Réduire l’anxiété et la dépression : choisir un bon animal de compagnie

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Une nouvelle recherche a révélé que prendre un animal de compagnie, surtout un chien, peut améliorer la santé mentale, en particulier des femmes exposées à des abus durant l’enfance.

L’auteure de l’étude, Eva Schernhammer, MD, professeur adjointe à la Harvard T.H. Chan School of Public Health de Boston, relève que le niveau d’attachement à un animal de compagnie est un facteur crucial de prévention du risque de dépression ou de récidive. C’est particulièrement vrai pour les femmes qui ont subi des violences dans l’enfance et qui tissent un lien fort avec un chien. Les pathologies diminuent ainsi que les symptômes associés.

Quel rôle joue un animal de compagnie sur la baisse de dépression et d’anxiété ?

L’objectif de l’étude cherchait à évaluer une double question, basée sur une hypothèse : ce lien étroit joue-t-il un rôle important chez les femmes et particulièrement si elles ont été abusées dans leur enfance.
Délibérément mais au hasard, les chercheurs ont sur-échantillonné des femmes ayant signalé des abus durant leur enfance (leur pourcentage dans l’étude était donc plus élevé que dans la population générale).

Un groupe de 214 femmes, déjà participantes à une étude sur la santé des infirmières, fut constitué :
• âge moyen de 61 ans,
• 140 possédaient au moins un animal de compagnie,
• 56 % un chien et 33 % un chat,
• 156 victimes de violence durant leurs jeunes années,
• groupe témoin constitué de 74 participantes qui n’avaient jamais possédé d’animal de compagnie.

Afin de mesurer le niveau d’attachement, chacune de celles qui possédaient des animaux de compagnie a répondu à des questions concernant celui avec lequel elle passait le plus de temps :

Les chercheurs ont constaté que l’attachement fort aux chiens était significativement lié à une diminution des symptômes de dépression et d’anxiété :
• Plus précisément, cet attachement était corrélé à des scores inférieurs de dépression, d’anxiété généralisée et de leurs symptômes associés.
• L’effet était particulièrement prononcé chez les femmes ayant des antécédents de violence durant l’enfance.

Qu’apporte cette étude aux résultats antérieurs ?

Les chercheurs connaissent toujours la littérature scientifique existante avant de lancer une nouvelle étude : leur but est de vérifier des hypothèses basées sur les connaissances passées et de les faire avancer.
Une méta-analyse précédente de 49 études a donné des résultats mitigés sur les avantages de posséder un animal, explique Eva Schernhammer. Bien que les résultats aient conclu qu’un animal de compagnie rend les propriétaires plus actifs physiquement, ils n’avaient pas montré d’influence sur leur santé mentale.
Eva Schernhammer suppose que les études précédentes n’avaient pas toujours évalué le niveau d’attachement aux animaux, un facteur plus important que le simple fait d’en posséder un.

Pourquoi le chien est le plus bénéfique pour réduire l’anxiété et la dépression?

Chez les propriétaires de chats, aucune réduction significative de dépression ou d’anxiété n’a été observée.
Il n’y a pas d’explications claires, seulement des suppositions : l’échantillon de propriétaires de chat était plus petit, différences entre le mode de vie et la personnalité des propriétaires de chats par rapport à ceux des propriétaires de chien…

Les chats sont généralement plus indépendants que les chiens. Ce qui peut laisser penser qu’ils sont moins capables d’apporter un soutien émotionnel fort. Pour vivre avec un animal de compagnie attachant, le choix d’un chien peut sembler plus pertinent. De plus, les interactions sociales sont facilitées grâce aux chiens : marcher dans un parc permet de rencontrer d’autres propriétaires, des occasions beaucoup moins fréquentes et possibles avec un chat.

Pourquoi les animaux inspirent-ils autant les chercheurs ?

L’amour des animaux et leur pouvoir de guérison est un immense sujet de recherche.
Eva Schernhammer et son équipe étaient motivées par l’accumulation des preuves que les animaux de compagnie sont bénéfiques à la santé humaine. S’ajoutait aussi le besoin de comprendre si c’est la possession d’un animal ou la force du lien qui compte le plus. Eva Schernhammer s’est appuyée sur sa propre expérience auprès de sa grand-tante : lorsqu’un chat errant s’est installé dans son établissement pour personnes âgées, une amélioration très sensible des états dépressifs et anxieux des résidents s’est produite par la présence réconfortante de l’animal. Dans le même temps, le chat s’épanouissait dans un environnement nourrissant et bienveillant. Un sentiment de joie et le plaisir des lien s’est fait sentir dans l’établissement. Les animaux offrent un amour et un soutien inconditionnel, de la sécurité émotionnelle et aident à diminuer le sentiment de solitude, fréquent dans le grand âge (mais pas seulement).

Faut-il prendre un animal de compagnie en cas de dépression et d’anxiété?

Il y a beaucoup de facteurs à considérer avant de prendre un animal de compagnie pour soigner une dépression ou de l’anxiété chronique. Il ne faut pas sur-généraliser les bienfaits des animaux de compagnie. Posséder un animal demande un engagement et un sens des responsabilités. Le soin apporté à un chien ou un chat peut faire une énorme différence car s’occuper d’une créature vivante structure la journée, aide à se sentir utile et redonne de l’intérêt au quotidien.

Pour autant, la présence de l’animal peut occasionner une charge mentale, la honte et la culpabilité de se sentir dépassé ou inquiet : ce qui ne peut qu’empirer l’état dépressif ou anxieux. La recherche souhaite étudier les facteurs individuels favorables à la possession d’un animal pour passer à des recommandations générales. Ce qui aidera les gens à projeter comment la présence d’un animal de compagnie pourrait améliorer leur qualité de vie et leur santé.

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