Arrêt cardiaque : reconnaître les signes et agir pour sauver une vie

Chaque année, plus de 135 millions de personnes dans le monde succombent à un arrêt cardiaque, selon les dernières estimations. Derrière ce chiffre colossal, une réalité : l’intervention rapide d’un témoin, bien souvent un simple passant, peut faire toute la différence. Selon une étude relayée dans le New England Journal of Medicine (Brady, Université de Virginie), à peine 8 % des personnes victimes d’un arrêt cardiaque en dehors de l’hôpital survivent. Pourtant, lorsqu’une personne présente sur place agit sans délai – par exemple en appelant les secours ou en pratiquant un massage cardiaque –, les chances de survie s’améliorent nettement.
Face à cette urgence, il est fondamental de s’informer sur la façon de reconnaître un arrêt cardiaque et sur les gestes clés à réaliser. Chacun dispose alors du pouvoir d’augmenter les probabilités de survie d’une victime, parfois en quelques minutes seulement. À travers cet article, découvrez comment identifier les symptômes d’un arrêt cardiaque, agir efficacement en attendant les secours, et pourquoi votre action compte vraiment.
Quels sont les signes qui doivent alerter ?
Distinguer un arrêt cardiaque d’autres pathologies est primordial pour intervenir rapidement. L’arrêt cardiaque diffère d’une crise cardiaque classique : dans ce dernier cas, une artère du cœur est obstruée, réduisant l’afflux sanguin vers le muscle cardiaque. Un arrêt cardiaque, quant à lui, correspond à la cessation brutale de l’activité de pompage du cœur, privant l’ensemble du corps, cerveau compris, d’oxygène.
Manifestations principales d’un arrêt cardiaque
- Perte de conscience soudaine : la personne s’effondre, ne répond plus aux stimulations.
- Absence de respiration normale : la victime ne respire plus ou présente une respiration anormalement lente, gênée ou absente.
- Absence de pouls : au toucher, aucune pulsation n’est détectable.
Dans certains cas, des signaux peuvent précéder l’arrêt cardiaque : douleurs thoraciques, gêne respiratoire, forte fatigue ou sensation d’accélération du cœur. Toutefois, il arrive fréquemment que l’évènement survienne sans avertissement visible.
Il est essentiel de garder à l’esprit que les symptômes d’un arrêt cardiaque peuvent présenter des variantes selon le sexe. Pour approfondir cette question, consultez les différences entre hommes et femmes dans l’expression des symptômes. Mieux comprendre ces variations peut aider à réagir plus rapidement.
Premiers gestes : comment réagir dès les premiers instants ?
La survie d’une victime dépend souvent des secondes qui suivent l’arrêt. Dès la constatation d’une situation suspecte :
- Désignez une personne (ou appelez vous-même) pour contacter immédiatement les secours (112 ou 15 en Europe, numéro local ailleurs).
- Vérifiez l’état de conscience puis la respiration de la victime.
- S’il n’y a ni réaction ni respiration, vérifiez rapidement le pouls.
- Si absence de pouls ou de respiration décelée, commencez la réanimation cardio-pulmonaire (RCP, ou massage cardiaque).
En aucun cas il ne faut pratiquer le massage cardiaque sur une personne consciente ou qui respire normalement. La rapidité et la précision de l’action restent déterminantes.
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Pourquoi chaque minute compte ?
Selon les travaux de Brady et al., à chaque minute écoulée sans prise en charge, les chances de survie diminuent de 7 à 10 %. Dès lors, agir dans les toutes premières minutes fait passer la survie de 1 sur 10 à 1 sur 5, voire mieux, si l’intervention de témoins s’accompagne d’une défibrillation (source : Ministère de la Santé, 2024).
Méthodologie du massage cardiaque : gestes clés à connaître
Pour maximiser vos chances d’aider efficacement, suivez ces étapes lors d’un massage cardiaque par compression :
- Allongez la personne sur une surface plane et dure.
- Placez une main sur le sternum de la victime, au centre de la poitrine, puis l’autre main par-dessus la première.
- Gardez les bras tendus et positionnez-vous afin d’utiliser le poids du corps pour appuyer verticalement.
- Enfoncez la poitrine de 5 à 6 cm à chaque compression, à un rythme de 100 à 120 compressions par minute.
- Laissez la poitrine revenir complètement en position initiale entre chaque pression.
- Poursuivez jusqu’à l’arrivée des secours ou la reprise d’une respiration normale.
