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Nutrition

Les agrumes : le plein de soleil pendant l’hiver

Hélène Leroy

Les agrumes frais que l’on peut retrouver en abondance sur les rayons de nos marchés d’alimentation sont sans doute un des grands plaisirs de la saison hivernale. Profitons de ces fruits délicieux non seulement pour leur contenu élevé en vitamine C, mais aussi pour le trésor de composés anticancéreux qu’ils contiennent.

Le mot agrume vient du latin médiéval acrumen, qui signifiait « de saveur âcre ». Tous les agrumes proviennent d’Asie et n’ont été répandus à la surface du globe qu’à la suite de nombreuses conquêtes et invasions, en particulier celles effectuées par les Grecs, les Arabes et les Croisés.

Longtemps considérés comme des produits de luxe, les agrumes sont maintenant extrêmement répandus dans toutes les régions du monde, avec près d’un milliard d’arbres qui produisent annuellement 100 millions de tonnes de fruits. Les oranges sont sans contredit la classe d’agrumes la plus populaire, représentant près de 70 % de cette production.

Les agrumes : des réserves de vitamine C qui aident à rester jeune

Les agrumes sont bien connus pour leur teneur exceptionnelle en vitamine C et cette propriété a joué un rôle prédominant dans la bonne réputation qu’ont acquise ces fruits au fil du temps. Les premières études sur les agrumes furent réalisées au 18e siècle et montrèrent que ces fruits pouvaient prévenir le scorbut qui affectait les marins  privés de fruits frais pendant les longs mois de navigation. Cet effet protecteur antiscorbique est dû au rôle essentiel de la vitamine C dans la synthèse du collagène, en particulier pour la formation en triple hélice des fibres de collagène qui permettent de maintenir la structure des tissus et de préserver la peau des signes visibles du vieillissement.

Les agrumes regorgent de principes actifs protecteurs

Les agrumes sont cependant beaucoup plus qu’une source de vitamine C. Une simple orange, par exemple, contient au-delà de 200 composés actifs distincts, en particulier une soixantaine de polyphénols (flavanones) et plusieurs molécules odorantes (monoterpènes).

Plusieurs études ont montré que la consommation d’agrumes est associée à la prévention de certains types de cancers, en particulier ceux qui touchent le système digestif supérieur (comme le cancer de la bouche, du pharynx, de l’œsophage, de l’estomac).

Cet effet anticancéreux est vraisemblablement relié à la capacité des molécules anticancéreuses présentes dans les agrumes d’interférer avec plusieurs processus essentiels au développement des tumeurs.  Ainsi, les monoterpènes bloquent l’activité de protéines importantes dans la croissance des cellules cancéreuses, réduisant du même coup leur potentiel d’envahir les tissus dans lesquels elles se trouvent. Les flavanones, quant à elles, possèdent la capacité de préserver la structure des vaisseaux sanguins, ce qui prévient l’inflammation et prive les tumeurs d’une source importante de stimulateurs inflammatoires de leur croissance.

Une autre propriété très importante des agrumes est leur capacité de bloquer certains systèmes impliqués dans l’élimination de composés moléculaires étrangers et ainsi d’augmenter le niveau sanguin d’autres composés anticancéreux présents dans notre alimentation.

Les agrumes protègent de plusieurs cancers

Par exemple, certains agrumes, et notamment le pamplemousse, contiennent des molécules qui bloquent fortement ces systèmes d’élimination hépatiques et intestinaux (appelés cytochrome P450) et qui peuvent influencer considérablement la concentration d’autres molécules dans le sang ou leur biodisponibilité. C’est d’ailleurs pour cette raison qu’il faut éviter de consommer du jus de pamplemousse avec certains types de médicaments. La présence de molécules (naringine, naringénine et furanocoumarine) spécifiques à ce fruit provoque une hausse dramatique de la quantité de médicaments dans le sang, ce qui peut entraîner des effets secondaires parfois graves.

Chez une personne en bonne santé qui n’a pas à prendre ces médicaments la réduction par ces composés du pamplemousse, de l’élimination de composés anticancéreux qui proviennent des végétaux consommés dans l’alimentation va maximiser le potentiel anticancéreux de ces molécules anticancéreuses, car elle augmente leur concentration dans le plasma sanguin.

Ajouter un agrume au petit déjeuner n’est donc pas qu’une bonne façon d’apporter à l’organisme de la vitamine C : il s’agit également d’une façon concrète de se protéger contre le développement de plusieurs cancers, comme le montrent de multiples études populationnelles.

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