Etude: Si vous avez un zona, vous avez un risque accru de déclin cognitif
une nouvelle étude révèle que les personnes ayant déjà eu un épisode de zona sont plus susceptibles de développer un déclin cognitif

Le zona, également connu sous le nom d’herpès zoster, est une affection cutanée douloureuse causée par le virus de la varicelle-zona (VZV), le même virus responsable de la varicelle. Après avoir guéri de la varicelle, le virus reste présent dans l’organisme et peut se réactiver plus tard sous forme de zona. Malheureusement, une nouvelle étude révèle que les personnes ayant déjà eu un épisode de zona sont plus susceptibles de développer un déclin cognitif subjectif, pouvant mener à des problèmes cognitifs plus importants par la suite.
Lien entre le zona et le déclin cognitif
Cette étude, menée par l’hôpital Brigham and Women’s de Boston, met en lumière un lien préoccupant entre le zona et les troubles cognitifs. Les chercheurs ont constaté que les personnes ayant déjà eu un zona présentaient un risque accru de développer un déclin cognitif subjectif, c’est-à-dire une perception de déclin de leurs capacités mentales, même en l’absence de déficits objectivement mesurables.
Le déclin cognitif subjectif : qu’est-ce que c’est ?
Le déclin cognitif subjectif (DCS) se caractérise par une impression de détérioration des fonctions cognitives, telles que la mémoire ou la concentration, sans que des tests objectifs ne révèlent de déficits significatifs. Bien que le DCS puisse sembler bénin, il peut malheureusement constituer un précurseur d’un déclin cognitif plus important, pouvant aller jusqu’à un trouble cognitif léger ou même une démence.
Selon les chercheurs, les personnes atteintes de DCS présentent un risque environ 2,2 fois plus élevé de développer une démence, par rapport à celles n’en souffrant pas. De plus, environ 21 % des individus atteints de DCS finissent par développer un trouble cognitif léger. Bien que tous ne progressent pas nécessairement vers des troubles plus sévères, ces chiffres soulignent l’importance de ne pas sous-estimer les symptômes de DCS.
Rôle du gène APOE4
L’étude a également révélé une différence intéressante selon le sexe. Les hommes porteurs du gène APOE4, associé à un risque accru de déclin cognitif et de démence, semblent plus susceptibles de développer un DCS après un épisode de zona, comparativement aux femmes. Les raisons de cette différence ne sont pas encore complètement comprises, mais pourraient être liées à des facteurs génétiques, hormonaux ou à la façon dont la pathologie de la maladie d’Alzheimer se développe différemment chez les hommes et les femmes.
Les chercheurs soupçonnent que le lien entre le zona et le déclin cognitif pourrait s’expliquer en partie par les effets vasculaires du virus de la varicelle-zona. En effet, des études antérieures ont montré que le zona était associé à un risque accru de maladies vasculaires, notamment les accidents vasculaires cérébraux, pouvant persister jusqu’à 12 ans après l’épisode de zona. Ces changements vasculaires, même subtils, peuvent contribuer à des troubles cognitifs.
Dommages neuronaux et inflammation
Outre les effets vasculaires, les chercheurs pensent que la réactivation du virus de la varicelle-zona après la phase de dormance suivant la varicelle pourrait également entraîner une inflammation et des dommages directs aux neurones, affectant ainsi les fonctions cognitives. L’interaction complexe entre les agents infectieux, la santé vasculaire et le fonctionnement cérébral semble jouer un rôle clé dans le déclin cognitif lié au zona.
Importance de la vaccination contre le zona
Face à ces résultats préoccupants, la principale recommandation des chercheurs est de se faire vacciner contre le zona. Étant donné que presque tous les adultes de plus de 50 ans ont été exposés au virus de la varicelle dans leur enfance, ils sont susceptibles de développer un zona à l’avenir. La vaccination constitue donc une mesure de prévention essentielle pour réduire les risques de zona et, par conséquent, de déclin cognitif.
Dépistage et suivi du déclin cognitif
Bien que le déclin cognitif subjectif puisse sembler bénin, il ne faut pas le négliger. Les médecins recommandent une surveillance attentive des patients ayant déjà eu un épisode de zona, afin de détecter précocement tout signe de détérioration cognitive. Des tests neuropsychologiques approfondis peuvent permettre d’évaluer en détail les capacités cognitives et de mettre en place un suivi adapté.
Traitement et prise en charge du déclin cognitif
En cas de déclin cognitif avéré, des interventions précoces peuvent s’avérer bénéfiques. Selon les spécialistes, des thérapies cognitives, des exercices de stimulation mentale et un suivi médical régulier peuvent aider à ralentir la progression des troubles cognitifs. L’objectif est de maintenir les fonctions cérébrales le plus longtemps possible et d’améliorer la qualité de vie des patients.
Implications pour la santé publique
Les résultats de cette étude soulignent l’importance de sensibiliser le grand public aux liens entre le zona et le déclin cognitif. En encourageant la vaccination contre le zona, les autorités de santé publique peuvent contribuer à prévenir non seulement cette affection cutanée douloureuse, mais aussi ses conséquences potentiellement dévastatrices sur la santé cognitive des personnes âgées.
Les chercheurs appellent à poursuivre les investigations pour mieux comprendre les mécanismes biologiques reliant le zona au déclin cognitif. Une meilleure compréhension de ces processus pourrait ouvrir la voie à de nouvelles approches thérapeutiques et préventives. De plus, l’étude des différences observées selon le sexe mérite d’être approfondie afin d’adapter les stratégies de prise en charge.
Cette étude met en lumière un lien préoccupant entre le zona et le déclin cognitif subjectif, pouvant mener à des troubles cognitifs plus graves à long terme. La vaccination contre le zona, les dépistages réguliers et une prise en charge précoce des symptômes cognitifs sont essentiels pour prévenir et gérer ces complications. Avec une meilleure compréhension des mécanismes en jeu, de nouvelles perspectives de recherche et d’intervention pourront émerger pour protéger la santé cognitive des personnes âgées.