Apnée du sommeil : peut-on en mourir ?
L'apnée du sommeil est associée aux arrêts respiratoires, à la mort subite et à d'autres complications qui augmentent le risque de mortalité.

L’apnée du sommeil peut provoquer des arrêts respiratoires de 10 secondes ou plus, 5 fois par heure, durant le sommeil. Environ 4% des hommes et 2% des femmes d’âge moyen en souffrent. Non traitée, elle expose à des complications à court et moyen termes et au risque de mortalité dû à des troubles cardiaques et neurologiques.
Comment peut-on mourir de l’apnée du sommeil ?
La mort subite durant le sommeil associée à l’apnée du sommeil est possible mais rare.
L’apnée du sommeil met la pression sur le système cardiovasculaire. Lorsque la respiration cesse la nuit, le taux d’oxygène diminue obligeant le cœur à pomper davantage pour l’acheminer vers les organes et les muscles. Les muscles qui aident à inspirer exercent une pression directe sur le cœur, augmentant le risque d’arythmies.
Parfois, cet effort est tel que le cœur cesse soudainement de battre. Le risque de décès est accru avec des antécédents de pathologie cardiaque.
Des études ont montré que l’apnée obstructive du sommeil et l’apnée centrale du sommeil sont associées à l’insuffisance cardiaque, à la fibrillation auriculaire et à l’accident vasculaire cérébral.
Elles ont aussi établi que les malades d’apnée du sommeil modérée à sévère non traités ont un risque de 3 à 6 fois supérieur de décéder pour n’importe quelle raison sur une période donnée que les personnes qui n’en souffrent pas.
Quels sont les risques de mortalité de l’apnée du sommeil obstructive par rapport à l’apnée du sommeil centrale ?
Il existe plusieurs types d’apnée du sommeil, principalement obstructive et centrale. Le premier est le plus courante et le second le plus sérieux de ce trouble toujours préoccupant.
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- L’apnée du sommeil obstructive est due à un blocage mécanique des voies respiratoires supérieures, souvent causé par le relâchement des muscles de la gorge et de la langue.
- L’apnée du sommeil centrale survient lors d’une perturbation entre le système nerveux central et les muscles respiratoires. Elle comporte des risques plus importants. La pause dans la respiration peut être provoquée par des maladies neurologiques ou cardiaques. Elle est étroitement associée à la mortalité et à un délai plus court entre le diagnostic et le décès.
Comment se traite l’apnée du sommeil ?
Le traitement dépend principalement du type (obstructive ou centrale) et de la gravité.
Apnée Obstructive du Sommeil
- pression positive continue : le traitement le plus courant et souvent le plus efficace. Un appareil souffle de l’air sous pression dans les voies respiratoires via un masque porté sur le nez et/ou la bouche pendant le sommeil dans le but de maintenir les voies respiratoires ouvertes et empêcher les pauses respiratoires,
- orthèse d’avancement mandibulaire : un appareil dentaire sur mesure se porte pendant le sommeil pour les cas légers et modérés. En avançant la mâchoire inférieure, il ouvre les voies respiratoires en tirant la langue et les tissus mous du fond de la gorge vers l’avant,
- chirurgie : pour les anomalies anatomiques contribuant à l’obstruction des voies respiratoires,
- hygiène de vie : pour les cas légers ou en complément d’autres traitements, perte de poids, pas d’alcool et de somnifère pour dormir, se coucher sur le côté plutôt que sur le dos, arrêt du tabac.
Apnée Centrale du Sommeil
Le traitement est plus complexe car il s’agit d’un problème de signalisation du cerveau.
- traitement de la condition sous-jacente : si elle est causée par une autre pathologie,
- pression positive continue ou autres formes de ventilation : des formes de ventilation plus sophistiquées non invasives peuvent être nécessaires pour stabiliser la respiration,
- oxygénothérapie : administration d’oxygène pendant le sommeil,
- médicaments : pour stimuler la respiration,
- stimulation phrénique : dans de rares cas, un dispositif est implanté pour stimuler le nerf phrénique, qui contrôle le diaphragme et la respiration.
Quelles sont les conséquences à terme du non-traitement de l’apnée du sommeil ?
Plus l’apnée du sommeil reste non traitée, plus le risque de développer d’autres pathologies qui peuvent réduire l’espérance de vie s’élève :
- hypertension artérielle,
- maladies cardiovasculaires,
- syndrome métabolique,
- diabète,
- obésité (inversement l’obésité peut provoquer l’apnée du sommeil),
- cancer.
Des études ont montré qu’un traitement à long terme réduit la mortalité et diminue la probabilité d’autres affections, comme les maladies cardiovasculaires et le diabète de type 2.
Si vous avez des difficultés à vous endormir, à rester endormi ou si vous luttez contre la somnolence diurne, évoquez-le avec votre médecin pour savoir si l’apnée du sommeil en serait la cause. Une prise en charge précoce diminue le risque d’en mourir par mort subite cardiaque.
Sources :
Ameli : symptômes, évolution et diagnostic de l’apnée du sommeil
ERS publications : mortalité et morbidité dans le syndrome d’apnée-hypopnée obstructive du sommeil
NHI : l’apnée du sommeil obstructive non traitée peut-elle être mortelle ?