7 aliments d’été qui donnent bonne humeur
Peut-on manger pour être de meilleure humeur ? La science semble indiquer que oui. Voici les aliments à privilégier cet été

Peut-on manger pour aller mieux sur le plan émotionnel ? Les travaux en psychiatrie nutritionnelle indiquent qu’une assiette bien construite peut accompagner la prise en charge de la dépression et des troubles de l’humeur. Sans prétendre remplacer un suivi médical ni une psychothérapie, l’alimentation agit comme un levier quotidien, concret, au carrefour des nutriments, du microbiote intestinal et de l’inflammation cérébrale. Pour aller plus loin, une alimentation équilibrée pour bien-être contribue à soutenir l’énergie, la motivation et la stabilité émotionnelle au fil des saisons.
Le régime alimentaire joue-t-il un rôle dans la dépression ? Ce que montre la science
Plus d’une décennie d’études relie la qualité du régime alimentaire à des indicateurs de santé mentale. La dépression est multifactorielle, génétique, biologique, psychologique, sociale, mais la nourriture façonne trois axes décisifs, l’apport en nutriments essentiels au cerveau, le dialogue intestin cerveau via le microbiote, l’état inflammatoire basal. Un article de synthèse paru dans Nutrients en 2019 souligne que la qualité du régime modifie la composition et l’activité du microbiote, avec des répercussions sur le risque de symptômes dépressifs. L’essai clinique SMILES, publié dans BMC Medicine en 2017, a montré qu’un accompagnement diététique structuré améliore significativement les scores dépressifs par rapport aux soins habituels. Ces résultats invitent à considérer l’assiette comme un cofacteur thérapeutique solide, à côté des approches validées.
Comment l’alimentation influence-t-elle l’humeur ? Les mécanismes clés
Trois voies principales relient ce que l’on mange à la façon dont on se sent. Première voie, les nutriments, vitamines B, D, oméga 3, fer, zinc, magnésium, choline, soutiennent la synthèse des neurotransmetteurs et la plasticité neuronale. Deuxième voie, le microbiote intestinal transforme les fibres en acides gras à chaîne courte, butyrate, propionate, qui influencent l’inflammation, la perméabilité intestinale et des circuits neuroendocriniens. Troisième voie, l’inflammation systémique, modulée par l’équilibre entre aliments pro inflammatoires, sucres libres en excès, ultra transformés, et aliments protecteurs, végétaux entiers, poissons gras, légumineuses, joue sur des voies impliquées dans la dépression. Le résultat n’est jamais instantané, il se bâtit par des choix répétés, simples, cohérents.
Les nutriments à surveiller pour un meilleur tonus psychique
Un socle diversifié reste plus efficace qu’une addition de compléments. Certaines familles méritent une attention particulière dans un plan global de soutien de l’humeur.
- Vitamines B, B6, B9, B12, impliquées dans le métabolisme de l’homocystéine et la synthèse de la sérotonine et de la dopamine.
- Vitamine D, récepteurs présents dans de nombreuses zones cérébrales, contribution à la modulation immunitaire.
- Oméga 3 EPA et DHA, fluidité membranaire, anti inflammatoires, rôle sur la neurotransmission.
- Folate, forme naturelle de la vitamine B9, abondant dans les légumes verts, associé à une moindre prévalence de symptômes dépressifs.
- Flavonoïdes, antioxydants végétaux qui soutiennent l’endothélium, le microbiote et des voies neurales.
- Lycopène, caroténoïde protecteur contre le stress oxydatif neuronal.
- Fibres, carburant du microbiote, elles favorisent un profil anti inflammatoire.
Sept aliments de saison qui peuvent accompagner la gestion de la dépression
La simplicité gourmande fonctionne souvent le mieux. Les options ci dessous sont facilement disponibles au printemps et en été et s’insèrent sans contrainte dans les repas.
1 Pastèque, fraîcheur et lycopène protecteur
La pastèque concentre du lycopène, un antioxydant associé à une baisse de l’inflammation qui touche les tissus nerveux. Une grosse portion, environ deux tasses, peut apporter jusqu’à une vingtaine de milligrammes de lycopène. Remplacer une collation sucrée ultra transformée par de la pastèque réduit l’apport en sucres libres, qui ont été reliés à un risque plus élevé de symptômes dépressifs chez certaines populations. Astuce, associer la pastèque à des feuilles de menthe et un filet de citron vert pour un dessert hydratant à faible charge glycémique relative.
