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Le gattilier, quels sont ses bienfaits pour la santé ?

Aline Legrand

Le gattilier, ou poivre aux moines ou encore agneau chaste, a pour nom scientifique Vitex agnus-castus et appartient à la famille des Verbénacées. Cet arbuste, qui peut atteindre 1,5 à 2 mètres de hauteur, se reconnaît à son odeur poivrée. Originaire d’Asie centrale et du bassin méditerranéen, il pousse dans les régions humides. Des écrits témoignent de ses propriétés anaphrodisiaques : dès l’antiquité, il servait à confectionner des boissons calmant la libido et au Moyen Âge, utilisé pour réprimer la luxure, il était cultivé dans les jardins des cloîtres afin d’aider les moines à supporter leur chasteté. Cette plante a-t-elle cette propriété et pourquoi ?

Quelle est sa composition ?

Le gattilier contient :

  • des flavonoïdes : du casticine (anti-tumoral, anti-inflammatoire), du vitexine (antioxydant, anti-cancéreux, anti-inflammatoire, neuroprotecteur), du chrysosphénol (antiviral), etc.,
  • des iridoïdes : aucuboside (notamment anti-inflammatoire, antibactérien), agnuside (anti-inflammatoire),
  • des diterpènes-labdaniques : les plus actives de la plante, ces substances agissent sur l’hypophyse (la glande qui contrôle la production d’hormones). Elles stimulent les récepteurs sensibles à la dopamine ce qui augmente la sécrétion de progestérone par les ovaires. Cette activité de l’hypophyse a aussi l’effet d’inhiber la production de l’hormone prolactine : cela régule le cycle menstruel mais freine aussi la lactation.
  • de l’huile essentielle : contenant du cinéol, potentiellement antifongique, antalgique.

Quels sont ses effets sur l’organisme ?

L’OMS reconnaît que le gattilier mime les effets de la progestérone, ce qui peut être bénéfique pour :

  • l’équilibre hormonal : régule la production des hormones féminines, stimule l’activité progestative, améliore les troubles de la préménopause et ménopause,
  • les troubles menstruels : atténue le syndrome prémenstruel, régule les règles absentes ou irrégulières, normalise le cycle menstruel,
  • la stérilité : pourrait stimuler la fécondation (recherche en cours).

Sous quelle forme utiliser le gattilier ?

En cure de 3 mois, posologie moyenne indicative à confirmer avec un professionnel de santé :

  • tisane : faire infuser 1 cuillère à café de baies séchées dans une tasse d’eau bouillante de 5 à 10 minutes, 2 à 3 tasses par jour du 8 ème au 21 ème jour du cycle.
  • décoction : faire bouillir 1 cuillère à café de baies dans une tasse d’eau froide pendant 5 minutes, 2 à 3 tasses par jour du 8 ème au 21 ème jour du cycle.
  • teinture-mère : 20 gouttes matin et soir du 8 ème au 21 ème jour du cycle.
  • gélule : 2 par jour dosées à 20 g pendant les 15 derniers jours du cycle (l’agence européenne du médicament recommande un dosage allant de 20 à 50 g par jour) et 1 par jour pendant les 15 premiers jours.
  • huile essentielle : 1 goutte par jour.

Que savoir avant d’utiliser le gattilier ?

Le gattilier agit sur la régulation du cycle menstruel : il est déconseillé de pratiquer l’automédication dans cet objectif. La posologie et le moment du cycle pour prendre ce remède doivent être contrôlés par un médecin. Le traitement dure plusieurs semaines et demande un suivi.

La recherche n’a pas encore établi pourquoi le gattilier diminue la libido masculine. L’hypothèse est qu’il bloque l’action des hormones androgènes mâles.

Son usage est contre-indiqué aux personnes souffrant ou ayant souffert d’un cancer du sein ou ayant des cas dans leur entourage proche ou à celles qui sont concernées par des troubles hypophysaires.

En raison de son action hormonale, il est déconseillé durant la grossesse, pendant un protocole de fécondation in vitro (empêche la fixation de l’embryon dans l’utérus) et durant l’allaitement (empêche la lactation).

Des troubles digestifs, des maux de tête et des nausées peuvent être observés.

Des interactions médicamenteuses sont possibles avec des traitements d’hormonothérapie (notamment dopamine) ainsi que ceux de la maladie de Parkinson.

Toujours prendre l’avis d’un professionnel de santé car l’automédication peut entraîner des risques.

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