Les signes et symptômes de la démence à corps de Lewy
La démence à corps de Lewy (DCL) est une forme complexe de trouble neurodégénératif qui affecte de nombreuses personnes âgées.

La démence à corps de Lewy (DCL) est une forme complexe de trouble neurodégénératif qui affecte de nombreuses personnes âgées. Cette pathologie, souvent méconnue, présente un tableau clinique varié et évolutif qui peut être déroutant tant pour les patients que pour leurs proches. Nous explorons ici en détail les multiples facettes de cette maladie, en mettant l’accent sur ses signes caractéristiques et ses symptômes distinctifs. Notre objectif est de fournir une compréhension claire et complète de la DCL, afin d’aider à son identification précoce et à une prise en charge adaptée.
La démence à corps de Lewy tire son nom des agrégats protéiques anormaux, appelés corps de Lewy, qui s’accumulent dans le cerveau des personnes atteintes. Ces dépôts perturbent le fonctionnement normal des neurones, entraînant une constellation de symptômes qui touchent la cognition, le mouvement, le comportement et les fonctions autonomes. Bien que partageant certaines similitudes avec d’autres formes de démence, la DCL présente des particularités qui la distinguent et nécessitent une approche spécifique.
Au fil de cet article, nous examinerons en profondeur chaque catégorie de symptômes, en expliquant leur manifestation, leur évolution et leur impact sur la vie quotidienne. Nous aborderons également les défis diagnostiques, les options thérapeutiques actuelles et les perspectives de recherche. Que vous soyez un professionnel de santé, un aidant ou simplement une personne désireuse d’en apprendre davantage sur cette condition, ce guide vous fournira les connaissances essentielles pour mieux comprendre et faire face à la démence à corps de Lewy.
Les troubles cognitifs dans la démence à corps de Lewy
La démence à corps de Lewy se caractérise par une altération progressive des fonctions cognitives, qui constitue souvent le premier signe observable de la maladie. Ces changements cognitifs peuvent varier en intensité et en nature d’un individu à l’autre, mais certains traits sont particulièrement caractéristiques de cette forme de démence.
L’un des aspects les plus marquants est la fluctuation de l’attention et de la vigilance. Les personnes atteintes de DCL peuvent connaître des périodes où leur lucidité et leurs capacités cognitives semblent presque normales, suivies de moments de confusion intense. Ces variations peuvent survenir rapidement, parfois en l’espace de quelques heures ou même de minutes, ce qui peut être très déconcertant pour l’entourage.
Les troubles de la mémoire, bien que présents, sont généralement moins prononcés au début de la maladie que dans d’autres formes de démence comme la maladie d’Alzheimer. Les personnes atteintes de DCL peuvent avoir des difficultés à se souvenir de détails récents, mais conservent souvent une meilleure mémoire des événements plus anciens. Cependant, à mesure que la maladie progresse, les problèmes de mémoire peuvent s’aggraver.
Les fonctions exécutives, qui comprennent la planification, l’organisation et la prise de décision, sont fréquemment affectées dans la DCL. Les patients peuvent éprouver des difficultés à résoudre des problèmes simples, à suivre des instructions complexes ou à effectuer des tâches qui nécessitent plusieurs étapes. Cette altération peut avoir un impact significatif sur leur capacité à gérer leurs activités quotidiennes de manière indépendante.
Un autre aspect cognitif caractéristique de la DCL est la perturbation des capacités visuospatiales. Les personnes atteintes peuvent avoir du mal à percevoir les relations spatiales entre les objets, à s’orienter dans l’espace ou à reconnaître des formes complexes. Cela peut se traduire par des difficultés à conduire, à lire une carte ou même à s’habiller correctement.
Il est important de noter que ces troubles cognitifs peuvent fluctuer en intensité au cours de la journée ou d’un jour à l’autre. Cette variabilité est l’une des caractéristiques distinctives de la DCL par rapport à d’autres formes de démence, où le déclin cognitif tend à être plus constant.
