Tout pour bricoler dans la maison sans risques
Peintures, colles, vernis, solvants… Ce sont des produits que l’on utilise souvent, sans savoir qu’ils contiennent des composés organiques volatils, les COV, qui s’attaquent à nos bronches et sont dangereux pour le système nerveux central. Il est possible maintenant de rénover sa maison du sol au plafond sans étaler des produits chimiques persistants tous aussi agressifs pour la santé les uns que les autres. Acheter des produits estampillés de l’écolabel européen ou du label NF environnement, c’est déjà un bon début.
Les bonnes peintures d’intérieur… et les mauvaises
Le pinceau bien en main, le bricoleur se doute-t-il qu’il risque d’étaler sur ses murs un mélange de solvants, de colorants, de pesticides,… qui se diffuseront dans la pièce longtemps après le séchage ? Les peintures sont la principale source d’émission dans la maison de COV (Composés Organiques Volatils) nuisibles pour la santé et l’environnement, dont le redoutable formaldéhyde, reconnu comme cancérigène.
Au hit-parade des polluants intérieurs, les peintures glycérophtaliques (« peintures à l’huile ») contiennent jusqu’à 50 % de solvants organiques, toxiques pour la peau, le foie, les reins.
Certaines peintures contiennent en outre des additifs tels que des anti-moisissures à base de fongicides… comme si l’agriculture industrielle ne nous en faisait pas assez cadeau !
Dans les peintures acryliques (« peintures à l’eau »), les solvants sont remplacés par de l’eau, mais il subsiste de 5 à 20 % de co-solvants nocifs tels que des hydrocarbures, des alcools ou des éthers de glycol (dont certains sont toxiques pour la reproduction).
En revanche, les peintures « alkydes en émulsion », proposées depuis peu par de grandes marques, contiennent très peu de solvants (de 0,01 à 0,3 %).
Pour repérer en magasin les peintures émettant le moins de COV, fiez-vous aux écolabels officiels : NF Environnement (gamme Couleurs du Temps chez Ripolin par exemple) ; Eco-label européen, plus exigeant (gamme Everywhere de Castorama,…) ; Ange Bleu, encore plus strict.
Mais le plus sûr est de se tourner vers les peintures naturelles, à base de produits de substitution tels que chaux, caséine (extraite du lait), essences d’agrumes ou de térébenthine, huile de lin, cire de caroube ou d’abeille, propolis, résine de mélèze.
Les plus dégourdis pourront même se fabriquer eux-mêmes leur propre peinture à base de lait et de chaux ! On trouve de très bons didactitiels sur le net.
Des teintures belles et propres
Les peintures contiennent souvent des pigments minéraux potentiellement toxiques et polluants à produire, le plus connu étant le plomb, aujourd’hui interdit (mais encore présent dans les peintures des vieilles maisons).
Les distributeurs bio proposent des gammes très variées de pigments et de teintures fabriqués par des passionnés, à base de terre, de plantes, voire d’insectes, aux noms plus poétiques les uns que les autres : ocre de Toscane, bleu de Lectoure, terre rouge de Falun, violet de cochenille, sang-de-dragon,… Ils se présentent sous forme sèche, en poudres colorées plus ou moins fines, pour teinter vous-même votre peinture ou vos enduits : faites jouer votre imagination en puisant dans cette grande « boîte de coloriage » écologique !
Lasurer écologique
Les lasures assurent une finition satinée qui protège et valorise les boiseries intérieures (lambris, portes, …) ou extérieures (fenêtres, bardage, …). Pour ces dernières, elles jouent aussi un rôle de protection contre les intempéries et les ultra-violets, retardant le vieillissement et le grisaillement du bois.
Elles comportent les mêmes risques que les peintures, en raison des solvants organiques qu’elles contiennent généralement. Là aussi, il existe des produits en phase aqueuse, moins chargés en solvants, ou mieux, des alternatives écologiques sans solvants, à base d’huile de lin, d’alkyde d’huile de soja, de cire, de siccatif sans plomb.
Solvants et décapants inoffensifs pour l’environnement
Les solvants d’origine végétale, à base de terpène d’agrumes ou d’essence de térébenthine sont une alternative aux « traditionnels » solvants pétroliers (White Spirit, éthylbenzène, sylène,…) ou organochlorés (trichloroéthylène, dit « triclo »). Rejetés dans les rivières après nettoyage des pinceaux au lavabo, ces solvants industriels sont source de pollution.
Attention aux produits de décapage à froid qui sont souvent à base de solvants chlorés. Une alternative intéressante à signaler avec du BFA® Liquide ne contenant ni solvant chlorée, ni acide, ni soude.
Des revêtements muraux 100% sains
Outre les peintures, de nombreuses solutions écologiques existent pour habiller les murs intérieurs :
– les lambris en bois ou les plaques de liège sont simples à poser, ils apportent une isolation supplémentaire et un aspect chaleureux. S’ils sont choisis correctement, d’origine locale et sans traitements chimiques, ils sont parfaitement sains et écologiques. En outre, leur conductivité thermique étant faible (ce sont des matériaux dits « à faible effusivité »), ils peuvent contribuer à diminuer les apports en chauffage.
