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Science

L’un des secrets des centenaires révélé par une prise de sang

Quels sont les facteurs qui permettent à certaines personnes de franchir ce cap, tandis que d'autres s'éteignent bien plus tôt ? Une nouvelle étude révèle que la réponse

Atteindre l’âge vénérable de 100 ans est un exploit remarquable qui fascine depuis toujours l’humanité. Quels sont les facteurs qui permettent à certaines personnes de franchir ce cap, tandis que d’autres s’éteignent bien plus tôt ? Une nouvelle étude révèle que la réponse pourrait se trouver dans l’analyse de certains biomarqueurs sanguins des centenaires.

Profils métaboliques des centenaires

Les résultats de cette recherche, publiée dans la revue GeroScience, montrent que les personnes ayant atteint 100 ans ou plus présentent des taux sanguins plus faibles, mais non excessivement bas, de glucose, d’acide urique et de créatinine. Ces différences de biomarqueurs sanguins étaient déjà observables dès l’âge de 65 ans, suggérant que les centenaires adoptent des modes de vie plus sains sur une plus longue période.

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Analyse des biomarqueurs sanguins des centenaires

L’étude a porté sur un échantillon de 44 636 personnes issues de la cohorte AMORIS (Apolipoprotein-related MOrtality RISk) en Suède, qui ont bénéficié de tests de laboratoire cliniques de routine entre 1985 et 1996. Parmi eux, 1 224 ont atteint leur 100e anniversaire, un chiffre statistiquement représentatif de la population suédoise. Les chercheurs ont suivi l’évolution de 12 biomarqueurs liés à l’inflammation, aux fonctions hépatique, rénale et métabolique, ainsi qu’à l’anémie et à la malnutrition.

Des taux modérés de glucose, d’acide urique et de créatinine

Les résultats montrent que les centenaires présentent des taux sanguins plus faibles, mais non excessivement bas, de glucose, d’acide urique et de créatinine, par rapport aux personnes n’ayant pas atteint cet âge. De plus, leur profil de biomarqueurs dans l’ensemble est relativement uniforme, avec des valeurs rarement situées aux extrêmes des plages de normalité.

Le rôle du glucose, de l’acide urique et de la créatinine

Des taux plus faibles de ces trois biomarqueurs chez les centenaires suggèrent des comportements sains, comme une activité physique régulière et une alimentation limitant la consommation de viande, de sucre et d’alcool. Un faible taux d’acide urique, par exemple, est lié à une meilleure consommation d’alcool. Quant à la créatinine, un sous-produit de la digestion des protéines, son faible niveau indique une meilleure fonction rénale.

Vers une meilleure compréhension de la longévité

Cette étude apporte de nouvelles pistes pour mieux comprendre les facteurs de longévité, sans pour autant offrir de réponse définitive. Elle souligne que la chance n’est pas le seul déterminant, et que des choix de vie sains peuvent améliorer les chances de vivre plus longtemps. Cependant, d’autres recherches sont nécessaires pour mieux cerner les interactions complexes entre les biomarqueurs, les facteurs génétiques et les habitudes de vie.

Maintenir une bonne santé métabolique

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Pour maximiser ses chances de longévité, les experts recommandent de suivre des dépistages préventifs réguliers afin d’identifier et de prendre en charge les maladies courantes comme l’hypertension, le diabète ou l’hyperlipidémie. Ils insistent également sur l’importance de l’activité physique, même modérée, pour entretenir une bonne santé métabolique.

Comprendre les biomarqueurs clés

Bien que les études sur les centenaires se multiplient, il reste encore beaucoup à apprendre sur les facteurs déterminants de la longévité. L’analyse approfondie des biomarqueurs sanguins, comme le glucose, l’acide urique et la créatinine, pourrait révéler d’autres indices précieux. En mieux comprenant les profils métaboliques des personnes les plus âgées, nous pourrions mieux guider chacun vers une vie plus longue et en meilleure santé.

Les autres biomarqueurs étudiés

Outre les trois biomarqueurs phares, l’étude a également examiné d’autres indicateurs liés aux fonctions hépatique, rénale, à l’inflammation et à l’état nutritionnel. Bien que leurs différences entre centenaires et non-centenaires n’aient pas été aussi marquées, ces autres biomarqueurs apportent un éclairage complémentaire sur les profils métaboliques des plus longévités.

L’importance du cholestérol total

Parmi ces autres biomarqueurs, le taux de cholestérol total s’est révélé un indicateur intéressant. Bien que les variations observées soient plus subtiles, les centenaires présentaient généralement des taux plus faibles, soulignant l’importance d’un bon contrôle du bilan lipidique pour une meilleure longévité.

Le rôle de la fonction hépatique

Les fonctions hépatiques, mesurées à travers des enzymes comme l’alanine aminotransférase, l’aspartate aminotransférase ou la gamma-glutamyl transférase, ne montraient pas non plus d’écarts majeurs entre les deux groupes. Cela suggère que le foie des centenaires maintient une activité stable et équilibrée, sans dysfonctionnement particulier.

La stabilité rénale des centenaires

Concernant la fonction rénale, évaluée par le taux de créatinine, les centenaires affichaient là encore des valeurs plus faibles, traduisant une meilleure préservation de cet organe essentiel au fil des années. Ce résultat conforte l’importance d’une bonne santé rénale pour atteindre un grand âge.

Enfin, les indicateurs liés à l’état nutritionnel, comme l’albumine, n’ont pas non plus révélé d’écarts majeurs. Cela suggère que les centenaires maintiennent un bon statut nutritionnel, un élément crucial pour préserver leurs fonctions physiologiques sur le long terme.

Vers une meilleure compréhension de la longévité

Cette étude sur les profils métaboliques des centenaires apporte de nouvelles pistes passionnantes pour mieux comprendre les déterminants de la longévité exceptionnelle. Bien que de nombreuses questions restent encore en suspens, elle souligne l’importance d’adopter des habitudes de vie saines, axées sur une alimentation équilibrée, une activité physique régulière et un suivi médical attentif. En approfondissant notre connaissance des biomarqueurs clés, nous pourrons mieux guider chacun vers une vie plus longue et épanouie.

 

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François Lehn

François Lehn, journaliste science/santé depuis 20 ans, auteur, il a notamment été la "Plume" et l'assistant du Pr David Servan-Schreiber.

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