Les symptômes moteurs associés à la démence à corps de Lewy
La démence à corps de Lewy se distingue par la présence de symptômes moteurs qui rappellent ceux de la maladie de Parkinson. Ces manifestations motrices peuvent apparaître à différents stades de la maladie et varient en intensité d’un patient à l’autre.
L’un des signes les plus caractéristiques est la rigidité musculaire. Les personnes atteintes de DCL peuvent ressentir une raideur dans leurs muscles, rendant leurs mouvements moins fluides et plus laborieux. Cette rigidité peut affecter différentes parties du corps, mais elle est souvent plus prononcée dans les membres et le tronc.
Les tremblements, bien que moins fréquents que dans la maladie de Parkinson, peuvent également être présents. Ils se manifestent généralement au repos et touchent principalement les mains, mais peuvent aussi affecter d’autres parties du corps. Ces tremblements peuvent être intermittents et s’aggraver avec le stress ou la fatigue.
La bradykinésie, ou lenteur des mouvements, est un autre symptôme moteur courant. Les patients peuvent avoir des difficultés à initier des mouvements ou à les exécuter rapidement. Cela peut se traduire par une démarche lente et traînante, des gestes maladroits ou une difficulté à effectuer des tâches qui nécessitent une motricité fine.
Les troubles de l’équilibre et de la coordination sont fréquents dans la DCL. Les personnes atteintes peuvent avoir une démarche instable, avec un risque accru de chutes. Ces problèmes d’équilibre peuvent s’aggraver progressivement, rendant la marche de plus en plus difficile et dangereuse.
Un phénomène particulier appelé “freezing” ou gel du mouvement peut survenir. Il s’agit d’épisodes soudains où la personne se sent comme “collée” au sol, incapable d’initier ou de poursuivre un mouvement. Ces épisodes sont souvent brefs mais peuvent être très perturbants et augmenter le risque de chutes.
Les changements dans l’expression faciale sont également caractéristiques. Le visage peut devenir moins expressif, donnant une apparence figée ou masquée. Cela peut affecter la communication non verbale et être mal interprété par l’entourage.
Il est important de noter que l’intensité et la progression de ces symptômes moteurs peuvent varier considérablement d’un individu à l’autre. Certaines personnes atteintes de DCL peuvent présenter des symptômes moteurs légers pendant une longue période, tandis que d’autres peuvent connaître une progression plus rapide et invalidante.
Les perturbations du sommeil dans la démence à corps de Lewy
Les troubles du sommeil sont une composante fréquente et souvent précoce de la démence à corps de Lewy. Ces perturbations peuvent avoir un impact significatif sur la qualité de vie des patients et de leurs aidants, et peuvent même précéder l’apparition d’autres symptômes plus caractéristiques de la maladie.
L’un des troubles du sommeil les plus distinctifs de la DCL est le trouble du comportement en sommeil paradoxal (TCSP). Dans ce trouble, la paralysie musculaire normale qui accompagne le sommeil paradoxal (phase de rêve) est absente ou incomplète. En conséquence, les personnes atteintes peuvent agir physiquement leurs rêves, parfois de manière violente ou dangereuse. Elles peuvent crier, gesticuler, donner des coups ou même tomber du lit. Le TCSP peut survenir des années avant l’apparition d’autres symptômes de DCL et est considéré comme un marqueur précoce potentiel de la maladie.
L’insomnie est également fréquente chez les personnes atteintes de DCL. Elle peut se manifester par des difficultés à s’endormir, des réveils fréquents au cours de la nuit, ou un réveil précoce le matin. Ces perturbations du sommeil peuvent être liées à l’anxiété, à la dépression ou aux fluctuations cognitives caractéristiques de la maladie.
À l’inverse, certains patients peuvent souffrir d’hypersomnie, c’est-à-dire d’une somnolence excessive pendant la journée. Cette somnolence peut être particulièrement prononcée et survenir même lors d’activités stimulantes. Elle peut être liée aux perturbations du sommeil nocturne, mais peut aussi être un symptôme direct de la maladie.
