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Médecine douce

Femmes enceintes: surveillez votre taux d’acide folique

Hélène Leroy

Une étude danoise s’inquiète du taux de mortalité fœtale en Europe qui serait étroitement liée à l’absence de supplémentation des aliments de la femme enceinte en acide folique.

Cette large étude internationale recensant 9 millions de certificats de naissance pendant 11 ans alimente le débat sur la supplémentation  des denrées alimentaires en acide folique en Europe pour les femmes enceinte.

Selon ses projections, près de 5.000 fœtus sont affectés chaque année par le spina bifida sur le Vieux Continent, soit environ 9,17 cas pour 10.000 naissances. Cette maladie est associée à un faible taux d’acide folique chez la mère lors de la grossesse. Le degré d’atteinte des nourrissons est variable. Le spina-bifida est parfois asymptomatique, nommé alors spina bifida occulta, mais il peut aussi se traduire par la formation de sacs (kystes) ou d’une ouverture complète de la colonne vertébrale laissant la moelle épinière exposée. Cette forme peut s’accompagner de sévères atteintes neurologiques, sous le niveau de la malformation. Le degré d’atteinte des nourrissons est variable. Si 70% des grossesses concernées arrivent à leur terme, les risques de morbidité et de mortalité restent très élevés après la naissance.

La France et l’Europe en retard par rapport à d’autres pays

Pourquoi l’Europe n’a-t-elle pas adopté une politique d’enrichissement en acide folique alors que 70 pays non-européens, dont les Etats-Unis, l’Australie et le Canada notamment, le font depuis plusieurs années? Avec pour résultat une réduction de 50% des cas de spina bifida.

La raison serait majoritairement une crainte des effets secondaires d’une telle démarche. Mais d’après le recul sur cette méthode dans les pays concernés, aux doses utilisées, aucun dommage collatéral n’aurait été observé.

2500 cas pourraient être évités par an en Europe

Face à ce constat, les chercheurs danois appellent les décideurs européens à prendre leurs responsabilités. Les femmes européennes présentent un taux plasmatique en folates de moitié en-dessous des recommandations de l’OMS et le manque d’action aurait un prix élevé.

En Europe 2500 cas par an pourraient être évités avec l’enrichissement en acide folique, ce qui pourrait réduire les dépenses de santé de près de 33 millions d’euros, estiment les auteurs.

Source

Rima Obeid et al. : Preventable spina bifida and anencephaly in Europe. Clinical and Molecular Teratology

 

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