Retenir un éternuement : est-ce dangereux ?
Il arrive pourtant de préférer ou de vouloir retenir un éternuement. Mais est-ce la meilleure chose à faire ?

Vous sentez soudain que votre nez vous chatouille et que l’éternuement approche, inévitable. Ce réflexe, parfois gênant dans certaines situations sociales ou professionnelles, reste pourtant un mécanisme de défense essentiel de l’organisme. Éternuer n’est pas en soi un problème, à condition de prendre quelques précautions pour éviter la propagation des germes. Il arrive cependant que l’on préfère retenir ce mouvement, par souci de discrétion ou de commodité. Mais est-ce vraiment une bonne idée ? Les éternuements jouent un rôle protecteur en expulsant hors des voies respiratoires poussières, allergènes ou agents irritants. En se privant de ce réflexe naturel, on empêche le corps de se débarrasser de substances potentiellement nocives, qui peuvent alors s’accumuler dans les sinus ou les poumons. Cela complique la détection des substances amères et risque d’aggraver certains symptômes respiratoires.
Quel est le risque de retenir un éternuement ?
Un éternuement, c’est une expulsion brutale d’air à plus de 50 km/h ! Cette vitesse impressionnante suffit à projeter des microgouttelettes remplies de germes à plusieurs mètres. Trois forces se combinent pour générer ce phénomène : la force musculaire, l’élasticité pulmonaire et la résistance de l’air. Bloquer ce jet soudain revient à créer une pression interne qui, au lieu de s’évacuer par le nez et la bouche, se répercute sur d’autres zones fragiles du corps. Cela peut avoir des conséquences plus importantes qu’on ne l’imagine.
Tympans endommagés
Lorsqu’on se retient d’éternuer, l’air et le mucus peuvent remonter dans la trompe d’Eustache, ce conduit reliant l’arrière du nez à l’oreille moyenne. Ce reflux forcé expose le tympan à plusieurs risques :
- une lésion ou une rupture du tympan, accompagnée de douleurs intenses et d’une baisse auditive temporaire ;
- une contamination par des bactéries présentes dans les voies respiratoires, pouvant entraîner des otites répétées ou des infections plus graves. Dans certains cas, un trou dans le tympan peut nécessiter une intervention chirurgicale.
Problèmes de sinus
Un éternuement bloqué peut repousser le mucus chargé d’allergènes et de débris jusque dans les sinus. Ce reflux favorise la congestion, les douleurs faciales et parfois le développement d’infections bactériennes. Les sinusites chroniques trouvent souvent une origine dans ces blocages répétés, avec des symptômes persistants et invalidants.
Augmentation de la pression dans l’œil
Le blocage d’un éternuement peut entraîner une élévation de la pression intraoculaire. La plupart du temps, cela reste bénin. Toutefois, chez les personnes souffrant de glaucome, ce surcroît de pression peut endommager davantage le nerf optique. Dans les cas de glaucome à angle fermé, cela peut même déclencher une crise aiguë, qui constitue une urgence médicale avec risque de perte de vision.
Rupture de vaisseaux sanguins
Enfin, la pression interne non relâchée peut fragiliser les petits vaisseaux sanguins du visage, du nez et des yeux. Il en résulte parfois de petites hémorragies ou des pétéchies visibles. Si ce phénomène est en général sans gravité, il rappelle que l’éternuement est un exutoire naturel qu’il vaut mieux laisser s’exprimer. La bonne nouvelle est que retenir un éternuement n’est pas mortel, mais les effets secondaires peuvent être très désagréables.
Comment réprimer un éternuement sans danger ?
Parfois, la situation impose de limiter un éternuement, surtout lorsqu’il est provoqué par la poussière, le pollen, les poils d’animaux ou les odeurs fortes. Voici quelques stratégies simples pour apaiser le besoin d’éternuer sans risquer de traumatiser votre organisme :
- identifier les déclencheurs : changer de pièce, s’exposer à l’air frais ou aérer pour éliminer l’irritant ;
- utiliser des sprays salins : ils humidifient les voies nasales et diminuent l’irritation ;
- prendre des antihistaminiques en cas d’allergie, afin de bloquer la libération d’histamine, molécule responsable des éternuements ;
- s’hydrater abondamment : boire de l’eau aide à maintenir l’humidité des muqueuses nasales ;
- humidifier l’air ambiant avec un humidificateur, surtout en hiver ;
- respirer lentement et profondément : cette technique aide à calmer les réflexes nerveux qui déclenchent l’éternuement.
Comment éternuer correctement ?
Éternuer est un réflexe bénéfique, et il est généralement préférable de le laisser se produire. Cependant, pour protéger les autres et limiter la propagation des germes, certaines règles d’hygiène sont essentielles. Depuis la pandémie de 2020, tout le monde a pris conscience de l’importance de bien contenir les gouttelettes respiratoires. Lorsqu’un éternuement survient :
Soutenez Pressesante.com : Rejoignez notre communauté sur Tipeee
- éternuez dans le pli du coude ou dans un mouchoir jetable, à jeter aussitôt ;
- lavez-vous soigneusement les mains après avoir éternué ;
- désinfectez les surfaces proches pour limiter la transmission ;
- soutenez vos défenses immunitaires avec une alimentation riche en vitamine A, protectrice des muqueuses ;
- négligez pas les petits gestes d’hygiène du quotidien, comme suivre des conseils pour des ongles sains, qui limitent la diffusion des microbes.
En résumé, éternuer est un processus naturel que l’on ne devrait pas systématiquement réprimer. Retenir un éternuement expose à des risques inattendus, alors qu’éternuer correctement, dans le respect des gestes barrières, protège à la fois notre santé et celle des autres.