Le syndrome des jambes sans repos est une autre perturbation du sommeil qui peut affecter les personnes atteintes de DCL. Ce syndrome se caractérise par une sensation désagréable dans les jambes, souvent décrite comme un besoin irrépressible de bouger, qui s’aggrave au repos et le soir. Cela peut rendre l’endormissement difficile et perturber la qualité du sommeil.
Les apnées du sommeil, bien que non spécifiques à la DCL, sont plus fréquentes chez les personnes atteintes de cette maladie. Ces interruptions répétées de la respiration pendant le sommeil peuvent entraîner une fragmentation du sommeil et une somnolence diurne excessive.
Il est important de noter que ces troubles du sommeil peuvent fluctuer en intensité au fil du temps et peuvent être influencés par d’autres symptômes de la maladie, comme les hallucinations ou l’anxiété. La gestion de ces perturbations du sommeil est cruciale, car un sommeil de qualité peut aider à améliorer les fonctions cognitives et à réduire les fluctuations de l’attention caractéristiques de la DCL.
Les manifestations psychiatriques et comportementales de la démence à corps de Lewy
La démence à corps de Lewy s’accompagne souvent de symptômes psychiatriques et comportementaux qui peuvent être particulièrement éprouvants pour les patients et leurs proches. Ces manifestations peuvent varier en intensité et en fréquence au cours de l’évolution de la maladie.
Les hallucinations visuelles sont l’un des symptômes les plus caractéristiques de la DCL. Contrairement à d’autres formes de démence, ces hallucinations surviennent souvent tôt dans le cours de la maladie et peuvent être très détaillées et réalistes. Les patients peuvent voir des personnes, des animaux ou des objets qui n’existent pas. Ces hallucinations sont généralement bien formées et persistantes, et les patients peuvent interagir avec elles comme si elles étaient réelles. Il est important de noter que ces expériences ne sont pas nécessairement effrayantes pour le patient et peuvent parfois être vécues de manière neutre ou même positive.
Les délires sont également fréquents dans la DCL. Ils peuvent prendre diverses formes, mais les plus courants sont les délires de persécution (croyance d’être victime d’un complot) et les délires de jalousie (conviction infondée que le partenaire est infidèle). Ces croyances erronées peuvent être très convaincantes pour le patient et peuvent entraîner des comportements inappropriés ou dangereux.
L’anxiété et la dépression sont des symptômes psychiatriques courants dans la DCL. L’anxiété peut se manifester par une inquiétude excessive, des attaques de panique ou une agitation constante. La dépression peut entraîner une perte d’intérêt pour les activités habituelles, un retrait social et des changements dans l’appétit et le sommeil. Ces symptômes peuvent fluctuer et être plus prononcés pendant les périodes de confusion accrue.
L’apathie, ou manque de motivation, est un autre symptôme fréquent. Les personnes atteintes peuvent perdre intérêt pour leurs activités habituelles, devenir passives et avoir besoin d’encouragements constants pour entreprendre des tâches quotidiennes. Cette apathie peut être confondue avec la dépression, mais elle en est distincte et nécessite une approche différente.
Les changements de personnalité sont souvent rapportés par les proches. Les patients peuvent devenir irritables, impatients ou agressifs, ce qui contraste parfois fortement avec leur personnalité antérieure. Ces changements peuvent être particulièrement difficiles à gérer pour l’entourage.
L’agitation et l’agressivité peuvent survenir, en particulier lors des épisodes de confusion ou en réponse à des hallucinations ou des délires. Ces comportements peuvent aller de l’agitation verbale à l’agressivité physique, posant des défis significatifs pour les aidants.
Il est crucial de comprendre que ces symptômes psychiatriques et comportementaux ne sont pas sous le contrôle volontaire du patient et sont le résultat direct des changements cérébraux causés par la maladie. Une approche empathique et une gestion appropriée de ces symptômes sont essentielles pour maintenir la qualité de vie du patient et réduire le stress des aidants.
