Racler sa gorge fréquemment : comprendre les causes et mieux agir
Voici les 10 principales raisons pour lesquelles vous pourriez ressentir ce besoin constant de vous racler la gorge, ainsi que les options de traitement disponibles.

Se racler la gorge de temps à autre fait partie des petits gestes anodins du quotidien. Pourtant, lorsque ce réflexe devient une habitude répétée, il peut révéler bien plus qu’une gêne passagère. Derrière ce besoin, parfois compulsif, se cachent des causes variées, de l’irritation bénigne aux pathologies plus sérieuses. Quels sont les mécanismes qui incitent à se racler la gorge sans cesse et comment y remédier ? Tour d’horizon complet des causes les plus fréquentes avec des conseils pour retrouver un confort optimal au quotidien.
1. Reflux acide : un irritant sournois
Le reflux acide figure en tête des causes expliquées par les spécialistes lorsque le besoin de se racler la gorge s’intensifie. Ce phénomène survient lorsque les acides gastriques remontent dans l’œsophage, irritant la muqueuse pharyngée et provoquant cette sensation de « gorge encrassée ». Les personnes atteintes de affections digestives courantes le constatent fréquemment.
Pour limiter l’inconfort, plusieurs pistes existent :
- Utilisation de médicaments comme les antiacides, les inhibiteurs de la pompe à protons ou les inhibiteurs des récepteurs H2
- Adoption de changements alimentaires : réduction des épices, café, alcool et matières grasses
- Fractionner les repas, ne pas s’allonger après avoir mangé
L’association française de gastroentérologie recommande également de surveiller son poids et de privilégier une alimentation moins acide (Société Française d’Endoscopie Digestive, 2022).
2. Reflux laryngopharyngé ou “reflux silencieux”
Le reflux laryngopharyngé se distingue du reflux acide par l’absence parfois de brûlures d’estomac. Cette forme, qualifiée de “silencieuse”, se manifeste principalement par une irritation du larynx et du pharynx.
Symptômes typiques
- Voix enrouée ou altérée, difficultés à avaler
- Sensation de gêne persistante ou de boule dans la gorge
- Raclement de gorge répétitif, surtout le matin ou après les repas
Une approche thérapeutique combine traitement médical et adaptations du mode de vie : réduction des aliments acides, caféinés ou pimentés, élévation de la tête du lit, limitation de l’alcool. En cas de gêne persistante, il est pertinent de demander l’avis pendant une consultation professionnelle santé.
3. Goutte post-nasale : quand le mucus s’invite à l’arrière-gorge
Un écoulement chronique de mucus dans l’arrière-gorge, souvent appelé “goutte post-nasale”, incite la personne à racler sa gorge pour évacuer ces sécrétions gênantes. Ce mécanisme survient principalement lors d’infections ORL, d’allergies saisonnières ou de rhinite chronique, mais il peut aussi être aggravé par un reflux acide.
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Pour apaiser ce symptôme :
- Rester bien hydraté afin de fluidifier les sécrétions
- Utilisation de sprays salins ou de solutions nasales pour nettoyer les voies respiratoires supérieures
- Décongestionnants et antihistaminiques selon l’indication médicale
Une cure d’antibiotiques n’est envisagée qu’en cas de surinfection avérée. Des choix alimentaires adaptés, évoqués ici – aliments bons pour digestion – peuvent aider à limiter l’irritation prolongée.
4. Allergies : le système immunitaire s’emballe
Pollen, acariens, squames d’animaux : chez les personnes allergiques, l’exposition à ces éléments entraîne une production accrue de mucus, qui stagne au niveau de la gorge et s’accompagne d’une envie fréquente de la racler. Les allergies respiratoires connaissent souvent des pics saisonniers, mais elles peuvent s’installer toute l’année en cas de sensibilisation à la poussière domestique ou aux animaux.
Les traitements recommandés incluent :
- Antihistaminiques oraux ou locaux
- Sprays nasaux à base de corticoïdes
- Rinçage nasal régulier à l’aide de sérum physiologique
Dans les formes résistantes, une désensibilisation peut être proposée. Des habitudes nocturnes adaptées participent aussi à une meilleure gestion des symptômes.
5. Difficultés à avaler (dysphagie) : quand la déglutition devient pénible
La dysphagie, soit une gêne à la déglutition, provoque souvent un inconfort dans la gorge et pousse à la racler fréquemment. Les causes sont multiples : pathologies neurologiques, séquelles d’AVC, malformation anatomique de l’œsophage ou même reflux acide récidivant.