L’ajout d’une ventilation de bouche à bouche n’est pas obligatoire pour les témoins non formés, selon les dernières recommandations de l’American Heart Association (2020). Le massage cardiaque « compression seule » sauve déjà de nombreuses vies.
Par expérience, les côtes de la victime peuvent craquer, mais cela n’entrave pas l’utilité du geste : il vaut mieux des fractures que de s’abstenir, sachant que chaque compression maintient le cerveau oxygéné.
D’après une étude sur 10 000 arrêts cardiaques extrahospitaliers, 22,1% des patients pris en charge par un témoin ont survécu, contre 7,8% seulement sans intervention avant l’arrivée des secours.
Vous souhaitez diminuer votre risque personnel ? Adapter une hygiène de vie protectrice reste conseillé : activité physique, alimentation équilibrée – plus d’informations sur l’effet du régime méditerranéen dans cet article dédié à la santé cardiaque des femmes.
Quand (et comment) utiliser un défibrillateur automatisé externe (DEA) ?
Les défibrillateurs automatisés externes, ou DEA, sont désormais accessibles dans de nombreux lieux publics : gares, centres sportifs, établissements scolaires. Leur usage ne requiert pas de formation médicale approfondie. Chaque appareil guide l’utilisateur à l’aide d’instructions vocales ou visuelles claires.
Procédure d’utilisation d’un DEA :
- Allumez l’appareil immédiatement.
- Déshabillez la poitrine de la victime si besoin.
- Positionnez les électrodes (adhésifs) comme indiqué sur le schéma (généralement un sur la partie supérieure droite du thorax, l’autre sous l’aisselle gauche).
- Laissez le DEA analyser le rythme cardiaque.
- Ne touchez pas la personne pendant l’analyse et le choc éventuel.
- Suivez chaque instruction jusqu’à l’arrivée des professionnels de santé.
Utiliser un DEA dans les 3 à 5 premières minutes multiplie par trois à quatre les chances que la victime survive sans séquelles neurologiques (source : Ministère de la Santé).
Soyez rassurés : l’appareil ne délivrera un choc électrique que si cela s’avère nécessaire. Chaque minute économisée compte, d’où l’intérêt d’agir sans attendre l’arrivée des secours professionnels.
Au-delà de l’urgence : comment prévenir les arrêts cardiaques ?
Si la réaction lors d’un arrêt cardiaque est cruciale, la prévention reste tout aussi importante. Plusieurs facteurs favorisent la survenue d’un arrêt cardiaque : maladies coronariennes, hypertension artérielle, tabagisme, hypercholestérolémie, diabète ou antécédents familiaux.
Limiter ces risques passe par un mode de vie sain, comme l’indiquent de multiples travaux médicaux (selon “Rajeunir”). Les principales recommandations :
- Éviter le tabac ;
- Pratiquer une activité régulière adaptée à ses capacités ;
- Adopter une alimentation riche en fruits, légumes et fibres, pauvre en graisses saturées et sucres rapides (voir conseils) ;
- Maintenir un poids corporel stable ;
- Contrôler la tension artérielle, le cholestérol et le diabète ;
- Consulter régulièrement son médecin en cas d’antécédents familiaux ou de facteurs de risque.
Le rôle des régimes alimentaires protecteurs pour le cœur, tel que le régime à base de plantes, est de plus en plus souligné dans la littérature scientifique (source : études sur la prévention cardiovasculaire 2019-2023).
Ce qu’il faut garder en mémoire
Savoir repérer rapidement un arrêt cardiaque et réagir sans attendre augmente sensiblement les chances de survie d’une victime. Douleurs thoraciques, respiration absente ou anormale, perte de conscience, autant de signaux d’alerte sur lesquels il ne faut pas hésiter : dirigez l’appel aux secours, effectuez les compressions thoraciques et utilisez un défibrillateur si possible. Il est crucial de s’informer, et encore plus de faire circuler l’information autour de soi. Parce que chaque minute compte, la vigilance et l’action citoyenne demeurent des alliées précieuses pour sauver des vies.
Sources
- Ministère de la Santé, Les défibrillateurs automatisés externes
- Brady WJ et al. “Cardiac arrest outside the hospital: Ten critical lessons”. New England Journal of Medicine, 2015.
- D’après François Lehn et le fichier presse sante-articles-François-Lehn.txt pour l’analyse pédagogique des gestes de premiers secours.