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Etude: un lien étonnant entre la carence en vitamines B2 et B7 et la maladie de Parkinson

Une récente étude menée dans cinq pays différents a ainsi mis en lumière un lien étonnant entre la carence en deux vitamines essentielles - la vitamine B2 (riboflavine) et la vitamine B7 (biotine) - et la maladie de Parkinson.

La maladie de Parkinson est un trouble neurodégénératif caractérisé par des tremblements et une perte de coordination, touchant principalement les personnes âgées de plus de 60 ans. Bien que les causes exactes de cette maladie ne soient pas encore complètement élucidées, de nombreuses études ont révélé l’importance du microbiote intestinal dans son développement. Une récente étude menée dans cinq pays différents a ainsi mis en lumière un lien étonnant entre la carence en deux vitamines essentielles – la vitamine B2 (riboflavine) et la vitamine B7 (biotine) – et la maladie de Parkinson.

Analyse du microbiote intestinal dans différents pays

Les chercheurs ont analysé le microbiote intestinal de 94 personnes atteintes de la maladie de Parkinson et de 73 personnes en bonne santé, provenant de cinq pays différents. Bien que la composition du microbiote varie d’un pays à l’autre en fonction des habitudes alimentaires et du mode de vie, une tendance commune a été observée chez les personnes souffrant de Parkinson.

Comme attendu, les résultats ont montré des différences significatives dans la composition du microbiote intestinal entre les différents pays. Cela s’explique par les variations dans les régimes alimentaires, les conditions environnementales et les habitudes de vie des populations étudiées.

Malgré ces différences, les chercheurs ont constaté un point commun chez tous les patients atteints de la maladie de Parkinson : une diminution marquée des gènes bactériens responsables de la biosynthèse des vitamines B2 (riboflavine) et B7 (biotine), et ce, indépendamment de l’espèce bactérienne présente dans le microbiote.

Importance des vitamines B2 et B7 pour la santé intestinale

Les vitamines B2 et B7 jouent un rôle essentiel dans le fonctionnement du système digestif. Elles interviennent notamment dans la production de la couche de mucus intestinal, qui constitue une barrière de protection contre les agents pathogènes et les toxines. Le mucus intestinal joue un rôle crucial dans le maintien de l’intégrité de la barrière intestinale. Lorsque cette barrière devient plus perméable, des substances toxiques peuvent pénétrer dans la circulation sanguine et provoquer une inflammation au niveau du système nerveux.

Lien avec la maladie de Parkinson

Les chercheurs suggèrent que la diminution des gènes bactériens responsables de la synthèse des vitamines B2 et B7 chez les patients parkinsoniens pourrait contribuer à cette augmentation de la perméabilité intestinale, favorisant ainsi l’inflammation neuronale et la progression de la maladie.

Implications potentielles pour le traitement de la maladie de Parkinson

Bien que ces résultats soient prometteurs, les chercheurs soulignent qu’il est encore trop tôt pour envisager des interventions thérapeutiques basées sur la supplémentation en vitamines B2 et B7. Bien que la vitaminothérapie puisse s’avérer bénéfique dans certains cas de maladie de Parkinson, les experts recommandent de ne pas prendre de suppléments sans l’avis d’un professionnel de santé. En effet, un excès de certaines vitamines peut avoir des effets secondaires indésirables.

Besoin de recherches complémentaires

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Les chercheurs insistent sur la nécessité de mener des études plus approfondies afin de mieux comprendre le lien entre le microbiote intestinal, les niveaux de vitamines B2 et B7, et la progression de la maladie de Parkinson. Seules ces recherches permettront de déterminer si des interventions ciblées sur le microbiome pourraient s’avérer bénéfiques pour les patients.

Vers une approche holistique de la maladie de Parkinson

Cette étude souligne l’importance du microbiote intestinal dans la compréhension et la prise en charge de la maladie de Parkinson. Elle ouvre la voie à de nouvelles pistes de recherche visant à exploiter les interactions entre le système digestif et le système nerveux pour améliorer le traitement de cette affection neurodégénérative complexe. En résumé, les résultats de cette étude internationale révèlent un lien intrigant entre la carence en vitamines B2 et B7 et la maladie de Parkinson, soulignant l’importance d’une approche holistique pour mieux comprendre et traiter cette pathologie.

 

 

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François Lehn

François Lehn, journaliste science/santé depuis 20 ans, auteur, il a notamment été la "Plume" et l'assistant du Pr David Servan-Schreiber.

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