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Se ressourcer : quel moment en solo est le plus réparateur ?

Beaucoup de Français ont besoin de se ressourcer. Certaines situations en solo sont étonnamment plus réparatrices et ce n’est pas la solitude la plus totale.

30 000 personnes représentatives de la population française ont répondu à un sondage commandé par la fondation Jean Jaurès : 44 % déclarent manquer d’énergie et beaucoup expriment le besoin de ralentir pour se ressourcer. Nombreux sont celles qui se sentent submergés par les stimulations extérieures des média ou des personnes. Vivre quelques heures de solitude devient presque un moment fantasmé.

Dans quelles conditions peut-on le mieux se ressourcer ?

Morgan Ross, adjointe à la faculté de l’université de l’Oregon, a mené une étude pour comprendre comment les gens vivent des moments de solitude dans un monde hyper connecté, qui interagit tout le temps facilement.

Tous ne se valent pas pour améliorer son bien-être. Certaines situations en solo peuvent être plus réparatrices que d’autres, qui peuvent avoir l’effet inverse, selon le rapport de chercheurs publié dans la revue Plus One.

Sophia Spencer, psychologue sociale et psychothérapeute, basée à Londres, n’a pas participé à l’étude dont elle a commenté avec surprise les résultats : elle admet que la relation entre bien-être et solitude est beaucoup plus complexe qu’on ne le pensait jusqu’à présent. Auparavant, la solitude était considérée comme une absence physique alors que maintenant on doit aussi distinguer l’absence physique de l’absence sociale.

De quelle façon se ressourcer le mieux, selon cette étude ?

Environ 900 participants d’âge moyen 62 ans, pour les deux tiers des femmes, ont été interrogés.

Ils ont auto déclaré leur expérience sur 4 « nuances de solitude » classées selon l’accès aux autres et aux media :

  • solitude de base: on est seul(e) mais connecté(e) aux médias (ex : on peut téléphoner, lire un livre, écouter de la musique, ),
  • solitude de base + inaccessibilité: toujours seul(e) mais inaccessible aux autres, toujours avec un accès aux média (ex, on se promène en forêt en écoutant un podcast),
  • solitude de base + aucun média: seul(e) et disponible aux autres (ex : on peut s’asseoir dans un café ou prendre les transports en commun) mais sans accès à aucun média,
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  • solitude totale: pas d’accès aux médias ni aux autres (ex : on peut faire une randonnée dans les bois ou camper sans réseau téléphonique).

Compte tenu de la vie d’aujourd’hui, les chercheurs avaient posé comme hypothèse à vérifier que la meilleure façon de se ressourcer serait dans la solitude totale. Étonnamment, les participants ont trouvé que la solitude de base était la moins déconnectante mais la plus réparatrice.

Ces observations suggèrent qu’avoir un accès à des média familiers pendant un moment de solitude, quelle que soit la disponibilité aux autres, peut apporter du réconfort et réduire le sentiment d’isolement.

Des résultats étonnants

C’est certainement l’une des premières études à énoncer que c’est mieux de rester connecté quand on est seul(e).

Voilà ce que la Docteure Spencer a déclaré avec étonnement. La plupart de ses patient(e)s se sentent submergé(e)s pas la quantité d’interactions sociales, en personne ou par media interposés. Elle aurait aussi parié sur la satisfaction de se vivre un moment de solitude totale.

Les chercheurs ont constaté qu’une attitude positive envers la solitude (de base ou totale) a aussi un effet significatif sur la manière dont les gens la trouvent réparatrice. Si vous pensez que la solitude est bénéfique, vous en ressentez davantage les bienfaits.

Il faut aussi noter que la quantité d’interactions sociales habituelle des participants n’a pas influencé leur expérience de la solitude. Même ceux qui avaient des emplois très sociaux n’ont pas trouvé la solitude totale plus réparatrice que d’autres.

Les limites de l’étude

Comme toute recherche, l’étude a ses limites.

Les résultats sont fondés sur de l’auto déclaration, représentant une perception de la solitude, et non sur des résultats objectifs.

De plus, l’âge moyen des participants était relativement élevé. Il y a une énorme différence entre la relation et l’usage d’une personne de 61 ans au téléphone et à la technologie et ceux d’un(e) jeune de 20 ans. Si la même étude était réalisée auprès de jeunes adultes, les résultats seraient possiblement différents et ils apprécieraient peut-être de vivre un moment de solitude totale.

Comment équilibrer solitude et liens sociaux ?

Malgré les résultats, le moment solo idéal varie d’une personne à l’autre et il faut privilégier ce qui fonctionne le mieux pour soi.

Le plus important est d’avoir une attitude positive envers un moment passé seul(e) pour maximiser ses bienfaits réparateurs et de tenir compte de divers besoins et situations personnelles (introversion, extraversion, autisme, anxiété, etc.).

La conscience de soi est également importante : demandez-vous quelle situation ou comportement en solo vous ressourcent ou pas ?

Sans cette prise de conscience, la solitude pourrait ne pas être réparatrice et même devenir nocive.

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Aline Legrand

Ma passion : Les plantes et de la naturopathie, une discipline qui vise à favoriser la santé et le bien-être par des méthodes naturelles.

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