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Causes, symptômes et prise en charge de l’épilepsie

Tout le monde peut développer une épilepsie. Voici les principaux symptômes et sa prise en charge.

Marie Desange

L’épilepsie est un trouble du système nerveux central (neurologique) dans lequel l’activité cérébrale devient anormale. Ce trouble provoque des crises ou des périodes de comportement ou de sensations inhabituelles et parfois une perte de conscience. Tout le monde peut développer une épilepsie. L’épilepsie touche aussi bien les hommes que les femmes, quels que soient l’origine ethnique ou l’âge.

Les symptômes des crises peuvent varier considérablement. Certaines personnes épileptiques gardent simplement le regard vide pendant quelques secondes au cours d’une crise, tandis que d’autres font des mouvements répétés des bras ou des jambes. Le fait d’avoir une seule crise ne signifie pas que vous êtes épileptique. Au moins deux crises sans facteur déclenchant connu (crises non provoquées) survenant à au moins 24 heures d’intervalle sont généralement nécessaires pour poser un diagnostic d’épilepsie. Un traitement médicamenteux ou parfois chirurgical permet de contrôler les crises chez la majorité des personnes épileptiques. Certaines personnes ont besoin d’un traitement à vie pour contrôler les crises. Mais pour d’autres, les crises finissent par disparaître. Certains enfants atteints d’épilepsie peuvent se débarrasser de leur maladie avec l’âge.

Symptômes de l’épilepsie

L’épilepsie étant causée par une activité anormale du cerveau, les crises peuvent affecter n’importe quel processus coordonné par votre cerveau. Les signes et symptômes des crises peuvent inclure:

– Une confusion temporaire
– Un regard fixe
– Une raideur musculaire
– Mouvements saccadés incontrôlables des bras et des jambes
– Perte de conscience ou de vigilance
– des symptômes psychologiques tels que la peur, l’anxiété ou le sentiment de déjà vu.

Les symptômes varient en fonction du type de crise. Dans la plupart des cas, une personne épileptique aura tendance à avoir le même type de crise à chaque fois, et les symptômes seront donc similaires d’un épisode à l’autre. Les médecins classent généralement les crises en crises focales ou généralisées, en fonction de la façon dont l’activité cérébrale anormale commence et de l’endroit où elle se manifeste.

Crises focales

Lorsque les crises semblent résulter d’une activité anormale dans une seule région du cerveau, on parle de crises focales. Ces crises se divisent en deux catégories :

1 Les crises focales sans perte de conscience

Ces crises ne provoquent pas de perte de conscience. Elles peuvent altérer les émotions ou modifier l’apparence, l’odeur, la sensation, le goût ou le son des choses. Certaines personnes ont une impression de déjà-vu. Ce type de crise peut également entraîner des secousses involontaires d’une partie du corps, comme un bras ou une jambe, et des symptômes sensoriels spontanés comme des picotements, des étourdissements et des clignotements.

2 Crises focales avec troubles de la conscience

Ces crises impliquent un changement ou une perte de conscience ou de vigilance. Ce type de crise peut donner l’impression d’être dans un rêve. Au cours d’une crise focale avec altération de la conscience, vous pouvez fixer l’espace et ne pas réagir normalement à votre environnement ou effectuer des mouvements répétitifs, comme vous frotter les mains, mâcher, avaler ou marcher en rond. Les symptômes des crises focales peuvent être confondus avec d’autres troubles neurologiques, comme la migraine, la narcolepsie ou une maladie mentale. Un examen et des tests approfondis sont nécessaires pour distinguer l’épilepsie des autres troubles.

Crises généralisées

Les crises qui semblent concerner toutes les zones du cerveau sont appelées crises généralisées. Il existe six types de crises généralisées.

