Signes d’inflammation chronique atypiques : 11 marqueurs à surveiller
Les symptômes d’inflammation chronique classiques sont fatigue, fièvre et douleurs articulaires. Mais elle peut aussi provoquer des symptômes atypiques.

L’inflammation systémique chronique se produit quand le système immunitaire est constamment actif. Cela peut déclencher une réaction excessive conduisant le corps à s’attaquer lui-même. L’inflammation peut être le signe de problèmes de santé très graves et ne doit pas être ignorée.
Cet article explore 11 signes d’inflammation chronique atypiques, les causes et comment prévenir et traiter.
Quels sont ces 11 signes d’inflammation chronique atypiques?
- problèmes d’équilibre,
- troubles oculaires,
- symptômes pseudo-grippaux,
- désordres gastro-intestinaux,
- résistance à l’insuline,
- faiblesse musculaire,
- problèmes de peau, comme des éruptions cutanées ou de l’urticaire,
- douleurs corporelles généralisées,
- variations de poids,
- infections fréquentes.
Quelle différence entre l’inflammation aiguë et chronique ?
L’inflammation se présente sous deux formes :
- l’inflammation aiguë : elle est la réponse à une blessure ou une maladie. C’est un processus normal et nécessaire du système immunitaire pour guérir. Elle est généralement de courte durée et se résout rapidement,
- l’inflammation chronique : elle est plus préoccupante car ne s’arrête pas. Avec le temps, elle peut à avoir un impact négatif sur les tissus et les organes. Elle peut persister pendant des mois, voire des années, et jouer un rôle dans le développement de nombreuses maladies, des maladies auto-immunes jusqu’aux cancers.
Quelles sont les causes de l’inflammation chronique ?
L’inflammation chronique peut être causée par plusieurs facteurs :
- des troubles auto-immuns : comme la polyarthrite rhumatoïde ou le lupus, quand le corps attaque les tissus sains,
- l’exposition à des toxines : comme la pollution ou les produits chimiques industriels que le corps n’est pas capable d’éliminer,
- des infections : l’organisme n’est pas capable de les traiter complètement,
- une inflammation aiguë non traitée : due à une blessure par exemple.
Des facteurs liés au mode de vie peuvent également entraîner une inflammation chronique :
- stress chronique,
- consommation excessive d’alcool,
- obésité,
- tabagisme,
- trop ou trop peu d’exercice.
Quelles sont les problèmes associés à l’inflammation chronique ?
Douleur lombaire
La douleur chronique au bas du dos peut être un signe d’inflammation.
La spondylarthrite ankylosante et la spondyloarthrite axiale non radiographique sont connues pour provoquer une inflammation chronique qui attaque la colonne vertébrale. Les deux peuvent causer des douleurs aux hanches et au cou. Elles provoqueront également des douleurs et une raideur dans le bas du dos, surtout le matin.
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Un traitement précoce peut améliorer la maladie, contrôler la douleur et la raideur, et réduire le risque d’incapacité.
Troubles cutanés
Les symptômes cutanés, en particulier les éruptions, sont courants dans diverses maladies auto-immunes connues pour provoquer une inflammation généralisée.
Les maladies inflammatoires de la peau comme le psoriasis et l’arthrite psoriasique se développent lorsque le système immunitaire déclenche une inflammation qui attaque les cellules de la peau.
Mais même des affections comme la polyarthrite rhumatoïde, qui ne causent généralement pas de symptômes cutanés, peuvent déclencher une inflammation qui attaque la peau. Environ 1 personne sur 100 atteinte de polyarthrite rhumatoïde aura une forme d’atteinte cutanée durant sa maladie. Cette manifestation de la polyarthrite rhumatoïde indique une forme sévère de la maladie qui peut évoluer vers des complications comme les nodules rhumatoïdes, le syndrome de Felty, la livedo reticularis et la vasculite rhumatoïde.
Parlez à votre médecin de tout nouveau symptôme cutané afin qu’il puisse trouver l’origine et le traitement correspondant.
Ganglions lymphatiques enflés
Le terme médical pour ganglions lymphatiques enflés est lymphadénopathie.
Il y a environ 600 ganglions lymphatiques dans le corps, mais les seuls que l’on peut sentir sont situés dans le cou, sous les aisselles et la région de l’aine. Les ganglions lymphatiques gonflent comme un signe avant-coureur d’un problème au niveau du système immunitaire.
