Avez-vous besoin de contacter la rédaction ? Envoyez vos e-mails à [email protected] ou sur notre formulaire.
Médecine douceGuide des plantes médicinales

Aphtes buccaux : causes, solutions naturelles et stratégies pour limiter leur apparition

Gênants au quotidien, les aphtes s’invitent parfois sans prévenir dans la bouche, transformant la moindre gorgée ou bouchée en véritable calvaire. Si ces ulcères bénins ne menacent pas la santé globale, leur apparition répétée suscite de nombreuses interrogations. Pourquoi certains y sont-ils plus sujets ? Quels gestes facilitent leur disparition ? Ce dossier propose un éclairage complet et des réponses pratiques, fondées sur les données actuelles, pour comprendre et mieux vivre avec ces affections buccales fréquentes.

Comprendre l’apparition des aphtes

Multiples origines, une réaction inflammatoire commune

Les aphtes, ou ulcérations aphteuses, se caractérisent par des lésions superficielles, blanches ou jaunâtres, entourées d’un halo rouge. Elles siègent le plus souvent sur la face interne des joues, des lèvres ou la langue. Si leur nature bénigne est largement admise, leur survenue s’explique par une combinaison de facteurs locaux et systémiques :

  • Sources de microtraumatismes : Un brossage trop vigoureux, ou l’emploi d’une brosse à dents à poils durs, peuvent irriter la muqueuse. Les prothèses dentaires mal adaptées ou les réparations récentes provoquent aussi des lésions, tout comme une intervention dentaire.
  • Hygiène buccale insuffisante : Négliger le nettoyage des dents laisse proliférer une flore bactérienne, susceptible d’aggraver l’inflammation ou de ralentir la guérison des lésions de la muqueuse.
  • Carences nutritionnelles : Des déficits en vitamines du groupe B, notamment la B9 (acide folique) et la B12, mais aussi en vitamine C, en fer ou en zinc fragilisent la muqueuse buccale et réduisent l’efficacité du système immunitaire local. Plusieurs études ont mis en avant ce lien (Scully C, Porter S, 2008).
  • Réactions alimentaires : Certains aliments, surtout lorsqu’ils sont épicés, brûlants ou très durs, agissent comme irritants directs, sensibilisant la muqueuse. Les fruits à coque, le chocolat, les noix ou divers additifs sont fréquemment rapportés, comme l’indique l’article sur la fréquence des aphtes liée à certains fromages.
  • Facteurs de vulnérabilité générale : Fatigue persistante, stress chronique ou variations hormonales (cycles menstruels, puberté, grossesse) compromettent la défense immunitaire, rendant la bouche plus sensible aux inflammations.
  • Maladies sous-jacentes : Certains troubles chroniques tels que la maladie de Crohn, la maladie coeliaque (intolérance au gluten), les déficits immunitaires, ou encore les suites de chimiothérapie provoquent parfois des poussées d’aphtes en cascade.
Ces sujets peuvent également vous intéresser:

Cette multitude de causes explique pourquoi chaque individu peut présenter des facteurs déclenchants différents et pourquoi la prévention exige souvent une approche personnalisée (« selon Rajeunir »).

Les solutions naturelles pour apaiser la douleur et accélérer la guérison

La myrrhe : tradition et soutien scientifique

Utilisée depuis l’Antiquité, la myrrhe est reconnue pour ses vertus antiseptiques et réparatrices. Les sesquiterpènes et composés phénoliques qu’elle renferme limitent la prolifération bactérienne et favorisent la cicatrisation (Rey, Phytothérapie, 2015). Pour un usage ciblé, appliquez quelques gouttes de teinture de myrrhe directement sur l’aphte avec un coton-tige. Si le contact provoque une sensation trop intense, diluez la teinture dans un peu d’eau, puis utilisez en bain de bouche, à raison de 1 à 2 fois par jour.

Précaution : Par voie orale, la teinture-mère de myrrhe n’est pas recommandée chez la femme enceinte, la femme qui allaite et l’enfant de moins de 6 ans. Demandez toujours conseil à un pharmacien ou un médecin avant emploi.

Le thym, un allié anti-infectieux

En cosmétique et en phytothérapie, le thym tire ses atouts santé du thymol et du carvacrol, deux puissants actifs anti-infectieux. Pour apaiser la douleur et limiter l’inflammation, il suffit de badigeonner la lésion avec un coton-tige imprégné de teinture de thym. Les personnes préférant une option plus douce optent pour le gargarisme : une cuillère à café de thym en infusion dans une tasse d’eau bouillie, laissée à infuser 10 minutes puis filtrée. En rinçant soigneusement la bouche deux à trois fois par jour avec cette préparation, il est possible d’accélérer la réparation.

Point d’attention : Chez la femme enceinte, allaitante et chez l’enfant, l’utilisation de la teinture de thym par voie orale est à éviter, d’après les recommandations de rigueur en phytothérapie.