Les crises d’absence

Les crises d’absence surviennent généralement chez les enfants. Elles se caractérisent par un regard fixe dans l’espace, accompagné ou non de mouvements corporels subtils comme le clignement des yeux ou le claquement des lèvres. Elles ne durent que de 5 à 10 secondes. Ces crises peuvent se produire en grappes, jusqu’à 100 fois par jour, et provoquer une brève perte de conscience.

Crises toniques

Les crises toniques provoquent une raideur musculaire et peuvent affecter la conscience. Ces crises affectent généralement les muscles du dos, des bras et des jambes et peuvent vous faire tomber au sol.

Crises atoniques

Les crises atoniques, également appelées crises de chute, entraînent une perte de contrôle musculaire. Comme elles touchent le plus souvent les jambes, elles provoquent souvent un effondrement ou une chute soudaine.

Crises cloniques

Les crises cloniques sont associées à des mouvements musculaires saccadés répétés ou rythmés. Ces crises touchent généralement le cou, le visage et les bras.

Crises myocloniques

Les crises myocloniques se manifestent généralement par de brèves et soudaines secousses musculaires et touchent habituellement le haut du corps, les bras et les jambes.

Crises tonico-cloniques

Les crises tonico-cloniques sont le type le plus spectaculaire de crise épileptique. Elles peuvent provoquer une perte de conscience brutale et un raidissement du corps, des secousses et des tremblements. Elles entraînent parfois une perte de contrôle de la vessie ou une morsure de la langue.

Quand consulter un médecin

Consultez immédiatement un médecin si l’une des situations suivantes se produit :

– La crise dure plus de cinq minutes.
– La conscience ne revient pas après l’arrêt de la crise.
– Une deuxième crise survient immédiatement.
– Vous avez une forte fièvre.
– êtes enceinte.
– souffrez de diabète.
– vous êtes blessé pendant la crise.
– continuez à avoir des crises même si vous avez pris des médicaments anti-convulsions.

Si vous avez une crise pour la première fois, consultez un médecin.

 

Conseils pour la prise en charge de l’épilepsie

Causes

L’épilepsie n’a pas de cause identifiable chez environ la moitié des personnes atteintes. Dans l’autre moitié, l’épilepsie peut être attribuée à divers facteurs, notamment :

L’influence génétique

Certains types d’épilepsie, qui sont classés en fonction du type de crise ou de la partie du cerveau affectée, sont héréditaires. Dans ces cas, il est probable qu’il y ait une influence génétique. Les chercheurs ont établi un lien entre certains types d’épilepsie et des gènes spécifiques, mais pour la plupart des gens, les gènes ne sont qu’une partie de la cause de l’épilepsie. Certains gènes peuvent rendre une personne plus sensible aux conditions environnementales qui déclenchent des crises.

Traumatisme crânien

Un traumatisme crânien consécutif à un accident de voiture ou à une autre blessure traumatique peut provoquer une épilepsie.

Anomalies cérébrales

Les anomalies du cerveau, y compris les tumeurs cérébrales ou les malformations vasculaires telles que les malformations artério-veineuses (MAV) et les malformations caverneuses, peuvent provoquer une épilepsie. L’accident vasculaire cérébral est une des principales causes d’épilepsie chez les adultes de plus de 35 ans.

Infections

La méningite, le VIH, l’encéphalite virale et certaines infections parasitaires peuvent provoquer une épilepsie.

Lésions prénatales

Avant la naissance, les bébés sont sensibles aux lésions cérébrales qui peuvent être causées par plusieurs facteurs, comme une infection chez la mère, une mauvaise alimentation ou un manque d’oxygène. Ces lésions cérébrales peuvent entraîner une épilepsie ou une paralysie cérébrale.

Troubles du développement

L’épilepsie peut parfois être associée à des troubles du développement, comme l’autisme.

Facteurs de risque

Certains facteurs peuvent augmenter votre risque d’épilepsie :

L’âge

L’épilepsie se déclare le plus souvent chez les enfants et les adultes âgés, mais elle peut survenir à tout âge.

