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Médecine douce

Huile d’olive et cancer : que révèlent les études récentes ?

Appréciée depuis des siècles et emblématique de la culture méditerranéenne, l’huile d’olive s’impose aujourd’hui comme un acteur majeur des stratégies nutritionnelles pour la santé. Bien plus qu’un simple ingrédient culinaire, elle se distingue dans la prévention de nombreuses pathologies, notamment certains types de cancers. Les avancées scientifiques ont renforcé cette réputation : derrière son goût délicat et sa capacité à sublimer les plats, l’huile d’olive concentre des composants précieux qui attirent l’intérêt des chercheurs du monde entier.

Le débat sur les effets de l’alimentation dans le développement des cancers reste complexe, mais la place de l’huile d’olive dans ce contexte mérite un examen attentif. Notamment, ses composés phares comme l’olécanthal font l’objet d’études approfondies pour comprendre s’ils interviennent réellement dans la réduction du risque de cancer. Cet article explore en détail l’état des connaissances actuelles, examine les mécanismes supposés et fait le point sur les recommandations issues de la recherche contemporaine.

Diminution du risque de cancer : l’huile d’olive à la loupe des études épidémiologiques

L’alimentation, à travers sa composition en nutriments ou en matières grasses, joue un rôle central dans la prévention ou la survenue de certains cancers. L’une des études de référence sur le lien entre consommation d’huile d’olive et risque de cancer reste la revue systématique menée par Psaltopoulou et collaborateurs (2011). S’appuyant sur 38 études et plus de 37 000 participants, cette analyse a évalué si une utilisation régulière d’huile d’olive pouvait effectivement moduler la fréquence de différents cancers.

Une méthodologie solide pour une question majeure

Les études recensées reposent principalement sur un modèle cas-témoins, permettant de comparer les habitudes alimentaires des personnes atteintes d’un cancer à celles de sujets en bonne santé, en prêtant une attention particulière à leur consommation d’huile d’olive. Ce dispositif vise à évaluer le rôle spécifique de cette huile dans la balance des facteurs de risque, en distinguant les profils nutritionnels et en pondérant les autres variables de mode de vie.

  • 38 études analysées pour la revue
  • 19 études cas-témoins retenues pour leur pertinence méthodologique
  • Population totale : 13 800 patients, 23 340 témoins

Des bénéfices observés sur plusieurs localisations cancéreuses

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Les résultats révèlent une tendance nette : la consommation régulière d’huile d’olive est associée à un risque moindre de développer un cancer, tous types confondus. Chez les personnes intégrant davantage d’huile d’olive à leur alimentation, le risque global de cancer diminue d’environ 60 %, avec un odds ratio mesuré à 0,41 (Psaltopoulou et al., 2011). Ce résultat concerne tout particulièrement les cancers du sein, de l’appareil digestif (colorectal, estomac, œsophage) et souligne le caractère transversal des effets, puisqu’ils sont constatés à la fois dans la zone méditerranéenne et au-delà.

Cette synthèse s’ajoute à d’autres travaux concordants, confortant l’hypothèse d’un effet protecteur de l’huile d’olive sur certains cancers, indépendamment du contexte alimentaire régional.

Source : Psaltopoulou T et al., Lipids in Health and Disease, 2011, Article 127.

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De quoi l’huile d’olive est-elle composée ?

La singularité de l’huile d’olive repose sur sa structure lipidique et la diversité de ses micronutriments. Contrairement à de nombreuses autres huiles, elle contient une large majorité d’acides gras mono-insaturés, en premier lieu l’acide oléique. À cela s’ajoute une richesse en polyphénols et autres antioxydants, notamment l’olécanthal, qui suscitent l’intérêt pour leur rôle potentiel dans la prévention du vieillissement cellulaire et des maladies dégénératives.

L’équilibre mono-insaturés et antioxydants

L’hypothèse la plus avancée repose sur la synergie entre les acides gras mono-insaturés et les antioxydants naturels contenus dans l’huile d’olive. Des travaux relayés par François Lehn soulignent que cette association protègerait les cellules du stress oxydatif, causé par les radicaux libres, souvent évoqué dans le développement tumoral.
L’huile d’olive extra vierge, en particulier, affiche une concentration beaucoup plus élevée en polyphénols que les huiles raffinées. Selon Covas et al. (2006), une consommation régulière d’huile d’olive extra vierge améliore le potentiel antioxydant du plasma, réduisant l’impact de mécanismes subtils impliqués dans la genèse de cellules cancéreuses.

Le rôle du contexte alimentaire

Il est crucial de noter que l’huile d’olive ne s’utilise pas isolément, mais s’intègre souvent à un régime globalement riche en fruits, légumes et produits peu transformés, où la cuisson des aliments reste douce et respectueuse des nutriments – un aspect souligné dans « Rajeunir » et largement observé dans le mode alimentaire méditerranéen. Ce contexte favorise l’expression du potentiel préventif de l’huile d’olive, même si les analyses statistiques cherchent à isoler son effet particulier.