2 Crevettes et poissons gras, la voie des oméga 3
Les crevettes apportent des oméga 3 en quantité modérée et s’intègrent à des grillades rapides. Les sources les plus riches demeurent le saumon sauvage, la sardine, le maquereau, le hareng. Un statut bas en oméga 3 est régulièrement observé chez des personnes souffrant de troubles de l’humeur. Introduire deux portions de poissons gras par semaine ou une salade de crevettes avec des agrumes et de l’huile d’olive peut aider à rééquilibrer l’assiette.
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3 Poivrons de couleur, fibres et polyphénols
Un poivron moyen fournit environ deux grammes de fibres et une belle dose de vitamine C. Chez les femmes en périménopause, un apport plus élevé en fibres alimentaires a été associé à des scores de dépression plus faibles. En cuisine, les poivrons se marient bien avec les pois chiches et les herbes, ce qui augmente encore l’apport en fibres fermentescibles bénéfiques au microbiote.
4 Maïs, glucide rassasiant de qualité
Le maïs en épi demeure un végétal amidonné intéressant lorsqu’il est accompagné de fibres, de protéines et de lipides de qualité. Un épi grillé avec un filet d’huile d’olive, une pincée de paprika, servi avec une salade de haricots rouges et d’avocat, ancre le repas, limite les pics glycémiques et favorise la satiété, des paramètres qui influencent l’humeur.
5 Cerises, flavonoïdes pour le cerveau
Les cerises sont riches en anthocyanes et autres flavonoïdes. Une consommation élevée de flavonoïdes a été associée à un risque plus faible de symptômes dépressifs dans certaines études d’observation. Ajouter une poignée de cerises au petit déjeuner, avec du yaourt nature et des flocons d’avoine, offre un trio fibres, probiotiques, polyphénols, utile pour l’axe intestin cerveau.
6 Asperges, folate et minéraux
Les asperges concentrent du folate, vitamine B9, du potassium et des phytonutriments. Des niveaux de folate plus faibles sont fréquemment retrouvés chez des personnes avec une dépression, d’où l’intérêt d’aliments verts feuillus variés. Un bol d’asperges rôties, huile d’olive et zeste de citron, accompagné d’un œuf mollet, délivre folate, protéines et graisses favorables à la satiété.
7 Concombres, hydratation et vitamines du groupe B
Le concombre contient beaucoup d’eau, utile pour l’hydratation lorsque les températures montent. Une hydratation insuffisante est corrélée à une humeur plus fragile chez certains groupes. Les concombres apportent aussi des vitamines B en petites quantités. Un tzatziki maison, yaourt nature, concombre râpé, ail, aneth, citron, soutient protéines, eau et saveurs, tout en restant léger.
Plan pratique, comment structurer une assiette qui soutient l’humeur
Des repères simples aident à passer de la théorie à la table.
- La règle des trois tiers, un tiers de végétaux variés, un tiers de source protéique de qualité, un tiers de féculents complets ou légumineuses.
- Deux fruits par jour, dont au moins une baie ou un fruit riche en polyphénols, cerises, myrtilles, framboises.
- Une source d’oméga 3 cinq à sept fois par semaine, poissons gras deux fois, noix, graines de lin moulues, colza pour les autres jours.
- Des aliments fermentés plusieurs fois par semaine, yaourt nature, kéfir, choucroute crue, pour diversifier le microbiote.
- Des épices et herbes quotidiennes, curcuma, gingembre, origan, thym, qui apportent des composés anti oxydants.
- Une boisson non sucrée à chaque repas, eau plate, eau pétillante, infusions, pour soutenir l’hydratation sans charge en sucres libres.
Exemple de journée type, simple et modulable
Petit déjeuner, yaourt nature, flocons d’avoine, cerises ou myrtilles, quelques noix, cannelle. Déjeuner, salade de crevettes, poivrons, concombre, quinoa, herbes fraîches, huile d’olive, citron. Collation, pastèque et menthe. Dîner, asperges rôties, épi de maïs grillé, filet de maquereau, salade verte. Avant le coucher, infusion apaisante, pas d’écran dans l’heure qui précède pour protéger le sommeil.
Gérer les envies de sucre et les coups de mou
Anticiper les fringales évite les montagnes russes glycémiques qui pèsent sur l’humeur. Prévoir des collations rassasiantes, fruits entiers, oléagineux nature, houmous et crudités, réduit la tentation des produits ultra transformés. Cuisiner en avance des bases, légumineuses, céréales complètes, légumes rôtis, facilite des repas rapides équilibrés.
