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Divorce parental : un impact à long terme sur la santé

Le risque d'AVC chez les personnes âgées ayant vécu le divorce de leurs parents est comparable, voire supérieur, à d’autres facteurs de risques bien établis.

Une étude, réalisée au département de psychologie de l’université Tyndale de Toronto, souligne que les personnes âgées, qui ont vécu plus jeunes un divorce parental, peuvent présenter un risque plus élevé d’AVC que celles dont les parents sont restés ensemble.

La plupart des facteurs de risque connus associés aux AVC ont été pris en compte et pourtant, les personnes dont les parents ont divorcé, présentent 61 % de risque supplémentaire de faire une attaque.

Quelle est la fréquence des traumatismes de l’enfance ?

Le divorce parental fait partie de ces traumatismes.

Aux USA, 60 % des adultes déclarent avoir vécu une expérience indésirable durant leur enfance (16 % jusqu’à 4 différentes). Cinq des 10 principales causes de décès ont un lien avec ces épreuves.

Les expériences négatives durant l’enfance, événements stressants ou traumatisants auxquels les enfants ont été confrontés (violence physique, émotionnelle ou sexuelle, négligence ou dysfonctionnement familial, dont le divorce des parents), peuvent avoir un impact sur leur santé mentale et physique plus tard dans la vie.

Environ 45 % des mariages se terminent pas un divorce en France en 2024.

Quelle est la relation entre divorce parental et AVC ?

Les chercheurs ont travaillé sur les données de plus de 13000 adultes qui faisaient partie d’un système de surveillance des facteurs de risque comportementaux américain en 2022.

Les données recueillies par enquêtes téléphoniques concernaient des personnes de plus de 65 ans, dont 57 % de femmes.

Les personnes exposées à des abus sexuels ou physiques ont été exclues de l’étude pour la concentrer sur l’association divorce parental et AVC et éviter toute confusion possible avec la maltraitance dans l’enfance.

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7,3 % avaient subi un AVC en moyenne mais le chiffre a atteint 13,9 % parmi ceux dont les parents avaient divorcé avant qu’ils aient l’âge de 18 ans.

Les chercheurs n’ont malheureusement pas été surpris que le divorce parental soit associé à une plus grande probabilité d’AVC.

Par contre, ils l’ont été de constater la similarité de l’association entre divorce parental et AVC et 2 facteurs de risque d’accident vasculaire cérébral très établis : le diabète et le sexe masculin.

Vivre avec un adulte de confiance malgré le divorce parental a-t-il réduit ce risque d’AVC ?

Non, l’étude n’a rien observé dans ce sens.

Les chercheurs ont noté que, même lorsque les personnes n’avaient pas subi de violence physique et sexuelle pendant leur enfance et qu’au moins un adulte les faisait se sentir en sécurité au foyer, elles étaient plus susceptibles d’avoir une attaque si leurs parents avaient divorcé.

Les autres formes d’adversité de l’enfance (violence émotionnelle, négligence, maladie mentale ou toxicomanie d’un proche et exposition à la violence conjugale parentale) n’ont pas été associées de façon significative à un AVC dans cette étude.

Pourquoi le divorce parental pourrait-il augmenter le risque d’AVC ?

L’étude n’avait pas pour objet de comprendre pourquoi les enfants de divorcés pouvaient avoir un risque plus élevé d’accident vasculaire cérébral.

Donc, les chercheurs font des hypothèses sur des facteurs biologiques et sociaux.

  • Biologiquement : le divorce des parents peut provoquer des niveaux élevés et durables d’hormones du stress dans l’organisme. Cette épreuve a pu empêcher le développement cérébral et entraver les capacités de résistance.
  • Socialement : le divorce vécu dans l’enfance par des personnes âgées était moins fréquent et plus stigmatisant à leur époque, rendant l’expérience beaucoup plus traumatisante. Le conflit parental ayant mené au divorce a pu être particulièrement sévère car les parents, dans ces années-là, prenaient sur eux pour préserver leur mariage.

Les auteurs reconnaissent que l’étude ne met pas en évidence une causalité directe entre divorce parental et AVC mais uniquement une corrélation, c’est-à-dire un lien entre ces 2 phénomènes (l’une des variables change, l’autre a tendance à changer en même temps).

Les résultats comportent d’autres limites. Les personnes décédées d’un AVC avant l’âge de 65 ans ne faisaient pas partie de l’étude.

L’enquête n’a pas déterminé le moment où le divorce est survenu, ni les relations avec le parent qui n’avait pas la garde des enfants.

Il s’agissait de la deuxième étude sur l’association entre le divorce des parents et l’AVC. Une étude précédente avec des données de 2010 avait révélé que le divorce était lié à un risque plus élevé d’AVC chez les hommes, mais pas chez les femmes

Le divorce parental aurait-il le même effet sur les générations plus jeunes ?

Les deux groupes étudiés représentent les Américains les plus âgés : la « génération silencieuse » née entre 1925 et 1945, et les baby-boomers, nés entre 1946 et 1964.

Les auteurs ne savent pas si le risque de traumatisme et d’accident vasculaire cérébral associé pourrait être présent chez jeunes actuels confrontés au divorce de leurs parents. Ils doivent mener de futures recherches et voir si les différences générationnelles jouent un rôle dans l’association divorce-accident vasculaire cérébral parental.

Comme les divorces se banalisent, il se peut que l’évènement soit moins stigmatisant et que les jeunes en éprouvent moins longtemps le stress.

Comment diminuer le risque d’AVC ?

C’est toujours bon de rappeler quelques conseils aux personnes dont les parents ont divorcé et à tous : 

  • consultez votre médecin régulièrement en prévention,
  • maintenez une tension artérielle et un taux de cholestérol bas,
  • ne fumez pas,
  • faites de l’activité physique,
  • contrôlez votre poids,
  • mangez beaucoup de fruits et légumes,
  • diminuer le sel, sans le supprimer,
  • limitez l’alcool.
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Aline Legrand

Ma passion : Les plantes et de la naturopathie, une discipline qui vise à favoriser la santé et le bien-être par des méthodes naturelles.

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