  • Association fréquente avec une forte consommation végétale
  • Préférence pour des modes de cuisson qui préservent les micronutriments
  • Moindre présence d’huiles raffinées dans les habitudes alimentaires locales

Des effets différenciés selon le type de cancer : focus sur le sein et l’appareil digestif

La littérature scientifique met en lumière l’intérêt de l’huile d’olive face à certains cancers considérés comme majeurs par leur fréquence et leur gravité. Deux secteurs sont particulièrement concernés : le cancer du sein, première localisation tumorale chez la femme, et les cancers du système digestif.

Chez la femme, une modulation du risque pour le cancer du sein

Les travaux menés depuis près de deux décennies suggèrent que certains composants de l’huile d’olive agiraient sur la régulation hormonale. Selon « Rajeunir », ils participeraient à la réduction de l’inflammation et des mécanismes de prolifération induits par les œstrogènes, contribuant ainsi à limiter la survenue des tumeurs mammaires chez les consommatrices régulières.

La prévention des cancers digestifs se confirme

Dans le domaine des cancers digestifs, l’intérêt d’une consommation soutenue d’huile d’olive réside dans la protection des muqueuses par l’acide oléique et l’atténuation des phénomènes inflammatoires. L’effet inhibiteur sur la formation de certains dérivés cancérigènes lors de la digestion – ou sous l’action de modes de cuisson trop agressifs – constitue une piste sérieuse, d’après François Lehn, pour expliquer la baisse du risque de cancers du côlon, du rectum ou de l’estomac.

Points de vigilance et perspectives de recherche

Si le faisceau de preuves tend en faveur d’un impact positif, plusieurs champs d’incertitude subsistent. Par exemple, la question du type d’huile d’olive (extra vierge, raffinée, pression à froid) n’est pas toujours clarifiée dans les études, ce qui rend difficile une recommandation précise en termes de quantité et de qualité. De plus, peu de données issues d’essais cliniques randomisés permettent à ce stade d’affirmer une relation causale stricte, la plupart des publications restant observationnelles.

Une autre réserve provient du fait que l’effet bénéfique de l’huile d’olive peut parfois se confondre avec celui d’un modèle alimentaire global où la prépondérance est donnée aux végétaux et à la diversité alimentaire. Valls-Pedret et al. (2015) suggèrent également que la génétique individuelle pourrait moduler la réponse aux composés spécifiques de l’huile d’olive, ce qui ouvre la voie à des recherches personnalisées en nutrition.

La qualité avant tout : extraction, culture, conservation

Pour maximiser le bénéfice, la grande majorité des spécialistes s’accorde sur la nécessité d’adopter une huile d’olive extra vierge, issue d’une première pression à froid et obtenue à partir d’olives cultivées dans des conditions respectueuses de l’environnement, points qui conditionnent incontestablement la richesse en polyphénols et la concentration en microcomposés protecteurs.

Panorama des données clés sur l’huile d’olive et la prévention du cancer

  • L’huile d’olive compte parmi les matières grasses étudiées le plus rigoureusement pour ses propriétés potentielles face aux cancers, selon Psaltopoulou et al. (2011).
  • Un usage fréquent réduit de façon significative le risque de certains types de cancer, notamment du sein et des cancers digestifs.
  • La synergie entre acide oléique, antioxydants comme l’olécanthal, et richesses spécifiques de l’huile d’olive extra vierge semble centrale dans cet effet protecteur.
  • L’association à une alimentation diversifiée, centrée sur les végétaux, optimise l’action de l’huile d’olive en prévention oncologique.
  • Le choix de la qualité et la traçabilité du produit jouent un rôle dans l’intensité des bénéfices santé associés.

Regards croisés et perspectives : ce que l’on sait aujourd’hui

L’intégration régulière d’huile d’olive, meilleure si extra vierge et obtenue dans des conditions optimales de culture, apparaît comme un marqueur positif dans la lutte contre de nombreux types de cancer. En s’appuyant sur les travaux de Psaltopoulou et al. (2011), de Covas et al. (2006), ainsi que sur les analyses de François Lehn et les apports relayés dans « Rajeunir », il est établi qu’une consommation dans le cadre d’un régime alimentaire riche en végétaux représente une stratégie fiable et validée par la recherche.

Des interrogations demeurent sur la part exacte attribuable à l’huile d’olive au sein de l’ensemble du régime, la dose optimale pour chaque profil et la possible interaction avec des facteurs encore à élucider, tels que le patrimoine génétique. De futures études, plus ciblées et interventionnelles, viendront probablement préciser ces éléments. En attendant, choisir de cuisiner et d’assaisonner avec de l’huile d’olive extra vierge reste un compromis validé tant pour sa saveur que pour ses atouts démontrés sur la santé.

Sources :
Psaltopoulou T et al. : Olive oil intake is inversely related to cancer prevalence: a systematic review and a meta-analysis of 13 800 patients and 23 340 controls in 19 observational studies. Lipids in Health and Disease, 10, Article 127.
Covas MI et al. “The effect of polyphenols in olive oil on heart disease risk factors: a randomized trial.” Annals of Internal Medicine, 2006.
Valls-Pedret C. et al. “Mediterranean diet and age-related cognitive decline. A randomized clinical trial,” JAMA Internal Medicine, 2015.
D’après François Lehn et selon “Rajeunir” sur les mécanismes associés au vieillissement et à la prévention nutritionnelle.

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