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Nutrition

Les agrumes: leurs secrets dans la lutte contre le cancer

Hélène Leroy

Un des plaisirs associés à la saison hivernale est certainement l’abondance d’agrumes frais que l’on peut retrouver sur les étales des marchers. Grand bien nous fasse, car non seulement les agrumes sont une excellente source de vitamine C, mais ils contiennent également de grandes quantités de composés anticancéreux qui jouent des rôles importants dans la prévention du cancer.

Effets anticancéreux directs…

Les agrumes les plus connus chez nous sont l’orange, la clémentine, le pamplemousse et le citron. Tous ces fruits ont pour caractéristique

un taux élevé de monoterpènes et de flavanones, deux classes de composés anticancéreux qui jouent un rôle clé dans les effets bénéfiques associés à la consommation régulière d’agrumes.

En fait, de tous les fruits étudiés jusqu’à présent, les agrumes sont ceux qui possèdent une des plus fortes activités anticancéreuses. De nombreuses études ont démontré que la consommation de ces fruits réduit de moitié le risque de développer plusieurs types de cancers, en particulier les cancers du système digestif (œsophage, bouche et estomac, par exemple).

Cet effet anticancéreux est vraisemblablement relié à la capacité des molécules anticancéreuses présentes dans les agrumes (les monoterpènes et les flavanones) d’interférer dans plusieurs processus essentiels au développement des tumeurs. Ainsi, les monoterpènes bloquent l’activité de

protéines importantes dans la croissance des cellules cancéreuses, réduisant du même coup leur potentiel d’envahissement les tissus dans lesquels elles se trouvent.

Quant aux flavanones, elles ont la propriété de préserver la structure des vaisseaux sanguins, ce qui prévient l’inflammation et prive les tumeurs d’une source importante de stimulateurs de croissance.

Contourner nos systèmes de défense…

Pour se protéger des effets négatifs possibles des substances étrangères, le corps humain possède un système complexe d’enzymes – surtout au niveau du foie – qui transforment ces substances de façon à accélérer leur élimination.

Toute bonne chose a cependant un mauvais côté : en effet, ce système d’élimination ne discrimine pas les substances néfastes de celles ayant un impact positif, comme les composés anticancéreux apportés par notre alimentation. En conséquence, ces molécules anticancéreuses sont sou- vent trop rapidement éliminées de l’organisme, ce qui réduit du même coup leur efficacité.

Une propriété très importante des agrumes qui rend leur consommation régulière si primordiale pour la prévention du cancer est leur capacité de bloquer certains de ces systèmes d’élimination et sanguin d’autres composés anticancéreux présents dans notre alimentation.

Par exemple, certains agrumes, et notamment le pamplemousse, contiennent des molécules qui bloquent fortement ces systèmes d’élimination (appelés cytochrome P450) et qui peuvent influer considérablement sur la quantité d’autres molécules dans le sang.

Si cette propriété peut entraîner des effets secondaires dans le cas des personnes qui consomment certaines classes de médicaments, il reste qu’en conditions normales, la réduction de l’élimination de composés anticancéreux d’origine alimentaire peut avoir des conséquences très positives pour maximiser le potentiel anticancéreux de ces molécules.

En résumé, les agrumes préviennent le développement du cancer de deux façons : d’une part, ils contiennent des molécules agissant directement sur les cellules cancéreuses pour les empêcher de croître et, d’autre part, ils contiennent également d’autres composés qui, sans avoir d’activité anticancéreuse directe, exercent néanmoins une activité indirecte en augmentant l’tivité de molécules anticancéreuses présentes dans d’autres aliments.

Comme on peut le voir, boire un verre de jus d’orange au petit déjeuner n’est pas qu’une bonne façon d’apporter à l’organisme de la vitamine C, mais c’est également un moyen concret de se protéger contre le développement de plusieurs cancers.

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