Les dysfonctionnements du système nerveux autonome dans la démence à corps de Lewy
La démence à corps de Lewy affecte non seulement les fonctions cognitives et motrices, mais aussi le système nerveux autonome (SNA). Ce système contrôle les fonctions involontaires de l’organisme, telles que la régulation de la pression artérielle, la digestion, la sudation et le contrôle de la température corporelle. Les perturbations du SNA dans la DCL peuvent entraîner divers symptômes qui affectent significativement la qualité de vie des patients.
L’hypotension orthostatique est l’un des symptômes autonomiques les plus fréquents et potentiellement dangereux de la DCL. Il s’agit d’une chute soudaine de la pression artérielle lors du passage de la position allongée ou assise à la position debout. Cela peut provoquer des étourdissements, une vision floue, voire des syncopes, augmentant considérablement le risque de chutes et de blessures. Cette hypotension peut être particulièrement prononcée après les repas ou par temps chaud.
Les troubles de la régulation thermique sont également courants. Les patients peuvent avoir des difficultés à maintenir une température corporelle stable, se sentant alternativement trop chauds ou trop froids sans raison apparente. Ils peuvent être particulièrement sensibles aux changements de température ambiante et avoir du mal à s’adapter aux environnements chauds ou froids.
Les problèmes de contrôle vésical et intestinal sont fréquents dans la DCL. L’incontinence urinaire peut survenir tôt dans le cours de la maladie et s’aggraver progressivement. La constipation est également un problème récurrent, pouvant être sévère et nécessitant une gestion attentive pour éviter les complications.
Les troubles de la sudation peuvent se manifester par une hyperhidrose (transpiration excessive) ou une anhidrose (absence de transpiration). Ces perturbations peuvent affecter la capacité du corps à réguler sa température et peuvent augmenter le risque de déshydratation ou de coup de chaleur.
La dysfonction sexuelle est un autre aspect des troubles autonomiques dans la DCL. Les hommes peuvent souffrir de dysfonction érectile, tandis que les femmes peuvent connaître une diminution de la libido ou une sécheresse vaginale. Ces problèmes peuvent avoir un impact significatif sur les relations intimes et la qualité de vie.
Les troubles de la déglutition, bien que pas strictement autonomiques, sont souvent associés aux dysfonctionnements du SNA dans la DCL. Les patients peuvent avoir des difficultés à avaler, augmentant le risque de fausse route et de pneumonie d’aspiration.
La sécheresse des yeux et de la bouche est également fréquente, résultant d’une diminution de la production de larmes et de salive. Cela peut entraîner un inconfort oculaire, des infections buccales et des difficultés à parler ou à manger.
Il est important de noter que ces symptômes autonomiques peuvent fluctuer en intensité et peuvent être influencés par d’autres aspects de la maladie, comme les médicaments utilisés pour traiter les symptômes cognitifs ou moteurs. La gestion de ces symptômes nécessite souvent une approche multidisciplinaire, impliquant neurologues, cardiologues et autres spécialistes pour assurer une prise en charge globale et efficace.
L’évolution et la progression de la démence à corps de Lewy
La démence à corps de Lewy est une maladie progressive, ce qui signifie que les symptômes s’aggravent généralement au fil du temps. Cependant, le rythme et le schéma de progression peuvent varier considérablement d’un individu à l’autre, rendant chaque cas unique.
Dans les stades précoces de la maladie, les symptômes peuvent être subtils et intermittents. Les fluctuations cognitives, caractéristiques de la DCL, peuvent être les premiers signes notables. Les personnes atteintes peuvent avoir des périodes de confusion alternant avec des moments de lucidité relative. Les hallucinations visuelles, si elles sont présentes, peuvent être bénignes et ne pas causer de détresse significative.
À mesure que la maladie progresse, les symptômes cognitifs deviennent généralement plus prononcés et constants. Les problèmes de mémoire, initialement moins marqués que dans la maladie d’Alzheimer, peuvent s’aggraver. Les difficultés de planification, d’organisation et de résolution de problèmes deviennent plus évidentes, affectant la capacité à gérer les activités quotidiennes de manière indépendante.
