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Guide des plantes médicinales

Quelles plantes utiliser pour lutter contre les addictions ?

Aline Legrand

La gestion et la disparition d’une addiction ne sont pas simples. Il peut s’agir d’une dépendance à certains comportements (jeux, sexe, écrans, travail…). Ou, comme il est maintenant question, de la consommation incontrôlable de substances devenues nocives : excitants, tabac, alcool, drogues, médicaments et même alimentaires.

Une détox est toujours une épreuve. La phytothérapie peut-elle aider à mieux vivre cette douloureuse étape ? Quelles plantes utiliser pour lutter contre les addictions ? Même si Dame Nature n’est pas la solution miraculeuse, elles peut apporter son soutien au sevrage, sous la supervision d’un professionnel des troubles addictifs.

Addiction aux excitants (théine, caféine, matéine)

Aucune plante ne fait diminuer le besoin en excitants. En revanche certaines aident à apaiser les effets du sevrage, risquant d’entrainer fatigue, maux de tête, nervosité et irritabilité. Les plantes qui peuvent faciliter le sevrage des excitants ont des propriétés calmantes, énergisantes et favorisent le sommeil.

  • la camomille, la passiflore, la mélisse réduisent l’anxiété et améliorent le sommeil,
  • la valériane calme la nervosité et aide à mieux dormir,
  • le ginseng indien, la rhodiola sont indiquées contre la fatigue.

Addiction au tabac

Les plantes seules ne pourront pas faire passer une forte dépendance au tabac. La nicotine est une substance très addictive. Le sevrage engendre des symptômes difficiles à vivre : irritabilité, compensation alimentaire, déprime et envies irrépressibles de fumer. Faites-vous accompagner par un addictologue dans votre démarche ou profitez du mois sans tabac. Les plantes qui peuvent aussi pour aider sont :

  • le kudzu : le kudzu ou pueraria est une plante asiatique. Des études auprès de fumeurs ont montré que ses molécules se fixeraient à la place des récepteurs de la nicotine, ce qui atténue l’envie de cigarettes.
  • la griffonia : riche en 5-HTP, un acide aminé précurseur de la mélatonine, elle réduit les effets de la déprime, des sautes d’humeur et de la nervosité.
  • le gymnéma : durant un sevrage tabagique, on a tôt fait de compenser par du sucre, une autre addiction. Le gymnema, plante également nommée « miracle fruit » peut venir à la rescousse car elle atténue le goût sucré et donc le plaisir.
  • la bourrache : grâce au mucilage de la fleur, elle aide à adoucir les irritations due à la toux, fréquente après la dernière cigarette.

Sevrage de l’alcool

Le sevrage de l’alcool est douloureux. Le site Alcool Info Service peut vous aider. Les plantes sont à vos côtés.

  • le kudzu : comme pour le tabac, d’après cette thèse réalisée au CNRS, les isoflavones ((puerarine, daidzéine, et daidzine) de la plante permettent de diminuer les envies de d’alcool et de réduire les effets du manque. Principalement la daidzine a la capacité d’entraîner chez les personnes alcooliques un dégoût de l’alcool.
  • le charbon-marie : son rôle n’est pas d’aider au sevrage mais de faciliter le nettoyage du foie touché par l’addiction à l’alcool.
  • toutes les plantes anti nervosité, déprime, insomnie présentées précédemment sont appropriées au sevrage tabagique.

Dépendance aux drogues

La dépendance aux drogues ne peut être combattue par les plantes. Un accompagnement médical est nécessaire. Mais on peut citer celles-ci :

  • la passiflore : associée au traitement, elle peut aider au sevrage du cannabis en apaisant l’agitation nerveuse et les tensions musculaires.
  • le CDB : en association avec le sevrage progressif du cannabis, le CDB peut contribuer à réduire l’anxiété qui en découle et permettre un sommeil plus réparateur
  • l’aubépine : un sevrage s’accompagne souvent de stress, d’angoisse et de palpitations cardiaques. Dans ce cas, l’aubépine aide à réguler le rythme cardiaque.

Addiction aux médicaments

Les anxiolytiques, les anti-douleurs et les somnifères sont malheureusement parfois addictifs. La sensation de manque, d’anxiété et/ou d’irritabilité est palpable dès que ses effets sont terminés. C’est préoccupant pour la santé et il est urgent d’essayer de contrôler cette dépendance sans sevrage brutal. Le rôle des plantes est d’apaiser les symptômes.

  • les plantes GABA-ergiques comme la valériane, la passiflore, pavot de Californie ou le L-Théanine (molécule du thé vert)  stimulent le neurotransmetteur Gaba aux effets apaisants, relaxants.
  • toujours le kudzu pour ses effets de désaccoutumance et la régulation des pics de nervosité,
  • le kratom : cette plante de la familles des rubiacées vient d’Asie du sud-est. À faible dose, elle a des effets anti-douleurs qui peuvent faciliter le sevrage d’opiacés. En revanche, elle n’est pas sans danger et des doses élevées peuvent être un véritable sédatif. Le statut légal du kratom varie d’un pays à l’autre. Nous la mentionnons ici pour dire que, après avoir été autorisée, elle est désormais interdite en France.

Addiction au sucre

L’addiction au sucre est un fléau pour la santé. L’Anses observe que près d’un Français sur trois prend chaque jour une dose de sucre supérieure aux 100 g conseillés. Pour certains, on peut même parler d’addiction. Pour tenir bon lors de fringales de sucre et réduire sa consommation, consultez un professionnel de la diététique et essayez :

  • la gymnéma déjà citée : elle bloque  les compulsions en saturant les récepteurs du goût.
  • la cannelle, tout simplement : c’est un régulateur de glycémie qui aide à contrôler le niveau de glucose dans le corps et à retenir les envies de sucre.
  • la stevia : cet édulcorant naturel consommé par les diabétiques est aussi un substitut utile pour régler une addiction au sucre, de préférence complet et non raffiné.

Avant de consommer l’une de ces plantes et particulièrement en situation d’addiction, passez absolument par la case médecin ou pharmacien.  Ne vous contentez pas de cet article qui aborde la question de façon générale. Car vous êtes unique. Et toutes bienfaisantes qu’elles soient, les plantes ne sont pas parfaites. Des risques existent dans l’automédication.

Toujours prendre l’avis d’un professionnel de santé car l’automédication peut entraîner des risques, propres à chacun.

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