Les différents usages de la valériane en phytothérapie
La valériane est une plante officinale répandue en Europe et en Asie. Appelée également herbe-aux-chats, elle porte le nom scientifique de Valeriana officinalis et appartient à la famille des Caprifoliacées. En Europe, au Moyen Âge, elle jouit du statut de panacée (ou remède universel) et se voit qualifiée de « guérit-tout ». Elle renferme, en effet, de nombreux principes actifs. Quels sont-ils et guérit-elle vraiment tout ?
Quels sont les principes actifs de la valériane ?
- des sesquiterpènes : acide valérénique (action sédative, hypnotique, anxiolytique),
- des cétones sesquiterpéniques : valéranone, valérianol, des actifs qui renforcent l’effet de l’acide valérénique,
- des iridoïdes : valépotriates qui pourraient contribuer aux effets calmants de la plante (mais suspectés toxiques pour le foie),
- des alcaloïdes : traces,
- des lignanes : quantité relativement faible, aux propriétés potentiellement antioxydantes, anti-inflammatoires, antibactériennes, anti tumorales, neuroprotectrices,
- des flavonoïdes : plusieurs types contenus dans les racines, antioxydants, anti-inflammatoires, pour certains anxiolytiques et sédatifs (apigénine, hespéridine, linarine),
- de l‘huile essentielle : aux bienfaits relaxants, sédatifs, anxiolytiques, antispasmodiques, antalgiques, anti-inflammatoires (peu courante et donc chère).
Quelles sont ses qualités en médecine naturelle ?
Pour les chats, la valériane a des effets euphorisants et stimulants, chez les humains le résultat est différent. En phytothérapie, elle est indiquée pour :
- traiter les tensions nerveuses ou cardiaques : aide à atténuer le stress et l’anxiété, améliore l’humeur changeante, apaise l’état neurotonique et les palpitations,
- atténuer les douleurs et les spasmes : décontracte les muscles, diminue les crampes, les courbatures, les spasmes utérins durant le cycle menstruel, les spasmes gastriques et intestinaux,
- lutter contre l‘insomnie : facilite l’endormissement, améliore la qualité du sommeil et l’insomnie durant la ménopause.
Comment employer la valériane ?
La médecine naturelle utilise les racines et les rhizomes en :
- tisane : infuser 1 cuillère à café de poudre 10 minutes dans une tasse d’eau bouillante, filtrer, ajouter du miel (la valériane a un goût amer et épicé).
- teinture-mère : 20 à 30 gouttes, 3 fois par jour, jusqu’à 60 avant le coucher.
- gélule : 2 à 4, 3 fois par jour.
- décoction : faire bouillir 10 minutes 2 cuillères à soupe de plante séchée, refroidir, filtrer, appliquer avec un linge sur les zones douloureuses ou ajouter dans l’eau d’un bain.
Quelle précaution prendre ?
La valériane est déconseillée aux femmes enceintes, allaitantes et aux enfants.
Par mesure de précaution, elle est contre-indiquée en cas de troubles hépatiques. Des études suggèrent qu’elle peut être toxique pour le foie.
Quelques effets secondaires ont été observés : maux de tête, vertiges, nausées, en cas de surdosage.
Risque d’interaction médicamenteuse avec les antidépresseurs, tranquillisants, antiseptiques, neuroleptiques, antalgiques et anticoagulants. Demander un avis médical.
La plupart des tisanes de valériane vendues dans le commerce ne contiennent que des produits de dégradation des valépotriates.
La durée d’une cure ne devrait pas dépasser 6 semaines, sachant que 3 à 4 semaines sont nécessaires pour ressentir un effet. Après cette période, consulter un médecin.
Toujours prendre l’avis d’un professionnel de santé car l’automédication peut présenter des risques.