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La solitude en 2024 : 7 groupes de gens les plus exposés

La solitude tend à être répandue chez certains groupes de personnes. Quelles sont-elles et pourquoi sont-elles plus touchées que d’autres ?

Beaucoup de monde peut ressentir la solitude. Aucune personne n’est à l’abri.

En France, 21 % de la population dit se sentir seule, selon un rapport de la Fondation de France et 83 % de ces personnes en souffre. Une sur trois est en situation de fragilité relationnelle, n’ayant aucun ou seulement 1 seul réseau de sociabilité.

C’est un état incroyablement courant : les personnes confrontées à la solitude ne sont pas seules quand il s’agit de vivre avec ce sentiment. Quel comble !

L’isolement social généralisé pendant la pandémie de covid-19 a fait prendre conscience combien la solitude est grave pour le bien-être et la santé.

Si la solitude est un ressenti subjectif (dont certaines personnes arrivent à se satisfaire), l’isolement est une insuffisance durable, en qualité comme en quantité, de relations avec les autres. Il crée non seulement de la souffrance mais peut aussi mettre en danger.

Certains segments de population sont plus à risque que d’autres et peuvent être en situation d’isolement social : 7 situations de vie ont été particulièrement identifiées.

Solitude des adolescents et jeunes adultes

La période charnière de fin d’adolescence les place à des carrefours de vie cruciaux, propices à la solitude.

On n’imagine pas forcément que les jeunes soient autant confrontés à la solitude. On les pense bien occupés sur les réseaux sociaux, envoyant des SMS à leurs amis, organisant des fêtes ou se retrouvant pour des virées shopping ou restau.

On se trompe.

De nombreuses recherches font valoir un ressenti de solitude et même d’isolement. C’est le cas en France, une épidémie de solitude se répand : 62 % des 18/24 ans sont dans cette situation.

Même si la technologie leur permet d’être connectés entre eux, beaucoup éprouvent un profond isolement relationnel, les exposant au risque d’anxiété et dépression. L’instabilité des réseaux sociaux, les changements d’école, l’exploration de l’identité, les modifications physiques, contribuent au sentiment de solitude.

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Séparés de leurs parents, ils n’ont pas encore fondé leur propre famille et ont perdu le sentiment d’appartenance à une communauté. Ils doivent prendre des décisions d’avenir importantes. Même entourés, s’ils estiment que personne ne peut les soutenir dans ces moments décisifs, ils peuvent se sentir terriblement esseulés.

La solitude est une détresse émotionnelle ressentie lorsque des besoins de compagnie et d’intimité ne sont pas satisfaits. Ce qui ne signifie pas forcément qu’une personne est seule, elle peut même être dans une pièce bondée de copains avec lesquels elle ne parvient pas à engager une relation.

Personnes âgées seules

Les nombreux et parfois graves bouleversements de la 2ème partie de la vie augmentent le risque de solitude.

530 000 Français de plus de 60 ans sont dits en état de « mort sociale ». Les enquêtes épidémiologiques témoignent que la solitude augmente le risque de décès prématuré de 30 %.

À cet âge, les enfants sont partis, ont déménagé ou fondé leur propre famille. À la retraite, les liens sont coupés avec les anciens collègues et le rythme de vie est modifié, parfois ralenti. Des amis de longue date peuvent s’être éloignés pour cause de problèmes divers (santé, divorce).  De nombreuses femmes vers 50 ou 60 ans quittent leur conjoint sans se remettre en couple.

L’avancée en âge confronte ensuite à la dépendance : problèmes d’autonomie, troubles de la mémoire, précarité financière, deuil du ou de la conjoint(e), etc. Tout cela peut amener à se sentir déconnectés du monde, se voir comme  un « souci », une « charge »pour l’entourage et conduire au repli sur soi.

Au cours d’une semaine type, certaines personnes âgées ne parlent à qu’à trois personnes ou moins (incluant le facteur, les commerçants) et d’autres peuvent passer une semaine sans aucune interaction sociale, selon un rapport publié en 2019 par Age UK, une association caritative basée à Londres.

Des données recueillies en 2024 par cette organisation ont révélé que pour 49 % des aînés la télévision était leur principale compagnie.

Immigrés isolés

Des sentiments d’incompréhension, de mal-être et de rejet dans leur nouvel environnement amplifient leur solitude.

Toute personne qui a déménagé dans un autre pays peut faire face à des barrières linguistiques, des difficultés financières, à la nécessité de s’adapter à une nouvelle culture : ces facteurs contribuent au sentiment de solitude. Sans parler des épreuves qui l’a poussée à quitter les siens et qui peuvent lui briser le cœur.

