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Un lien découvert entre les microplastiques dans l’intestin et la survenue du cancer colorectal

Les microplastiques sont partout, et mesurent 5 millimètres ou moins. On les retrouve dans l’eau, l’air et nos aliments, si bien qu’ils finissent souvent dans l’intestin. Leur présence croît avec notre usage du plastique, ce qui pose une question simple, la santé digestive est-elle en jeu.

Des données récentes pointent un effet sur le microbiome intestinal. Des cultures fécales humaines exposées, sur 5 jours, à cinq polymères courants ont montré une baisse du pH et des profils métaboliques modifiés. Certains schémas rappellent ceux liés au cancer colorectal.

Le nombre de bactéries ne change pas, mais leur équilibre oui, parfois selon le type de plastique. L’étude reste préliminaire et non encore évaluée, avec des échantillons de cinq personnes, présentée à UEG Week 2025. Comprendre ce signal, même encore en cours, compte pour protéger notre intestin et réduire un risque évitable.

Qu’est-ce que les microplastiques et comment entrent-ils dans notre intestin ?

Les microplastiques sont de petites particules, de 5 millimètres ou moins. Ils proviennent de plastiques usés, fragmentés par la chaleur, la lumière, ou l’abrasion mécanique. On les respire, on les boit, on les mange. Une fois avalés, ils atteignent notre intestin, où ils interagissent avec le microbiome. Des travaux récents montrent des baisse de pH et des profils bactériens modifiés après exposition, des schémas proches de ceux liés au cancer colorectal. Une partie est excrétée avec les selles, mais une fraction peut aussi franchir la barrière intestinale.

Sources courantes de microplastiques dans la vie quotidienne

Les bouteilles en plastique libèrent des fragments lors du stockage et de l’ouverture. La chaleur, la pression, et le temps favorisent la libération de polymères comme le PET dans l’eau et les boissons. Ces particules passent ensuite par l’alimentation, ce qui expose directement l’intestin.

Les sacs jetables se fragmentent en extérieur sous l’effet du soleil et du vent. Les particules contaminent les sols et les eaux, puis les chaînes alimentaires. Les fibres et débris s’accrochent aux produits frais, aux poissons, et au sel de mer, ce qui renforce l’apport par la nutrition.

Les produits de beauté et d’hygiène peuvent contenir des microbilles ou produire des fragments lors du rinçage. Les eaux usées en retiennent une partie, mais une fraction rejoint les cours d’eau. On les retrouve ensuite dans l’eau potable ou dans des ingrédients marins.

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Les emballages alimentaires et films plastiques relâchent des microfragments par frottement et découpe. Le contact direct avec les aliments gras ou chauds augmente ce transfert. Le polystyrène et le polypropylène sont souvent en cause, avec un passage clair par le repas.

Les textiles synthétiques perdent des microfibres au lavage. Ces fibres voyagent vers les stations puis l’environnement, finissant dans l’eau et la chaîne alimentaire. Nous les ingérons par l’eau, les boissons, et les plats à base de produits marins.

Le parcours des microplastiques jusqu’à l’intestin

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L’ingestion a lieu par l’eau, les aliments, et parfois l’air avalé. Les particules franchissent la bouche, l’estomac, puis arrivent dans l’intestin grêle et le côlon. La majorité transite et est excrétée dans les selles, ce qui semble rassurant à première vue.

Des études en cultures fécales humaines exposées à des plastiques courants, comme le polystyrène, le polypropylène, le LDPE, le PMMA, et le PET, montrent un pH plus bas et des profils métaboliques altérés. Le nombre total de bactéries varie peu, mais leur équilibre change, selon le polymère. Ces changements rappellent, par leurs signatures, des profils vus dans le cancer colorectal.

Une fraction, plus fine ou chargée, peut franchir la muqueuse intestinale. Elle rejoint alors la circulation et peut atteindre des tissus. Cette possibilité remet en cause l’idée que le simple passage est sans effet pour l’intestin, car le microbiote réagit au contact.

Il est important de noter que ces données restent préliminaires et non encore publiées. Elles indiquent un impact sur la métabolisme microbien et sur la composition bactérienne, avec des effets dépendants du polymère. Le signal est assez clair pour encourager la prudence, surtout par la voie alimentaire.

Le lien entre microplastiques intestinaux et schémas du cancer colorectal

Les données récentes pointent un signal biologique cohérent. Des microplastiques présents dans l’intestin modifient le pH fécal, les métabolites et la composition microbienne, sans gonfler le nombre total de bactéries. Les profils obtenus ressemblent à des schémas observés dans le cancer colorectal, ce qui place la question du risque au premier plan, même si la preuve clinique reste en cours.

Comment les microplastiques perturbent l’équilibre intestinal

Les microplastiques arrivent avec des additifs et des résidus de fabrication. Ces composés interagissent avec la muqueuse et les bactéries. Ils peuvent altérer les membranes, capter des lipides, ou perturber des enzymes clés. Le résultat, une fermentation modifiée et un pH plus acide dans les cultures fécales humaines.

Cette acidification traduit une activité métabolique décalée. Des acides comme le valérique et le lactique varient selon le polymère exposé. L’équilibre entre producteurs et consommateurs d’acides change, surtout au sein de Bacillota. Les réseaux métaboliques se déplacent, sans explosion du nombre de cellules, ce qui indique une reprogrammationfonctionnelle plutôt qu’une simple croissance.