Soutenez Pressesante.com : Rejoignez notre communauté sur Tipeee

Soutenez Pressesante.com : Rejoignez notre communauté sur Tipeee

Image cliquable

Le bicarbonate de soude, bon marché et polyvalent

Produit de base, le bicarbonate de soude rééquilibre le pH de la salive, limitant le développement de micro-organismes responsables d’ulcérations. Diluez une cuillère à café de bicarbonate dans un verre d’eau tiède et rincez-vous la bouche matin et soir jusqu’à disparition complète de la lésion. En cas de forte douleur ou de persistance, une application locale directe peut être envisagée en formant une pâte épaisse (3 mesures de bicarbonate, 1 mesure d’eau), à poser sur l’aphte pendant 8 à 10 minutes.

L’emploi du bicarbonate fait consensus en automédication modérée, mais n’hésitez pas à solliciter l’avis de votre dentiste en cas de doute ou de réaction inhabituelle.

Autres pistes efficaces et validées

  • Miel pur : Grâce à sa teneur en flavonoïdes et peroxydes, le miel possède de réelles propriétés antimicrobiennes. Selon Jull AB et al. (2015), une fine couche appliquée trois à quatre fois par jour diminue douleur et temps de cicatrisation.
  • Eau salée : Un rinçage à l’eau tiède additionnée de sel limite l’infection mais peut provoquer une sensation de picotement.
  • Gels à la camomille ou à la sauge : Recommandés pour leur effet adoucissant et antiseptique.

En revanche, attention à ne pas employer d’huiles essentielles fortement concentrées (comme le giroflier ou la menthe poivrée) sur la muqueuse sans encadrement professionnel.

Prendre soin de sa bouche pour réduire la fréquence des aphtes

L’assiette : priorité aux micronutriments

Une alimentation équilibrée, variée et riche en vitamines et minéraux fondamentaux reste la meilleure stratégie pour renforcer la résistance des muqueuses. Concentrez-vous sur les apports suivants :

  • Fer (viandes maigres, lentilles, tofu, légumes verts)
  • Calcium (produits laitiers, lait enrichi, amandes)
  • Vitamines B (céréales complètes, poissons, œufs, légumes feuillus)
  • Vitamine C (kiwi, agrumes, poivrons crus)
  • Zinc (huîtres, germes de blé, champignons)

En cas de suspicion de carence, un médecin pourra recommander un bilan et une complémentation temporaire, sur indications précises (d’après François Lehn).

Les gestes d’hygiène adaptés

  • Adoptez une brosse à dents souple, changez-la régulièrement et veillez à brosser avec douceur.
  • Prenez l’habitude d’utiliser quotidiennement le fil dentaire, ou un jet dentaire, pour parfaire le nettoyage là où la brosse ne va pas.
  • Privilégiez les dentifrices sans laurylsulfate de sodium, un composé moussant parfois incriminé dans la survenue d’aphtes (Herlofson BB, Barkvoll P, 1994).

Les bains de bouche rafraîchissants classiques n’ont pas d’effet prouvé sur la prévention des aphtes, mais les formules thérapeutiques (à base d’antiseptiques ciblés) aident en cas de lésions multiples. Leur emploi quotidien risque de déséquilibrer le microbiote buccal : fiez-vous donc aux conseils de votre praticien.

Adopter de nouveaux réflexes

  • Diminuez le stress chronique par des activités relaxantes (marche, yoga, méditation).
  • Buvez suffisamment d’eau pour préserver l’hydratation des muqueuses.
  • Limitez la fréquence des aliments irritants ou très acides.
  • En cas de prothèse mal adaptée ou de blessure fréquente, faites réajuster votre appareillage par un spécialiste.

Enfin, prenez toujours l’avis d’un professionnel de santé si les aphtes s’étendent, deviennent très nombreux, ne guérissent pas après deux semaines ou s’accompagnent d’autres symptômes généraux (fièvre, fatigue persistante). Se soigner seul n’est jamais sans risque quand le doute subsiste.

L’essentiel : mieux comprendre pour mieux agir face aux aphtes

Les aphtes représentent une affection récurrente mais rarement grave, qui traduit souvent la conjonction de microtraumatismes, d’alimentation déséquilibrée et de variations du système immunitaire. Il est donc possible d’en limiter la fréquence et l’intensité via des stratégies simples : protection des muqueuses par une bonne hygiène, alimentation calibrée, gestion du stress et, en cas de crise, recours à des solutions naturelles telles que la myrrhe, le thym ou le bicarbonate de soude. Les progrès de la recherche ouvrent par ailleurs la voie à de nouvelles approches pour mieux prévenir ces petits ulcères qui, malgré leur benignité, nuisent à la qualité de vie. En cas de doute ou de majoration des signes, le recours au professionnel de santé demeure la meilleure des sécurités.

Avez-vous trouvé cet article utile?
* PRESSE SANTÉ s'efforce de transmettre la connaissance santé dans un langage accessible à tous. En AUCUN CAS, les informations données ne peuvent remplacer l'avis d'un professionnel de santé.