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Cancer de la prostate: faut-il se faire dépister à partir de 40 ans?

Marie Desange

Le cancer de la prostate est comme son nom l’indique un cancer qui touche la prostate. La prostate est une glande exclusivement masculine qui participe à l’élaboration du sperme et joue par conséquence un rôle essentiel au niveau reproducteur (l’ablation de la prostate rend toujours stérile). Le cancer de la prostate est très fréquent chez l’homme. Dans certains pays comme en France, il s’agit du 2ème cancer le plus fréquent. Le 1er étant le cancer du poumon. Il représente en moyenne 20% des cancers masculins au niveau mondial.

Un homme sur huit est atteint dans sa vie par ce cancer. Il est plus fréquent chez les hommes de plus de 50 ans et encore plus chez les hommes de plus de 65 ans. L’âge joue donc un rôle central au niveau épidémiologique.Le cancer de la prostate est un cancer qui est rarement grave.

Plus de 99% des cas de cancer de la prostate peuvent être soigné s’ils sont détectés tôt. Autrement dit, seulement une minorité de patients va développer une forme agressive et potentiellement mortelle de cette forme de cancer. La raison est que les tumeurs au niveau de la prostate se développent souvent très lentement et restent dans la majorité des cas inoffensive. La grande difficulté pour le médecin est de savoir si la tumeur nécessite ou non une intervention médicale comme une chirurgie.

Calvitie à 20 ans, cancer de la prostate à 40?

Les hommes qui souffraient d’un cancer de la prostate sont deux fois plus nombreux à subir une calvitie précoce (dès l’âge de 20 ans). Cette dernière peut être un signe précurseur et devrait inciter à un dépistage dès l’âge de 40 ans. Le cancer de la prostate n’a pas de causes clairement définies. Mais on estime que certains facteurs peuvent favoriser son développement comme des causes génétiques ou externes comme le tabac, l’absence d’exercice ou encore une alimentation malsaine.

Diagnostiquer le cancer de la prostate

Les symptômes typiques du cancer de la prostate sont au début souvent imperceptibles (asymptomatiques). Ils peuvent être confondus avec ceux de l’hyperplasie bénigne de la prostate (HBP) avec des difficultés urinaires. A des stades avancés, les symptômes sont plus marqués et peuvent inclure des douleurs osseuses ou encore du sang dans les urines.

Le diagnostic et la prévention, essentiels dans la prise en charge du cancer de la prostate, se font toujours par un médecin et reposent en général sur un toucher rectal et parfois par un dosage du PSA (Prostate Specific Antigen). Attention le test du PSA est toujours plus controversé comme moyen de prévention chez des hommes sains. Le médecin confirmera le diagnostic en effectuant une biopsie. A partir de 45 ans (40 ans chez les hommes à risques), chaque homme devrait faire annuellement un contrôle de la prostate chez son médecin. Car plus le cancer de la prostate est détecté tôt et plus les chances de guérison sont élevées.

Des tests génétiques, effectués sur un échantillon d’une biopsie de la prostate et qui analysent jusqu’à 17 gènes différents, permettent de plus en plus d’évaluer l’agressivité du cancer de la prostate. Cela aide le médecin et le patient à prendre la meilleure décision de traitement (ex. effectuer ou non une chirurgie).

Le traitement du cancer de la prostate dépend notamment du stade de la maladie. Il peut s’agir d’un acte chirurgical, de thérapies hormonales et médicamenteuses ou encore de radiothérapies.

Un homme sur 8 touché par la cancer de la prostate

Il est estimé estimé qu’un homme sur huit est, a été ou sera touché par un cancer de la prostate (pour rappel on estime qu’une femme sur onze sera touchée par un cancer du sein).De 50 à 70% des personnes diagnostiquées par ce cancer sont déjà à un stade avancé (plus difficile à soigner que dans une phase plus précoce). D’où l’intérêt de faire régulièrement (chaque année dès 45 ans) des examens de la prostate chez son médecin. Une étude publiée en 2016 dans le New England Journal of Medicine a montré que le taux de survie à 10 ans au moins du cancer de la prostate chez des personnes diagnostiquées de façon précoce, avec un taux plus élevé que la normale du PSA, était de 99%.

Cancer de la prostate: l’utilité du dépistage précoce

Plus de 82’000 hommes du Royaume Uni âgés de 50 à 69 ans qui ont effectué un test du PSA ont été pris en compte. Les chercheurs se sont concentrés sur les hommes atteints d’un cancer de la prostate à un stade initial. C’est-à-dire que la maladie et peu répandue et confinée seulement à la prostate.

Parmi ces hommes souffrant de cette forme initiale du cancer, 1’643 ont été d’accord de recevoir au hasard soit une chirurgie, une radiothérapie ou aucun traitement mais avec un suivi actif. Dans ce dernier cas, le patient devait se soumettre à des tests sanguins effectués chaque 3 ou 6 mois, des conseils médicaux et la prise d’un traitement seulement si des signes montraient la détérioration de la maladie. Cette étude a montré 10 ans plus tard que ce taux de survie de 99% était le même ou presque chez des patients qui ont été opéré ou qui ont effectué une radiothérapie que ceux n’ayant pas reçu de traitement.

Parmi les 1’643 patients suivis, il est vrai que davantage de patients avec un suivi actif, soit 112, ont vu leur cancer s’aggraver, contre 46 pour ceux qui ont effectué une chirurgie ou 46 avec une radiothérapie. Mais la chirurgie et la radiothérapie ont mené à davantage d’effets secondaires (ex. incontinence, troubles de l’érection). Le principal auteur de cette étude, le Dr Freddie Hamdy de l’Université d’Oxford, estime qu’il n’y a aucune preuve sérieuse que traiter la maladie à un stade précoce peut faire la différence. En effet, il s’avère pour le moment très difficile de savoir quel patient avec par exemple un taux anormal de PSA va développer une forme grave de la maladie. C’est pourquoi, les chercheurs d’Oxford se demandent s’il ne faudrait pas éviter tout traitement (chirurgie, radiothérapie) à un stade précoce de la maladie.

Prévention du cancer de la prostate

Certaines plantes médicinales peuvent aider à prévenir le cancer de la prostate comme le thé vert. De la même façon, certains bons conseils utiles comme la pratique régulière d’exercice physique, le maintient d’un poids de forme, peuvent avoir un effet préventif sur la survenue du cancer de la prostate.

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