Atténuer la dépression : 4 compléments alimentaires en soutien

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Plusieurs dizaines de compléments alimentaires prétendent aider à atténuer la dépression mais seuls quelques-uns ont fait l’objet de recherches approfondies, selon une nouvelle étude.

Des chercheurs au Royaume-Uni ont passé en revue des centaines d’essais cliniques sur l’efficacité de 64 types différents de compléments alimentaires en vente libre pour traiter les troubles dépressifs.

La plupart de ces recherches étaient limitées, mais cinq ont été significativement plus probantes que les autres. Parmi ceux-là, quatre ont eu tendance à être plus efficaces que le placébo mais parfois les données doivent être confirmées :

• le millepertuis,
• les probiotiques,
• la vitamine D
• le safran.

Pour l’auteure principale de l’étude, Rachael Frost, herboriste et maître de conférences à l’Université de Liverpool au Royaume-Uni, rendre accessible des compléments alimentaires est intéressante : ils coûtent moins cher et sont largement disponibles. A condition d’avoir une efficacité, évidemment.

L’équipe de chercheurs n’a pas évalué la qualité des études. Toutes étaient des essais cliniques : certaines étaient vastes et bien conçues, d’autres étaient plus petites et moins rigoureuses.

Quel est l’état des lieux des études sur l’efficacité des compléments pour atténuer la dépression ?

Des millions de publications sur les médias sociaux par des non-experts font la promotion de compléments contre la dépression.

Il est donc plus important que jamais de savoir ceux qui sont efficaces.

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Cette étude donne un aperçu de l’état actuel des compléments. Seulement 4 produits sur 64 différents ont apporté des preuves assez solides :

• les chercheurs ont examiné 209 essais portant sur le magnésium, l’acide folique, la cannelle, la vitamine C, les prébiotiques et des dizaines d’autres compléments,
• parmi ceux-ci, 196 essais ont évalué les compléments pour la dépression seule,
• d’autres ont évalué l’efficacité de ces produits pour soulager la dépression et d’autres problèmes de santé mentale, comme l’anxiété et l’insomnie,
• peu de recherches ont été menées sur la plupart des produits : 41 d’entre eux n’ont été évalués que dans un seul essai chacun.

Quels sont les compléments contre la dépression soutenus par davantage de recherches ?

L’étude a pointé que certains compléments ont été mieux étudiés que d’autres pour leur potentiel à soulager les symptômes dépressifs :

• acides gras oméga-3 : ils ont été évalués dans 39 essais mais la majorité des études a montré qu’ils n’étaient pas plus efficaces qu’un placebo pour réduire les symptômes dépressifs,
• millepertuis : cette plante est dérivée de la plante Hypericum perforatum, à fleurs jaunes. De nombreux essais ont montré qu’il améliorait les symptômes par rapport à un placebo. Certaines recherches ont même suggéré qu’il pourrait être aussi efficace que les antidépresseurs sur ordonnance,
• safran :  dérivée d’un type de fleur de crocus, cette épice a également été étudiée avec des premiers résultats prometteurs. Mais les études sont petites et il faut plus de données avant de conclure,
• probiotiques et vitamine D : ils ont fait l’objet d’un corpus de recherches substantiel, dont une grande partie est prometteuse. Pour la vitamine D, les bénéfices semblent plus clairs chez les personnes faiblement déprimées. Une méta-analyse de 2024 a suggéré que des niveaux élevés de vitamine D pourraient être nécessaires pour observer un effet sur les symptômes dépressifs, sachant qu’un excès de vitamine D peut être toxique et affecter la santé osseuse.

Les compléments suivants présentaient des preuves limitées, mais laissaient entrevoir des effets positifs :

• acide folique,
• lavande,
• zinc,
• tryptophane,
• rhodiola,
• mélisse.

Pourquoi certains compléments pourraient atténuer la dépression ?

Des études ont montré que certains compléments, incluant le millepertuis et le safran, semblent réguler la sérotonine et la dopamine, deux hormones liées à la dépression.

Pour la vitamine D, la recherche a noté que les récepteurs de celle-ci sont situés dans plusieurs parties du cerveau censées jouer un rôle dans la dépression, le cortex préfrontal, l’hippocampe et le thalamus.

Les probiotiques sont à faible risque pour être pris en complément d’un traitement contre la dépression. L’axe intestin-cerveau apparaît être un facteur important pour la santé mentale. Les probiotiques sont disponibles en compléments mais aussi par les aliments.

Les compléments contre la dépression sont-ils sûrs ?

Une personne souffrant de dépression légère ou modérée peut prendre des compléments alimentaires à peu de risques.

Les études examinées n’ont pas mentionné d’effets indésirables significatifs. Cependant, ils peuvent avoir une gamme d’effets assez étendue sur différentes parties de l’organisme et il est important de vérifier la qualité des produits et de s’assurer que le dosage est similaire à celui utilisé dans les études.

Il faut également contrôler les risques d’interaction médicamenteuse avec d’autres traitements. Par exemple, le millepertuis peut être dangereux, mélangé à des pilules contraceptives, des anticoagulants et des antidépresseurs.

Pourquoi faut-il rester prudent(e) et envisager d’autres approches ?

Plusieurs réserves sont exprimées :

L’efficacité de ces compléments par rapport aux médicaments antidépresseurs, comme les inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine, reste largement inconnue.

Il est possible que l’effet placebo bien documenté puisse influencer certaines des preuves en faveur des compléments (ce n’est pas nécessairement une mauvaise chose, s’ils améliorent la dépression).

Beaucoup d’influenceurs sont payés pour témoigner d’une efficacité pour eux. Du point de vue scientifique, il faut absolument des résultats robustes pour les recommander.

Les personnes souffrant même de dépression légère à modérée ne vont pas forcément trouver une amélioration. Abandonner les médicaments sur ordonnance pour ces compléments rend indispensable le respect d’une bonne hygiène de vie (manger des repas réguliers et nutritifs, bien dormir et faire 150 minutes d’exercice par semaine).

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