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Etude: les tatouages augmenterait le risque de ce type de cancer

Une récente étude suédoise a révélé un lien potentiellement inquiétant entre les tatouages et le risque accru de développer certains types de cancer.

Dans un monde où l’art corporel gagne en popularité, les tatouages sont devenus une forme d’expression personnelle de plus en plus répandue. Cependant, une récente étude suédoise a révélé un lien potentiellement inquiétant entre les tatouages et le risque accru de développer certains types de cancer. Alors que les encres de tatouage contiennent des substances connues pour leur caractère cancérigène, les recherches sur les conséquences sanitaires à long terme de ce phénomène de société restent encore limitées. Plongeons ensemble dans les découvertes de cette étude fascinante et explorons les implications pour la santé publique.

Qu’est-ce qui a été découvert ?

Les chercheurs de l’Université de Lund en Suède ont analysé les registres nationaux de cancer afin d’établir un lien entre les tatouages et le risque de développer un lymphome, un type de cancer du sang. Leurs conclusions sont sans équivoque : les personnes tatouées présentent un risque 21% plus élevé de développer un lymphome par rapport à celles qui ne le sont pas.

Fait intéressant, la taille du tatouage n’a pas semblé avoir d’impact significatif sur ce risque accru. Que le tatouage soit petit ou grand, l’augmentation du risque de lymphome restait la même. Les chercheurs ont également constaté que ce risque était le plus élevé dans les deux années suivant l’obtention du tatouage, avec une hausse de 81%. Par la suite, il diminuait légèrement avant de remonter à 19% après 11 ans.

Pourquoi les tatouages pourraient-ils être liés au cancer ?

Selon les chercheurs, plusieurs hypothèses peuvent expliquer ce lien. Tout d’abord, les encres de tatouage contiennent souvent des substances chimiques connues pour leurs propriétés cancérigènes, comme le cadmium ou le mercure. Lorsque ces pigments sont injectés dans la peau, le système immunitaire tente de les éliminer, les transportant ainsi dans les ganglions lymphatiques où ils s’accumulent de manière permanente.
De plus, le processus même du tatouage n’est pas sans risque. L’utilisation d’aiguilles non stérilisées peut entraîner la transmission du virus de l’hépatite C, lui-même associé à un risque accru de lymphome non hodgkinien. Bien que les tatoueurs suédois soient généralement très vigilants en matière d’hygiène, ce facteur ne peut être complètement écarté.

Quels types de lymphomes sont les plus concernés ?

L’étude a révélé que les personnes tatouées étaient plus susceptibles de développer deux types spécifiques de lymphomes : le lymphome diffus à grandes cellules B et le lymphome folliculaire. Ces deux formes de cancer du sang font partie des lymphomes non hodgkiniens, un groupe hétérogène de tumeurs malignes touchant les lymphocytes.

Il est important de noter que le risque absolu de développer un lymphome reste faible, même chez les personnes tatouées. Cependant, ces résultats soulignent la nécessité d’une vigilance accrue et d’un suivi médical régulier pour les individus arborant des tatouages.

Quels autres types de cancer sont potentiellement liés aux tatouages ?

Bien que cette étude se soit concentrée sur les lymphomes, les chercheurs soupçonnent que les tatouages pourraient également augmenter le risque d’autres types de cancer. Ils ont en effet entrepris des études parallèles sur deux formes de cancer de la peau : le mélanome malin et le carcinome épidermoïde. Les résultats de ces recherches seront prochainement publiés.

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De plus, l’équipe de recherche prévoit de se pencher sur les liens potentiels entre les tatouages et d’autres maladies auto-immunes, telles que les troubles de la thyroïde et la polyarthrite rhumatoïde. Ces investigations supplémentaires permettront de mieux comprendre l’étendue des conséquences sanitaires liées à l’encrage corporel.

Quels sont les facteurs de risque associés ?

Lors de leur analyse, les chercheurs ont pris en compte plusieurs facteurs susceptibles d’influencer le risque de lymphome, tels que le niveau d’éducation, le revenu, le tabagisme et l’état civil. Bien que ces éléments aient été intégrés dans leur modèle statistique, le lien entre les tatouages et le cancer du sang est resté significatif.
Cependant, les auteurs de l’étude reconnaissent que le mode de vie des personnes tatouées pourrait également jouer un rôle. En effet, certains comportements associés à l’obtention de tatouages, comme la consommation de substances, pourraient également contribuer à l’augmentation du risque de lymphome.

Quelles sont les limites de cette étude ?

Bien que les résultats de cette étude soient préoccupants, les chercheurs soulignent qu’il s’agit d’une analyse observationnelle, qui ne permet pas d’établir de lien de causalité direct entre les tatouages et le cancer. D’autres facteurs, tels que les habitudes de vie, peuvent influencer ces résultats.
De plus, les données utilisées proviennent uniquement du registre national suédois des cancers, ce qui limite la généralisation des conclusions à d’autres populations. Des études supplémentaires, impliquant des participants de diverses origines géographiques, seront nécessaires pour confirmer ces observations.

Des résultats à nuancer

Les facteurs de mode de vie associés aux personnes tatouées, comme le tabagisme ou la consommation de substances, pourraient également contribuer à l’augmentation du risque de lymphome.
De plus, il n’y a pas suffisamment de preuves pour affirmer que les tatouages augmentent le risque de cancer. D’autres raisons pourraient expliquer les différences observées entre les groupes.

Quelles sont les implications pour la santé publique ?

Bien que le risque absolu de développer un lymphome reste faible, ces résultats soulèvent des questions importantes en matière de santé publique. Ils mettent en lumière la nécessité d’une meilleure compréhension des effets à long terme des tatouages sur la santé.
Les autorités sanitaires devraient envisager des campagnes d’information visant à sensibiliser le public aux risques potentiels liés aux tatouages. Une réglementation plus stricte sur la composition des encres de tatouage et des normes d’hygiène plus rigoureuses pour les tatoueurs pourraient également être des pistes à explorer.

Que peuvent faire les personnes tatouées ?

Pour les personnes déjà tatouées, il est important de rester vigilantes et de consulter un médecin en cas de symptômes inhabituels, tels que des ganglions lymphatiques enflés ou des changements cutanés. Un suivi médical régulier est également recommandé.

Pour ceux qui envisagent de se faire tatouer, il est conseillé de s’informer sur la qualité des encres utilisées et de choisir un professionnel reconnu pour ses pratiques d’hygiène exemplaires. Bien que les risques ne soient pas encore totalement élucidés, la prudence est de mise lorsqu’il s’agit de marquer son corps de manière permanente.

Vers une meilleure compréhension des risques

Cette étude suédoise sur le lien entre les tatouages et le risque de cancer du sang soulève des interrogations importantes. Bien que les résultats ne permettent pas d’établir une relation de cause à effet directe, ils mettent en évidence la nécessité d’approfondir les recherches sur les conséquences sanitaires à long terme de cette pratique de plus en plus répandue.
À l’avenir, des études plus approfondies, impliquant des participants de diverses origines et prenant en compte un éventail plus large de facteurs de risque, permettront de mieux comprendre les implications des tatouages pour la santé publique. En attendant, la prudence et la vigilance restent de mise pour tous ceux qui choisissent de s’encrer la peau.

 

 

 

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François Lehn

François Lehn, journaliste science/santé depuis 20 ans, auteur, il a notamment été la "Plume" et l'assistant du Pr David Servan-Schreiber.

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