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Fibrillation auriculaire et démence : risque précoce élevé

Selon une nouvelle étude, souffrir de cette forme fréquente d'irrégularité du rythme cardiaque augmente le risque de troubles cognitifs précoces dans certains cas.

Une vaste nouvelle étude a révélé que la fibrillation auriculaire, le type le plus courant d’irrégularité du rythme cardiaque, est corrélée à un risque de démence future chez les personnes diagnostiquées avant l’âge de 70 ans. Chez les adultes d’âge moyen, elle est encore plus fortement associée à ce risque.

L’auteur principal de l’étude, le Dr Julián Rodriguez García, cardiologue à l’hôpital universitaire Bellvitge à Barcelone montre que fibrillation auriculaire et démence sont associées :

  • la fibrillation auriculaire n’est pas associée à un risque élevé de démence dans l’ensemble de la population (beaucoup de personnes ayant une fibrillation auriculaire ne développeront pas de démence),
  • mais, chez les personnes plus jeunes atteintes de fibrillation auriculaire, elle est associée à un risque très significatif de démence précoce.

La détection et la prise en charge anticipées de la fibrillation auriculaire sont donc essentielles. Il faut poursuivre les recherches pour déterminer si le traitement de la pathologie cardiaque pourrait atténuer le risque de démence, selon le Dr Rodriguez García.

De combien est augmenté le risque de démence ?

La fibrillation auriculaire augmente le risque de démence précoce de 36 %.

Lors de la réunion annuelle de l’Association Européenne du Rythme Cardiaque, la recherche présentée s’est appuyée sur une base de données de plus de 2,5 millions d’adultes âgés de 45 ans ou plus et n’ayant aucun diagnostic antérieur de démence.

  • Au début de l’étude, près de 80 000 participants (3,25 %) avaient un diagnostic de fibrillation auriculaire enregistré.
  • Ces sujets peuvent également vous intéresser:
  • Sur la base d’un suivi moyen de 13 ans, les chercheurs ont déterminé que, chez les personnes de moins de 70 ans atteintes de fibrillation auriculaire, le risque de développer une démence future était 21 % plus élevé.
  • Le risque de développer une démence précoce (une démence qui commence entre 45 et 65 ans) était 36 % plus élevé.
  • Les personnes les plus jeunes du groupe, de 45 à 50 ans, présentaient un risque 229 % plus élevé de développer une démence précoce.

La fibrillation auriculaire augmente considérablement le risque d’accident vasculaire cérébral : mais, même en retirant de l’analyse les patients victimes d’AVC, l’association entre la fibrillation auriculaire et la démence est restée inchangée. Selon les auteurs, des mécanismes autres que l’AVC typique pourraient être impliqués, tels que les “AVC silencieux” (sans symptôme clinique), des micro-infarctus et les micro-saignements.

Les scientifiques ont noté que l’association entre la fibrillation auriculaire et le risque de démence n’était plus significatif statistiquement après 70 ans : chez les personnes plus jeunes, la fibrillation auriculaire pourrait jouer un rôle plus important dans l’évolution de la démence, a expliqué le Dr Rodriguez García. Chez les malades plus âgés, d’autres facteurs liés à l’âge éclipsent probablement l’effet de la fibrillation auriculaire.

Existe un lien de cause à effet entre fibrillation auriculaire et démence ?

La principale limite de l’étude est de ne pas montrer de lien de causalité entre fibrillation auriculaire et démence. Des hypothèses peuvent être posées.

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Les scientifiques savent depuis longtemps qu’un cœur en forme favorise un cerveau en bonne santé. La recherche a établi un lien entre les maladies cardiovasculaires courantes chez les adultes (maladie coronarienne et l’insuffisance cardiaque) et les troubles cognitifs ainsi qu’un risque accru de démence.

Des études antérieures à celle-ci ont montré des résultats mitigés concernant les associations entre la fibrillation auriculaire et la démence, selon le Dr Paul Wang, cardiologue à Palo Alto, en Californie. Cependant cette dernière est importante car elle examine la survenue de démence dans une vaste population étudiée de plus de deux millions d’individus avec un suivi de 13 ans.

Sa principale limite est de montrer seulement une association entre les 2 pathologies.

Le Dr Wang, qui n’a pas participé à la recherche, avance des hypothèses de causalité :

  • une inflammation du cœur et des vaisseaux sanguins pourrait affecter les cellules cérébrales,
  • en perturbant le flux sanguin vers le cerveau, la fibrillation auriculaire pourrait contribuer au développement de la démence
  • des caillots sanguins causés par celle-ci pourraient aussi être impliqués.

Que faire pour diminuer les risques de fibrillation auriculaire ?

Des études sont nécessaires pour savoir si des mesures visant à traiter la fibrillation auriculaire pourraient aider à prévenir la démence.

Le Dr Rodriguez García recommande ces conseils de prévention :

  • maintenir un mode de vie sain : activité physique régulière et alimentation équilibrée,
  • limiter la consommation d’alcool,
  • gérer les facteurs de risque de maladies cardiaques : hypertension artérielle, diabète, obésité.

Les personnes déjà diagnostiquées d’une fibrillation auriculaire devraient prendre des médicaments anticoagulants appropriés et adopter des solutions pour mieux contrôler leur rythme cardiaque. Demandez l’avis de votre médecin.

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Aline Legrand

Ma passion : Les plantes et de la naturopathie, une discipline qui vise à favoriser la santé et le bien-être par des méthodes naturelles.

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