stade avancé, ce qui nuit considérablement aux chances de survie. C’est pourquoi il est crucial que les femmes soient attentives aux symptômes et en discutent rapidement avec leur médecin.

Importance de la sensibilisation et du dépistage précoce

Étant donné l’absence de test de dépistage systématique pour le cancer de l’endomètre, la sensibilisation du public est cruciale. Les femmes doivent être informées des principaux symptômes, en particulier du saignement post-ménopausique, et encouragées à consulter rapidement leur médecin en cas de préoccupation. De plus, les professionnels de santé doivent être proactifs dans la discussion des symptômes liés à l’endomètre avec leurs patientes, en particulier celles qui sont en post-ménopause. Seule une détection précoce permettra d’améliorer les chances de survie.

Perspectives d’avenir pour le cancer de l’endomètre

Bien que le cancer de l’endomètre soit l’un des rares cancers dont l’incidence et la mortalité sont en augmentation, de nouveaux traitements prometteurs offrent de l’espoir.
Les thérapies ciblées, comme l’immunothérapie et les conjugués anticorps-médicaments, ont montré des résultats extraordinaires, en particulier chez les patients atteints du syndrome de Lynch. Ces avancées thérapeutiques, associées à une meilleure compréhension des facteurs de risque et à une détection plus précoce, devraient permettre d’améliorer considérablement le pronostic du cancer de l’endomètre à l’avenir.

Le cancer de l’endomètre est un problème de santé important qui nécessite une sensibilisation accrue. Bien que ce soit le cancer gynécologique le plus fréquent, de nombreuses femmes ne connaissent pas les principaux symptômes, en particulier le saignement post-ménopausique.

En étant attentives à leurs symptômes, en adoptant un mode de vie sain et en consultant rapidement leur médecin, les femmes peuvent jouer un rôle essentiel dans la détection précoce et le traitement efficace du cancer de l’endomètre. Avec les progrès de la recherche médicale, les perspectives d’avenir pour cette maladie sont de plus en plus prometteuses.

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François Lehn

François Lehn, journaliste science/santé depuis 20 ans, auteur, il a notamment été la "Plume" et l'assistant du Pr David Servan-Schreiber.

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