Hydratation, soleil, mouvement, des alliés silencieux
Boire suffisamment soutient la vigilance, la clarté d’esprit et la stabilité émotionnelle. L’exposition régulière à la lumière du jour, en particulier le matin, synchronise l’horloge circadienne et favorise une sécrétion harmonieuse de mélatonine le soir. Le mouvement nourrit aussi l’humeur, marche, vélo tranquille, danse, jardinage. Pour amplifier les bénéfices, penser à ajouter des pas à votre routine chaque jour, par exemple en fractionnant les déplacements en séquences de dix minutes.
Microbiote, soigner la diversité au quotidien
Varier les végétaux nourrit des familles de microbes différentes qui produisent des métabolites favorables à l’équilibre émotionnel. Viser une trentaine de végétaux différents par semaine, fruits, légumes, herbes, épices, légumineuses, céréales complètes, noix et graines, transforme l’axe intestin cerveau. Après une antibiothérapie, revenir progressivement vers cette diversité, ajouter des aliments fermentés et des fibres douces, facilite le réensemencement.
Ce qu’il vaut mieux limiter
Les ultra transformés, riches en sucres libres, graisses de mauvaise qualité, additifs, favorisent une inflammation de bas grade, un microbiote appauvri et des fluctuations d’énergie. L’alcool perturbe le sommeil et l’humeur, surtout au delà d’une consommation modérée. Les boissons énergisantes chargées en caféine et sucres entretiennent l’irrégularité des rythmes. Une réduction progressive, sans culpabilité, apporte souvent un vrai mieux être en quelques semaines.
Adapter l’assiette selon les saisons et les préférences
Le plan alimentaire gagne à rester flexible. En hiver, on privilégie les agrumes, les choux, les légumineuses, les poissons gras en conserve de qualité. Au printemps et en été, on mise sur les fruits rouges, les salades composées, les grillades de poissons. L’important est de préserver la structure, protéines, fibres, lipides de qualité, hydratation, plutôt que de viser la perfection. Pour les périodes de baisse de moral liée aux saisons, des stratégies nutritionnelles ciblées peuvent aussi soutenir l’adaptation. Pour approfondir, voir comment alimentation et bien-être accompagnent les changements de lumière et de rythme.
Ce que l’on peut attendre de l’alimentation, ce qu’elle ne fait pas
L’assiette n’est pas un traitement unique de la dépression. Elle participe d’un ensemble, soins psychologiques, activité physique, sommeil régulier, soutien social et, si nécessaire, traitements médicamenteux. Elle améliore l’énergie, stabilise les variations glycémiques, renforce la résilience au stress, soutient les thérapies. En cas d’idées noires, d’anhédonie durable, de perte d’appétit importante, un avis médical s’impose rapidement.
Repères rapides, pour passer à l’action dès cette semaine
Lundi, ajouter deux portions de légumes et une de légumineuses. Mardi, remplacer une collation sucrée par de la pastèque ou des cerises. Mercredi, cuisiner des asperges avec un œuf et du pain complet. Jeudi, prévoir un dîner de sardines et salade de poivrons. Vendredi, préparer un tzatziki au concombre pour accompagner des crudités. Samedi, barbecue de crevettes, épi de maïs, herbes fraîches. Dimanche, marche en plein air, hydratation régulière, planifier les menus de la semaine suivante.
L’essentiel à retenir
Manger mieux peut aider à apaiser les symptômes dépressifs et à soutenir l’humeur. Le cœur de la stratégie, des aliments complets et colorés, des fibres et des polyphénols, des oméga 3 marins, de la vitamine D équilibrée, une hydratation suffisante, peu d’ultra transformés. Les sept aliments mis en avant ici, pastèque, crevettes et poissons gras, poivrons, maïs, cerises, asperges, concombres, sont des points d’entrée faciles pour construire des repas qui nourrissent le corps et le cerveau. En parallèle, marcher davantage, préserver le sommeil, exposer ses yeux à la lumière du jour, et cultiver des liens, renforcent l’effet de l’assiette. La régularité vaut mieux que la perfection.
Sources
Psychiatrie nutritionnelle et essais cliniques : étude SMILES, BMC Medicine, 2017 ; revue sur l’axe microbiote intestin cerveau, Nutrients, 2019. Nutriments et inflammation : synthèses sur les oméga 3, les folates, les flavonoïdes et la vitamine D dans la modulation de l’humeur, revues spécialisées 2014 à 2020. Hydratation et santé mentale : analyses observationnelles sur l’association entre faible consommation d’eau et symptômes dépressifs, World Journal of Psychiatry, 2018. Fibres et périménopause : association entre apport en fibres et symptômes dépressifs, Menopause, 2021. Rappel de santé publique : recommandations sur l’alimentation variée, activité physique, sommeil, gestion du stress, d’après les avis d’experts et positions d’agences sanitaires, 2018 à 2023.