Un mal de gorge ou un rhume peut faire gonfler les ganglions lymphatiques du cou. Une fois que le corps a combattu l’infection virale, le gonflement disparaît. Informez votre médecin si vos ganglions lymphatiques sont constamment enflés ou douloureux. Il est possible que quelque chose de plus grave se produise.
Production excessive de mucus
Si vous avez constamment besoin de vous racler la gorge ou de vous moucher, c’est un signe inflammatoire.
Le mucus est produit par les voies respiratoires en réponse à une substance étrangère ou à une infection. Il est également normalement présent pour former une barrière protectrice. Un certain nombre de maladies inflammatoires peuvent déclencher la production de mucus :
- bronchite chronique,
- bronchopneumopathie chronique obstructive,
- mucoviscidose.
Si la production excessive de mucus devient régulière et inconfortable, parlez-en à votre médecin pour un diagnostic et un traitement.
Manque d’énergie
Si vous vous sentez constamment fatigué malgré un sommeil suffisant, c’est peut être un indice que l’organisme lutte contre une inflammation.
Le système immunitaire travaille constamment pour se réguler. Le résultat est une inflammation chronique due à un déséquilibre entre la quantité d’énergie produite et celle dépensée par le corps pour lutter contre l’inflammation.
Faites part à votre médecin d’une fatigue et d’un manque d’énergie préoccupants, en particulier si cela dure depuis deux semaines ou plus, malgré un bon sommeil, une réduction du stress, une alimentation saine et une bonne hydratation.
Mauvaise digestion
Les problèmes digestifs courants associés à l’inflammation chronique sont des :
- douleurs abdominales,
- ballonnements,
- constipation,
- diarrhée,
- gaz.
La recherche montre que même de faibles niveaux d’inflammation peuvent affecter le système digestif et enclencher un certain nombre de maladies inflammatoires comme :
- le reflux gastro-œsophagien,
- des maladies inflammatoires de l’intestin,
- la cystite interstitielle,
- la sclérose en plaques,
- le lupus érythémateux systémique.
Des problèmes digestifs persistants peuvent affecter la qualité de vie. Avant de consulter un médecin, il peut être utile de noter tous les symptômes et ce qui les déclenche. Le diagnostic sera plus précis et facile à poser.
Troubles d’équilibre
Les maladies inflammatoires peuvent amener le corps à réagir de manière excessive et à attaquer les cellules nerveuses.
Les signaux nerveux sont alors compromis : la personne peut se sentir étourdie, déséquilibrée ou avoir des problèmes pour marcher.
La sclérose en plaques est l’une des maladies inflammatoires qui affecte l’équilibre car elle provoque une inflammation dans les zones du cerveau concernées.
Toute pathologie inflammatoire, comme une maladie auto-immune, qui cause des problèmes de vision, d’oreille interne et sensoriels, peut également altérer l’équilibre. Voyez un médecin en cas de problèmes d’équilibre ou de changements dans votre manière de marcher.
Résistance à l’insuline
La recherche montre que l’inflammation affecte le fonctionnement de l’insuline. Elle contrôle les niveaux de sucre dans le sang : la résistance à l’insuline peut entraîner une glycémie élevée. Des niveaux élevés et persistants de sucre dans le sang peuvent endommager les nerfs et les cellules sanguines et conduire au diabète. Les symptômes d’une glycémie élevée sont :
- vision trouble,
- fatigue,
- mictions fréquentes,
- soif accrue,
- maux de tête,
- difficulté de concentration,
- perte de poids.
Voir un médecin si vous ressentez ces symptômes car une glycémie élevée persistante peut entraîner de graves complications.
Problèmes de coagulation sanguine
Les personnes qui développent une inflammation due à une blessure, un traumatisme ou une maladie inflammatoire peuvent aussi avoir une hypercoagulation, c’est–à-dire une coagulation excessive du sang. Elle peut provoquer un accident vasculaire cérébral, une crise cardiaque ou une embolie pulmonaire.
Caillot au niveau du cœur ou du poumon :
- douleur thoraciques,
- essoufflement.
Caillot dans le cerveau :
- des maux de tête,
- une incapacité à bouger,
- des problèmes de compréhension du langage
- une difficulté à parler.