Les symptômes moteurs, qui peuvent être légers au début, ont tendance à s’aggraver avec le temps. La rigidité, la lenteur des mouvements et les problèmes d’équilibre peuvent devenir plus prononcés, augmentant le risque de chutes et limitant la mobilité. Dans certains cas, ces symptômes peuvent évoluer vers un syndrome parkinsonien plus complet.
Les troubles du sommeil, souvent présents dès le début de la maladie, peuvent s’intensifier. Le trouble du comportement en sommeil paradoxal peut devenir plus fréquent et potentiellement dangereux, nécessitant des mesures de sécurité accrues pendant la nuit.
Les symptômes psychiatriques et comportementaux peuvent fluctuer au cours de l’évolution de la maladie. Les hallucinations peuvent devenir plus fréquentes ou plus troublantes. Les délires, l’anxiété et la dépression peuvent s’aggraver, nécessitant une gestion médicale et comportementale plus intensive.
Les dysfonctionnements du système nerveux autonome tendent à s’accentuer avec la progression de la maladie. L’hypotension orthostatique peut devenir plus sévère, augmentant le risque de chutes. Les problèmes de contrôle vésical et intestinal s’aggravent généralement, nécessitant souvent des interventions spécifiques.
Dans les stades avancés de la DCL, les patients peuvent devenir entièrement dépendants pour les activités de la vie quotidienne. La communication peut devenir difficile, et les patients peuvent perdre la capacité de reconnaître leurs proches. Les problèmes de déglutition peuvent s’aggraver, augmentant le risque de pneumonie d’aspiration, une cause fréquente de décès chez les personnes atteintes de DCL.
Il est important de noter que la vitesse de progression de la DCL peut varier considérablement. Certaines personnes peuvent connaître un déclin rapide sur quelques années, tandis que d’autres peuvent vivre avec la maladie pendant une décennie ou plus. La durée de vie moyenne après le diagnostic est généralement de 5 à 8 ans, mais cela peut varier considérablement en fonction de divers facteurs, notamment l’âge au moment du diagnostic, la présence d’autres problèmes de santé et la qualité des soins reçus.
La gestion de la DCL nécessite une approche adaptative, avec des ajustements constants du plan de traitement pour répondre à l’évolution des symptômes. Une surveillance étroite et une communication ouverte entre les patients, les aidants et les professionnels de santé sont essentielles pour optimiser la qualité de vie tout au long de la progression de la maladie.
Le diagnostic différentiel de la démence à corps de Lewy
Le diagnostic de la démence à corps de Lewy peut être complexe, car de nombreux symptômes se chevauchent avec ceux d’autres troubles neurodégénératifs. Un diagnostic précis est crucial pour une prise en charge appropriée et pour prédire l’évolution de la maladie. Voici les principales conditions avec lesquelles la DCL doit être différenciée :
La maladie d’Alzheimer (MA) est souvent la principale source de confusion diagnostique. Les deux conditions partagent des symptômes cognitifs, mais la DCL se distingue par la présence précoce d’hallucinations visuelles, de fluctuations cognitives et de symptômes parkinsoniens. De plus, les troubles de la mémoire, bien que présents dans la DCL, sont généralement moins prononcés au début de la maladie que dans la MA.
La maladie de Parkinson avec démence (MPD) partage de nombreuses caractéristiques avec la DCL, notamment les symptômes moteurs et les troubles cognitifs. La principale différence réside dans la chronologie d’apparition des symptômes : dans la MPD, les symptômes moteurs précèdent les troubles cognitifs d’au moins un an, tandis que dans la DCL, les troubles cognitifs apparaissent simultanément ou avant les symptômes moteurs.
La démence vasculaire peut également présenter des similitudes avec la DCL, en particulier en ce qui concerne les fluctuations cognitives. Cependant, la démence vasculaire est généralement associée à des antécédents d’accidents vasculaires cérébraux ou à des facteurs de risque vasculaires, et l’imagerie cérébrale montre typiquement des lésions vasculaires spécifiques.