Pour agir :
- Réalisation d’un bilan médical complet
- Rééducation orthophonique (parole/déglutition), chirurgie (dans de rares cas), adoption de textures alimentaires adaptées (mixées, liquides…)
L’aide d’un professionnel est indispensable : un suivi personnalisé et, le cas échéant, une alimentation saine contre reflux acide proposent souvent une amélioration notable de la gêne.
6. Certaines classes de médicaments
De nombreux traitements médicamenteux modifient la production de salive ou provoquent une sécheresse muqueuse, parfois source de goutte post-nasale et de raclement de gorge. C’est le cas notamment des inhibiteurs de l’enzyme de conversion de l’angiotensine, fréquemment prescrits en hypertension, ou de certains antidépresseurs et anticholinergiques.
En cas de gêne survenue à la suite d’un changement de traitement, mieux vaut échanger avec le médecin prescripteur, afin d’adapter la molécule ou d’ajuster la posologie. Par ailleurs, il peut être judicieux de prêter attention à l’alimentation et qualité de sommeil pour mieux vivre avec ces effets secondaires.
7. Alimentation : certains aliments en cause
La nutrition joue également un rôle non négligeable dans la santé de la gorge. Plats épicés, aliments très acides ou allergisants peuvent irriter le pharynx, susciter une surproduction de mucus ou déclencher une réaction inflammatoire locale.
Une alimentation plus douce limite les irritations chroniques. Si une catégorie d’aliments semble aggraver le raclement de gorge, il conviendra de l’évincer temporairement puis de réintroduire progressivement. S’informer sur les causes de la sécheresse permet également de mieux choisir ses aliments au quotidien.
8. Tics vocaux ou moteurs
Se racler la gorge peut faire partie d’une palette de tics moteurs ou vocaux, présents principalement chez l’enfant ou l’adolescent mais aussi chez l’adulte. Ces gestes ou sons involontaires, souvent amplifiés par le stress ou la fatigue, peuvent avoir des origines neurologiques ou psychologiques. On retrouve ce type de manifestations dans les troubles dits “Tic disorder” du DSM-5 (American Psychiatric Association, 2013).
Le traitement combine généralement thérapie cognitivo-comportementale, relaxation et, dans certains cas, une approche médicamenteuse, en concertation étroite avec un spécialiste.
9. Croissances sur les cordes vocales
Des lésions bénignes ou malignes sur les cordes vocales – nodules, polypes, kystes – se manifestent souvent par une gêne à la gorge, des modifications de la voix et un besoin fréquent de racler afin de tenter d’évacuer une gêne ressentie comme “anormale”.
Une prise en charge rapide par un ORL s’impose en cas de voix modifiée, de douleurs ou de troubles persistants associés. Les options thérapeutiques vont de la chirurgie spécialisée à la rééducation orthophonique selon la nature et le volume de la lésion.
10. Tabac : un facteur aggravant bien identifié
Inhaler de la fumée de cigarette altère directement les muqueuses de la gorge, favorise une toux chronique (“toux du fumeur”) et aggrave le réflexe de raclement. Le matin, la stagnation du mucus au réveil intensifie cette sensation désagréable.
Arrêter le tabac reste le levier le plus efficace pour diminuer ces symptômes. Les dispositifs de sevrage sont variés : substituts nicotiniques, accompagnement psychologique, suivi en tabacologie… Pour un soulagement immédiat, des boissons tièdes telles que les tisanes ou le miel offrent souvent un confort additionnel. Si les manifestations persistent, il est recommandé de consulter un médecin traitant ou un spécialiste.
Pistes pour retrouver une gorge apaisée
Le raclement incessant de la gorge n’est pas toujours anodin. Si ce réflexe perdure ou s’accompagne d’autres troubles (douleurs, voix modifiée, difficultés à avaler), il peut être le témoin d’un trouble nécessitant un bilan approfondi. Le choix d’une alimentation adaptée, la gestion des allergies, l’ajustement de certains médicaments, le traitement du reflux ou des tics sont autant de solutions à évaluer selon le contexte et le profil de chaque individu.
Faites appel à un professionnel de santé dès que l’un des critères suivants apparaît : persistance sur plusieurs semaines, apparition de sang, altération de la voix ou de la respiration, difficulté notable à avaler ou perte de poids inexpliquée. Ces signes justifient une enquête médicale ciblée.
En combinant auto-observation, changements d’habitudes et, si besoin, accompagnement médical, il est dans la plupart des cas possible de réduire cette gêne et de retrouver un confort au quotidien.