Un rapport de 2019 du What Works Centre for Wellbeing, ONG basée au Royaume-Uni, relève que l’établissement de relations significatives est rendu très difficile.

Les données recueillies et publiées en juillet 2021 par Statistique Canada, un organisme fédéral qui mène le recensement canadien et d’autres recherches, ont montré que les immigrants récents, ou depuis plus longtemps, exprimaient beaucoup plus de solitude que les personnes natives.

Communauté LBGTQ+ fragilisée par la solitude

Ne pas savoir avec qui s’ouvrir et en qui avoir confiance peut être très isolant.

Les groupes LGBTQ+ ont tendance à exprimer plus souvent que d’autres des sentiments de solitude : ils peuvent se heurter à la dissimulation de leur sexualité, au rejet de la part de la famille ou des amis, au harcèlement, à l’intimidation, à la discrimination et aux micro agressions de la société.

Les personnes ayant une identité sexuelle et de genre minoritaire ont tendance à ressentir des sentiments de solitude plus forts que leurs pairs hétérosexuels et cisgenres, selon un rapport du NASEM (National Academy of Sciences), un institut britannique.

Dans un rapport de l’AARP (une association américaine) publié en 2018, 49 % des personnes qui se sont identifiés comme LGBTQ ont déclaré faire face à la solitude plus souvent que leurs homologues non LGBTQ (35 %).

Cette solitude peut provenir de la discrimination au travail ou à l’école, la déconnexion de la famille ou des problèmes pour trouver des pairs avec qui se connecter, selon LGBT Hero, une organisation nationale basée au Royaume-Uni.

Mères avec jeunes enfants en manque de compagnie

Un sentiment d’épuisement post-covid est à la source de leur solitude.

Une étude menée après la période du covid-19 indique que 51 % des mères avec de jeunes enfants ont déclaré se sentir extrêmement seules. 47 % d’entre elles ont signalé une augmentation de leur solitude depuis la pandémie.

Elles ont beaucoup pris soin de leur famille toute la journée. Rien d’étonnant à ce qu’elles aient envie de compagnie et de reprendre le contrôle de leur vie.

Précaires financièrement et esseulés

Vivre en décalé et avoir honte de sa situation crée une barrière avec les autres.

Les problèmes financiers, la perte d’un emploi, peuvent être un catalyseur de solitude, selon le rapport 2018 de la Fondation Kaiser Family.

Par exemple, 47 % des Américains qui se sentaient seuls ont subi une dégradation de leur situation financière  contre 22 % de ceux qui n’avaient pas ce sentiment.

Toujours aux USA, 27 % des personnes ressentant de la solitude ont été licenciées ou congédiées au cours des deux dernières années comparativement à 16 % des personnes non seules.

Un faible revenu est un marqueur de solitude chronique, selon un autre rapport de l’AARP : les chercheurs ont constaté qu’une personne sur 2 avec un salaire modeste est susceptible de se sentir seule.

Lorsqu’on est contraint d’occuper plusieurs emplois et de jongler avec le travail de nuit, les horaires et le mode de vie décalé grignotent les opportunités de temps passé en famille et entre amis.

Les personnes peuvent avoir honte de parler ouvertement de leurs problèmes financiers et risquent de ne pas obtenir le soutien dont elles auraient besoin pour faire face au stress immense qu’elles subissent.

Solitude des personnes malades ou handicapées

La peur du rejet et de l’incompréhension peut isoler les personnes malades ou handicapées.

La Fondation de la famille Kaiser a également constaté que 40 % des Américains déclarant se sentir très seuls souffraient d’un handicap ou une maladie chronique.  47 % étaient atteints de troubles sévères de santé mentale. Seulement 15 % de personnes « non seules » déclarent des problèmes de santé physique ou mentale du même ordre.

Celles qui ont déclaré être seules étaient deux fois plus susceptibles de souffrir d’un handicap ou d’une maladie les empêchant de participer à des activités sociales. Les personnes handicapées ou malades peuvent être anxieuses ou avoir des freins et même des phobies à l’idée de participer à des activités scolaires, amicales ou avec des collègues et d’élargir leur cercle social de crainte d’être incomprises ou rejetées.

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Aline Legrand

Ma passion : Les plantes et de la naturopathie, une discipline qui vise à favoriser la santé et le bien-être par des méthodes naturelles.

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