– les enduits intérieurs s’adaptent à tous types de support : ils peuvent être à base d’argile, de chaux, ou de terre crue : les plus chanceux pourront même utiliser la terre prélevée sur leur terrain ou aux alentours, si elle comporte suffisamment d’argile.
– les papiers peints, en revanche, sont à éviter : ils stockent et libèrent les polluants, notamment la fumée de cigarette. Les papiers peints vinyliques sont plastifiés avec du PVC, ils sont imperméables à la vapeur d’eau et émettent des COV.
Au sol, que du brut
Pour couvrir ses sols, privilégiez les matériaux « bruts » tels que les carrelages en terre cuite, les parquets en bois massif (local de préférence, ou certifié FSC) ou en liège, et le linoléum véritable (à base d’huile de lin, de liège et de bois).
Pour les moquettes, préférez-les en laine : elles seront moins polluantes que les moquettes synthétiques.
Les fibres végétales (coco, jonc de mer, sisal, chanvre…) , même si elles sont souvent importées, peuvent constituer une bonne alternative écologiques si elles sont doublées de jute et non de matières synthétiques.
Les colles sans COV
Pour la pose des revêtements de murs et de sol, attention aux solvants et autres produits toxiques contenus dans les colles : pour éviter les émanations de COV, tournez-vous vers les colles sans solvant d’origine animale ou végétale proposées dans les magasins bio.
Vous pouvez aussi confectionner votre propre colle de riz ou farine.
Vernir et vitrifier sans risques
Les vitrificateurs de parquets contiennent généralement de nombreux solvants émetteurs de COV. Les magasins écologiques proposent des alternatives écologiques à base d’eau, de cire ou d’huiles dures fabriquées à partir de produits naturels : ils sèchent rapidement, dégagent peu d’odeurs et permettent de laver les pinceaux à l’eau.
Pour vernir, tournez-vous aussi vers les alternatives naturelles comme la gomme-laque, à base de coquillages concassés.
Traiter le bois avec l’aide de la nature
Les produits de traitements du bois, préventifs ou curatifs contre les insectes xylophages (capricornes, termites) et les champignons, sont, de l’avis même des magasins de bricolage, de plus en plus toxiques : les produits Xylophène, par exemple sont garantis jusqu’à 30 ans, preuve de leur efficacité contre les bébètes … et la santé humaine !
Pour éviter d’avoir à employer ces « armes de destruction massive », la première alternative est de choisir des essences naturellement résistantes, notamment châtaigner, mélèze, ou pin Douglas pour les essences locales.
Vous les choisirez « purgés d’aubier », la partie périphérique du tronc la plus sensible aux attaques. Et vous écouterez le conseil des Anciens, qui dit qu’un bois coupé à la « lune vieille » (nouvelle lune en fin de cycle) de Noël, sera naturellement résistant à toutes les attaques d’insectes ou de moisissures ! Une essence bien choisie et bien coupée pourra ainsi se passer complètement de traitement.
Pour du bois neuf en extérieur (bardage, terrasse,…), vous pouvez aussi faire appel aux bois traités par rétification (procédé qui consiste à traiter le bois sans produits chimiques en le chauffant à haute température en plusieurs phases), ou mieux, par oléothermie (nouveau procédé qui imprégne le bois en profondeur avec des huiles entièrement végétales, à basse température.
Pour les traitements préventifs sur des bois neufs ou anciens, les magasins bio proposent de nombreuses solutions à base d’huiles essentielles, d’huile de lin, de résine de coumarone,… Le sel de bore (en poudre ou dilué prêt à l’emploi) est la solution la plus souvent retenue pour les boiseries intérieures, en raison de son efficacité et de son faible coût.
Du mobilier sans agglo
Hors de question de refaire toute la déco ! Adoptez seulement quelques bons réflexes : vous devez acheter une nouvelle commode pour votre bébé ? Evitez l’aggloméré (mobilier stratifié ou mélaminé), dont les colles renferment du formaldéhyde, substance chimique cancérigène et responsable de l’augmentation des cas d’asthme et d’allergies. Priorité au bois brut. Et si vous craquez pour des essences tropicales, préférez celles qui sont labellisées FSC, une garantie de gestion écologique des forêts.
Du bricolage écolo
Entretenir et nettoyer la maison
On peut faire le ménage du sol au plafond, dans toutes les pièces, avec seulement quelques produits naturels : le bicarbonate de soude (pour décaper ou désinfecter), le vinaigre blanc ou le citron (pour détartrer), les serpillières et les chiffons en microfibre (pour dépoussiérer) et de multiples savons naturels (pour détacher). On évite ainsi tous les produits ménagers qui émettent des composés organiques volatils… tout en faisant de sacrées économies ! Vous pouvez aussi acheter des produits d’entretien verts de plus en plus présents dans certaines grandes surfaces.
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