Caillot dans les veines profondes d’une ou des deux jambes :
- douleur,
- rougeur,
- gonflement.
Rendez-vous aux urgences ou appelez le 15 si vous présentez des signes de caillot sanguin. La cause doit être trouvée et traitée immédiatement.
Yeux secs
Les yeux secs sont fréquents dans de nombreuses affections inflammatoires, comme le syndrome de Sjögren, une maladie auto-immune qui touche les glandes lacrymales et salivaires.
L’inflammation oculaire est également fréquente dans d’autres maladies auto-immunes comme la polyarthrite rhumatoïde et la sclérodermie.
Contactez votre médecin en cas d’yeux très secs, de vision floue, de brûlures ou de picotements, de sensation de grain de sable dans l’un ou les deux yeux, d’une sensibilité à la lumière, de gêne au port de lentilles de contact ou de paupières enflammées.
Des traitements peuvent soulager les symptômes et réduire le risque de perte de vision et d’autres complications oculaires graves.
Brouillard cérébral
Le brouillard cérébral est un symptôme de nombreuses affections inflammatoires.
Il affecte la mémoire, la clarté mentale, la concentration et l’attention. La recherche montre que l’inflammation pourrait être responsable de la léthargie mentale associée aux maladies inflammatoires chroniques. Si l’inflammation n’est pas contrôlée, elle peut être aussi débilitante que la maladie qui l’a causée.
Le traitement de l’inflammation chronique peut améliorer les problèmes cognitifs.
Comment traiter les symptômes de l’inflammation chronique ?
Les symptômes de l’inflammation chronique sont traités de diverses façons, en fonction des symptômes.
Régime alimentaire
Certains nutriments peuvent aider à combattre l’inflammation chronique en contrecarrant les protéines inflammatoires comme la protéine C-réactive, les interleukines (comme l’IL-1 ou l’IL-6) et le facteur de nécrose tumorale alpha (TNF-a) :
- antioxydants,
- curcumine,
- fibres,
- huile de poisson,
- magnésium,
- polyphénols du thé vert et noir
- sélénium,
- lignanes de sésame,
- vitamine D,
- vitamine E.
Les affections inflammatoires liées à l’excès de poids peuvent souvent être améliorées en rééquilibrant l’alimentation : suivi d’un régime à faible indice glycémique et réduction de l’apport en graisses.
Exercice
L’exercice régulier réduit l’inflammation chronique, indépendamment de la perte de poids. Il abaisse plusieurs molécules pro-inflammatoires en jeu dans l’inflammation chronique.
Médicaments
Les médicaments utilisés pour traiter l’inflammation chronique varient en fonction des symptômes ou des causes sous-jacentes. Par exemple :
- les corticostéroïdes pour diverses affections (asthme, arthrite inflammatoire, lupus, sarcoïdose),
- la metformine pour le diabète de type 2,
- les anti-inflammatoires non stéroïdiens comme l’ibuprofène, le naproxène et l’aspirine pour la douleur,
- les statines pour les maladies cardiovasculaires.
Remèdes à base de plantes
Plusieurs plantes ont des propriétés anti-inflammatoires pour soulager l’inflammation chronique :
- griffe du diable (Harpagophytum procumbens),
- gingembre,
- hysope,
Consultez un spécialiste avant d’utiliser des herbes pour traiter l’inflammation car l’automédication n’est pas sans risque.
Comment prévenir les symptômes de l’inflammation chronique ?
L’inflammation chronique peut être prévenue :
- évitez de manger des sucres simples, des glucides raffinés, des aliments à indice glycémique élevé, des graisses trans et des huiles hydrogénées,
- mangez plus d’aliments anti-inflammatoires, céréales complètes, légumes et fruits (avocats, cerises, chou frisé, poissons gras comme le saumon),
- faites de l’exercice régulièrement,
- réduisez le stress en pratiquant la méditation ou le yoga,
- dormez au moins sept à huit heures par nuit,
- prenez avec parcimonie les antiacides, les antibiotiques et les anti-inflammatoires AINS.
L’inflammation chronique augmente le risque de problèmes de santé graves. Prenez-la au sérieux et consultez votre médecin si vous êtes préoccupé(e) par l’un de ces symptômes.