Se reprocher (à tort) son poids mène au surpoids
Les adolescents qui s’estiment trop gros, alors qu’ils ne le sont pas, courent plus de risque de devenir des adultes en surpoids ou obèses, selon une étude américaine.
On sait que l’estime de soi joue un rôle dans le comportement alimentaire, mais cette nouvelle étude montre à quel point la perception erronée du poids à l’adolescence est un facteur prédictif d’une obésité ultérieure.
Conduite par des chercheurs du Florida State University College of Medicine, l’étude porte sur un échantillon de 6.523 adolescents âgés en moyenne de 16 ans au départ et comptant 58% de filles. Les ados ont été revus 12 ans plus tard.
89% des garçons ayant une fausse image d’eux développeront un surpoids
Les résultats montrent que les adolescents qui ont une mauvaise représentation de leur poids à 16 ans, en se trouvant trop gros à trot, ont un risque plus élevé d’être obèses 12 ans plus tard, par rapport à ceux qui n’ont pas une telle représentation. L’augmentation du risque se retrouve dans les deux sexes, mais étonnamment, elle est plus marquée chez les garçons (+89%) que chez les filles (+29%).
Le risque grave de la dévalorisation
Cette étude montre donc que tout comme la stigmatisation sociale autour du poids, l’auto-stigmatisation par rapport au poids constitue un indicateur puissant du développement d’une obésité. Cela ne signifie pas pour autant qu’il faille verser dans l’excès inverse, à savoir nier la problématique d’un excès de poids avéré à l’adolescence, qui prédit, elle aussi, une obésité chez l’adulte.
Source
Sutin A.R: Body weight misperception in adolescence and incident obesity in young adulthood. Psychol Sci, 5/03/2015.