Médecine douce

Pesticides: l’ANSES alerte sur leur mauvaise utilisation

Hélène Leroy

L’ANSES vient de publier l’étude Pesti’home. Il s’agit d’une étude visant à mieux connaître les pratiques et les usages des pesticides des Français à leur domicile, dans les habitations, les jardins ou encore pour traiter les animaux domestiques. Cette étude donne un aperçu complet des produits pesticides utilisés à domicile, les conditions d’utilisation ainsi que les profils des utilisateurs. Pour cette étude, 1500 ménages ont été interviewés et plus de 5400 produits identifiés.

Les pesticides regroupent différents types de produits utilisés pour lutter contre des organismes considérés comme nuisibles : champignons, insectes, acariens, rongeurs, mauvaises herbes …etc.

L’étude Pesti’home prend en compte les produits disponibles à la vente pour les particuliers : ceux utilisés pour protéger les plantes d’intérieur et d’extérieur, des produits biocides utilisés à la maison pour lutter contre les insectes, les rongeurs ou les parasites et moisissures du bois, et des médicaments antiparasitaires humains et vétérinaires contre les poux, les puces, les tiques, etc.

Le produit le plus utilisé par les particuliers: les pesticides

Il ressort de l’étude Pesti’home que les produits les plus utilisés sont les insecticides : 84% des ménages ayant utilisé des pesticides ont employé des insecticides dans l’année. Ce sont principalement des biocides utilisés contre les insectes volants (40% des ménages) et les insectes rampants (28%), et des médicaments vétérinaires pour lutter contre les parasites des animaux de compagnie (61% des ménages ayant un animal domestique). La moitié des utilisateurs d’insecticides en utilisent au moins 3 fois par an.

Viennent ensuite les herbicides et les produits contre les maladies des plantes d’extérieur, utilisés respectivement par 22% et 20% des foyers ayant un espace extérieur : jardin, terrasse, balcon. Les herbicides sont utilisés au moins 2 fois par an par la moitié des utilisateurs, tout comme les fongicides. Enfin, les répulsifs cutanés humains, tels que les répulsifs contre les moustiques, utilisés par 12 % des utilisateurs à une fréquence importante : au moins 6 utilisations par an pour la moitié des ménages et plus de 25 fois par an pour un quart des ménages.

Les particuliers doivent mieux se protéger lors de l’utilisation des produits chimiques

Le premier enseignement de l’étude Pesti’home relève des précautions d’emploi des pesticides à la maison, clairement pas assez connues et donc suivies. Par exemple, environ un tiers des ménages ne lit jamais les indications des emballages des anti-acariens et anti-rongeurs et un quart d’entre eux ne les lit jamais pour les produits contre les insectes volants et rampants. D’autre part, si les précautions d’emploi sont suivies par la majorité des ménages lorsqu’ils utilisent des produits pour traiter les plantes d’extérieur (70%) ou des produits anti-poux (68%), ils ne sont que 29% à les respecter lors de l’utilisation de répulsifs, et 36% pour les produits contre les insectes volants.

Lire la notice, utiliser des gants et bien ventiler

L’Anses souligne  la nécessité de mieux informer le grand public sur les conditions d’utilisation des pesticides à domicile, tous produits et usages confondus. Il est indispensable de lire les recommandations figurant sur les emballages ou les notices et de les suivre attentivement, en veillant par exemple si c’est indiqué au port de gants ou à l’aération de la pièce où le produit a été utilisé. Pour les antiparasitaires vétérinaires vendus en pharmacie ou par les vétérinaires, l’Anses recommande aux professionnels de bien expliquer les conditions d’application figurant sur la notice.

Attention à ne pas jeter les produits n’import où

Pesti’home montre aussi que les utilisateurs ne savent pas suffisamment comment se débarrasser des produits. A titre d’exemple, 60% des ménages jettent leurs produits inutilisés à la poubelle et seulement 31% les déposent à la déchetterie. D’autre part, plus d’un quart des ménages avaient dans leur stock au moins un produit de protection des plantes interdit la vente. Pour l’Anses, il est donc important que les pouvoirs publics et les collectivités locales diffusent les informations et conseils pratiques pour éliminer les produits qu’ils soient anciens, usagés ou interdits. L’Agence rappelle ainsi qu’il est recommandé de ne pas les jeter à la poubelle ni les vider dans l’évier mais de les déposer à la déchetterie ou à l’endroit prévu par la mairie, la communauté de communes ou d’agglomération.

Source:
https://www.anses.fr/fr/system/files/2019Pestihome.pdf

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