Les antécédents familiaux

Si vous avez des antécédents familiaux d’épilepsie, vous pouvez avoir un risque accru de développer un trouble épileptique.

Traumatismes crâniens

Les blessures à la tête sont responsables de certains cas d’épilepsie. Vous pouvez réduire votre risque en bouclant votre ceinture de sécurité en voiture et en portant un casque lorsque vous faites du vélo, du ski, de la moto ou d’autres activités présentant un risque élevé de traumatisme crânien.

Accident vasculaire cérébral et autres maladies vasculaires

Les accidents vasculaires cérébraux et autres maladies des vaisseaux sanguins (vasculaires) peuvent entraîner des lésions cérébrales susceptibles de déclencher une épilepsie. Vous pouvez prendre un certain nombre de mesures pour réduire le risque de ces maladies, notamment en limitant votre consommation d’alcool et en évitant de fumer, en adoptant une alimentation saine et en faisant régulièrement de l’exercice.

Démence

La démence peut augmenter le risque d’épilepsie chez les personnes âgées.

Infections cérébrales

Des infections telles que la méningite, qui provoque une inflammation du cerveau ou de la moelle épinière, peuvent augmenter votre risque.

Crises pendant l’enfance

Les fortes fièvres de l’enfance peuvent parfois être associées à des crises d’épilepsie. Les enfants qui ont des crises dues à une forte fièvre ne développeront généralement pas d’épilepsie. Le risque d’épilepsie augmente si l’enfant a déjà eu une crise associée à une forte fièvre, s’il souffre d’une autre affection du système nerveux ou s’il a des antécédents familiaux d’épilepsie.

Complications de l’épilepsie

Le fait d’avoir une crise à certains moments peut entraîner des circonstances dangereuses pour soi-même ou pour les autres.

Chute

Si vous tombez pendant une crise, vous pouvez vous blesser à la tête ou vous casser un os.

Noyade

Si vous êtes épileptique, vous avez 13 à 19 fois plus de risques de vous noyer en vous baignant ou en nageant que le reste de la population, car vous pouvez avoir une crise dans l’eau.

Accidents de voiture

Une crise qui entraîne une perte de conscience ou de contrôle peut être dangereuse si vous conduisez une voiture ou si vous utilisez d’autres équipements.

Complications liées à la grossesse

Les crises pendant la grossesse présentent des dangers pour la mère et le bébé, et certains médicaments antiépileptiques augmentent le risque d’anomalies congénitales. Si vous êtes épileptique et que vous envisagez de devenir enceinte, parlez-en à votre médecin lorsque vous planifiez votre grossesse. La plupart des femmes épileptiques peuvent devenir enceintes et avoir des bébés en bonne santé. Vous devrez faire l’objet d’un suivi attentif tout au long de la grossesse. Il est très important que vous travailliez avec votre médecin pour planifier votre grossesse.

Problèmes de santé émotionnelle

Les personnes épileptiques sont plus susceptibles de souffrir de problèmes psychologiques, notamment de dépression, d’anxiété et de pensées et comportements suicidaires. Ces problèmes peuvent résulter de difficultés à gérer la maladie elle-même ainsi que des effets secondaires des médicaments, mais même les personnes dont l’épilepsie est bien contrôlée courent un risque accru.

D’autres complications graves de l’épilepsie mettant en danger la vie du patient sont rares, mais peuvent se produire, notamment :

État de mal épileptique

Cet état se produit si vous êtes dans un état d’activité épileptique continue pendant plus de cinq minutes ou si vous avez des crises récurrentes fréquentes sans reprendre pleinement conscience entre elles. Les personnes souffrant d’état de mal épileptique ont un risque accru de lésions cérébrales permanentes et de décès.

Mort subite inattendue en épilepsie

Les personnes épileptiques présentent également un faible risque de mort subite inattendue. La cause en est inconnue, mais certaines recherches montrent qu’elle peut être due à des problèmes cardiaques ou respiratoires.

 

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