La dépression peut parfois être confondue avec les stades précoces de la DCL, en particulier lorsque l’apathie et le retrait social sont prédominants. Cependant, l’absence d’hallucinations et de symptômes moteurs aide à différencier ces conditions.
Les troubles psychiatriques primaires, tels que la schizophrénie à début tardif, peuvent être difficiles à distinguer de la DCL, en particulier lorsque les hallucinations sont un symptôme prédominant. L’historique du patient, l’évolution des symptômes et la présence de troubles cognitifs et moteurs aident à établir le bon diagnostic.
Les options thérapeutiques pour la démence à corps de Lewy
La prise en charge de la démence à corps de Lewy (DCL) est complexe et multidimensionnelle, visant à soulager les symptômes, maintenir la qualité de vie et soutenir les patients ainsi que leurs aidants. Bien qu’il n’existe pas de traitement curatif à l’heure actuelle, diverses approches thérapeutiques peuvent aider à gérer les différents aspects de la maladie.
Traitement des symptômes cognitifs :
Les inhibiteurs de la cholinestérase, tels que le donépézil, la rivastigmine et la galantamine, sont souvent prescrits pour améliorer les fonctions cognitives et l’attention. Ces médicaments peuvent également aider à réduire les hallucinations visuelles et les troubles du comportement.
La mémantine, un antagoniste des récepteurs NMDA, peut être utilisée seule ou en combinaison avec les inhibiteurs de la cholinestérase pour améliorer les fonctions cognitives et réduire l’agitation.
Gestion des symptômes moteurs :
La lévodopa, utilisée dans le traitement de la maladie de Parkinson, peut être prescrite pour soulager la rigidité et la bradykinésie. Cependant, son utilisation doit être soigneusement surveillée car elle peut exacerber les hallucinations et les troubles du comportement.
La physiothérapie et l’ergothérapie peuvent aider à maintenir la mobilité et l’indépendance dans les activités quotidiennes.
Traitement des troubles psychiatriques et comportementaux :
Les antipsychotiques atypiques à faible dose, comme la quétiapine ou la clozapine, peuvent être utilisés avec précaution pour gérer les hallucinations sévères ou les comportements perturbateurs. Cependant, leur utilisation comporte des risques et doit être soigneusement évaluée.
Les antidépresseurs, en particulier les inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine (ISRS), peuvent être prescrits pour traiter la dépression et l’anxiété.
Gestion des troubles du sommeil :
Le mélatonine ou les benzodiazépines à faible dose peuvent être utilisées pour traiter l’insomnie.
Pour le trouble du comportement en sommeil paradoxal, le clonazépam est souvent efficace.
Traitement des symptômes autonomiques :
L’hypotension orthostatique peut être gérée par des mesures non pharmacologiques (augmentation de l’apport en sel et en eau, port de bas de contention) et des médicaments comme la midodrine ou la fludrocortisone.
Les anticholinergiques peuvent être utilisés pour traiter l’hypersalivation, mais avec prudence en raison de leurs effets secondaires cognitifs.
Approches non pharmacologiques :
La stimulation cognitive et les activités structurées peuvent aider à maintenir les fonctions cognitives et améliorer la qualité de vie.
Les thérapies comportementales peuvent être utiles pour gérer l’agitation et l’anxiété.
L’adaptation de l’environnement pour le rendre plus sûr et plus facile à naviguer peut réduire le risque de chutes et améliorer l’indépendance.
Il est important de noter que la réponse aux traitements peut varier considérablement d’un individu à l’autre. Une approche personnalisée, avec un suivi régulier et des ajustements fréquents du plan de traitement, est essentielle pour optimiser la prise en charge de la DCL.
De plus, la recherche sur de nouvelles thérapies pour la DCL est en cours. Des approches prometteuses incluent des traitements ciblant l’accumulation de protéines alpha-synucléine, des thérapies anti-inflammatoires et des techniques de stimulation cérébrale non invasives. Ces avancées potentielles offrent de l’espoir pour améliorer la gestion de cette maladie complexe à l’avenir.