Cette reprogrammation favorise un stress local. Les bactéries libèrent plus de métabolites acides, la barrière absorbe moins bien, des messages pro‑inflammatoires s’activent. Avec le temps, une inflammation de bas grade peut s’installer. Elle mime des stades précoces observés dans les voies du cancer, avec un terrain propice aux altérations cellulaires et à une réponse immunitaire perturbée.

Les effets dépendent du polymère. Polystyrène, polypropylène, LDPE, PMMA, ou PET n’induisent pas les mêmes réponses. Cette dépendance suggère des interactions chimiques distinctes avec les microbes et la mucine. Le passage simple dans le tube digestif n’est donc pas neutre, car le microbiome détecte ces particules et ajuste sa fonction.

Preuves scientifiques : études et observations clés

Des cultures issues de selles humaines exposées cinq jours à des microplastiques courants montrent un pH abaissé, des profils métaboliques modifiés, et une composition microbienne déplacée. Les schémas obtenus recoupent des profils associés au cancer colorectal dans la littérature, avec des signatures proches sur le microbiome et le métabolome. Les auteurs notent des variations d’acides clés, comme le valérique et le lactique, sans hausse majeure des comptes bactériens.

Ces résultats, présentés à UEG Week 2025, restent préliminaires. L’étude repose sur des échantillons de cinq donneurs et une exposition courte. Les effets diffèrent selon le type de plastique, ce qui renforce l’idée de mécanismesspécifiques. Les profils observés s’éloignent de ceux liés au SII ou à la maladie de Parkinson, ce qui suggère un contexte pathologique propre.

Des experts indépendants rappellent que beaucoup de particules sont excrétées avec les selles. Cette donnée semblait rassurante. Les nouvelles observations remettent cette idée en question, car le passage seul suffit à modifier le microbiome et sa chimie. Les chercheurs appellent à une biomonitoring rigoureux et à des études longitudinales, avec des liens directs à des biomarqueurs tumoraux et à l’immunité de l’hôte.

Il faut des travaux chez l’humain, intégrant le régime, les médicaments, et l’âge. Il faut aussi des analyses tissulaires pour clarifier la distribution intestinale des particules et leur contact avec l’épithélium. En l’état, le faisceau de corrélations microbiome‑métabolome et le pH plus bas soutiennent une hypothèse crédible, mais exigent une validation clinique solide.

Risques pour la santé et moyens de se protéger des microplastiques

Les microplastiques touchent la muqueuse et influencent le microbiome. Des profils métaboliques proches de ceux liés au cancer colorectal sont décrits. Le pH fécal baisse dans des modèles humains exposés, avec une chimie intestinale déplacée. Le nombre total de bactéries varie peu, mais l’équilibre change, selon le polymère et le contexte. Réduire l’exposition, soutenir la barrière intestinale, et suivre sa santé, forment une stratégie prudente.

Signes d’alerte pour la santé intestinale à surveiller

Des troubles digestifs persistants doivent alerter. Des douleurs abdominales récurrentes, des ballonnements inexpliqués, ou une diarrhée qui dure, justifient un avis. Des constipations alternées avec diarrhées, des selles plus fines, ou un sang visible, appellent une consultation rapide. Une fatigue nouvelle, une perte de poids involontaire, ou une anémie détectée, renforcent le signal. Après 45 ans, un dépistage régulier du côlon est indiqué, plus tôt en cas d’antécédents. Un suivi programmé, avec coloscopie et test fécal, permet une détection précoce et des soins plus efficaces. En présence d’expositions élevées aux plastiques alimentaires, parler des habitudes et du régime aide à cibler les causes.

Actions simples pour limiter l’ingestion de microplastiques

La réduction passe par des gestes clairs, répétés, et réalistes. Remplacez les bouteilles jetables par des gourdes en acier ou en verre. Évitez de chauffer des aliments dans du plastique, surtout gras ou acides. Préférez des contenants en verre, des couverts en inox, et du papier cuisson non siliconé. Filtrez l’eau du robinet avec un filtre certifié, puis changez les cartouches à temps. Choisissez des aliments frais et peu transformés, réduisant les emballages et les additifs. Lavez les textiles synthétiques à froid, avec sac de lavage, pour freiner les microfibres. Aérez et dépoussiérez souvent, car la poussière retient des particules. Limitez les capsules en plastique et favorisez des options réutilisables. Soutenez des politiques anti‑plastique et des systèmes de consigne, qui coupent l’exposition à la source. Ces choix réduisent la charge microplastique, protègent le microbiome, et pourraient atténuer un risque lié aux schémas observés dans le cancer colorectal.

En quelques lignes

Le signal se précise, les microplastiques perturbent l’intestin et le microbiome, avec un pH plus bas.
Ces profils rappellent ceux liés au cancer colorectal, même si l’évidence reste préliminaire.
Agissez dès maintenant, réduisez le plastique dans l’alimentation et l’eau, évitez le chauffage.
Privilégiez le verre, ventilez et nettoyez, soutenez des règles plus strictes, suivez le dépistage.
La recherche avance, elle offrira des outils fiables pour protéger durablement notre intestin.

 

Source
Etude présentée lors de la Semaine 2025 de l’UEG, le congrès annuel de l’United European Gastroenterology.
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