La variole du singe, anciennement connue sous le nom de « monkeypox », est redevenue une priorité mondiale pour l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Après une flambée de cas inquiétante en Afrique centrale et occidentale, l’OMS a déclaré cette maladie urgence sanitaire mondiale pour la deuxième fois en trois ans. Cette décision reflète les préoccupations croissantes face à l’émergence d’une souche plus mortelle du virus et à la possibilité d’une propagation au-delà du continent africain. Bien que le risque pour le grand public en France reste faible pour le moment, les autorités sanitaires appellent à la vigilance et encouragent les populations à risque à se faire vacciner. Voici un examen approfondi de cette situation sanitaire complexe et de ses implications à l’échelle mondiale.
Qu’est-ce que la variole du singe ?
La variole du singe est une infection virale causée par un orthopoxvirus, de la même famille que le virus de la variole. Initialement détectée chez les singes, d’où provient son nom, cette maladie se transmet en réalité principalement par le biais de rongeurs sauvages. La transmission interhumaine se fait par contact étroit, comme le toucher, les baisers ou les rapports sexuels. Il existe également des preuves croissantes d’une possible transmission aéroportée, bien que l’OMS ne la reconnaissent pas encore officiellement comme une voie de transmission.
Les symptômes de la variole du singe ressemblent à ceux de la grippe, avec de la fièvre, des maux de tête, des douleurs musculaires, des ganglions lymphatiques enflés et de la fatigue. Après quelques jours, une éruption cutanée ou des lésions apparaissent, évoluant progressivement d’un aspect plat et incolore à des lésions remplies de fluide, jusqu’à la formation de croûtes qui finissent par se détacher lors du processus de guérison.
Bien que la variole du singe ait été détectée chez l’homme pour la première fois en 1970 en République démocratique du Congo (RDC), elle est aujourd’hui considérée comme endémique dans plusieurs pays d’Afrique centrale et occidentale. Cependant, en 2022, la maladie s’est rapidement propagée à de nombreux autres pays n’ayant jamais connu de cas auparavant, notamment aux États-Unis, où la transmission s’est principalement effectuée par voie sexuelle.
L’émergence d’une souche plus mortelle
Le principal sujet de préoccupation actuel est l’apparition d’une nouvelle souche du virus de la variole du singe, appelée clade 1. Historiquement, le taux de mortalité pour les personnes infectées par le clade 1 se situe entre 5% et 10%, soit bien plus élevé que le taux de 1% à 3% associé au clade 2, qui a causé la majorité des infections lors de la flambée de 2022.
Cependant, les taux de mortalité ont tendance à être plus faibles en Occident, où les soins de santé sont plus accessibles que dans les zones rurales d’Afrique où la variole du singe est le plus courante.
Tout comme le clade 2, le clade 1 semble se propager principalement par contact étroit et, en particulier, par voie sexuelle. Certains rapports indiquent que de nombreuses personnes tombées malades de la nouvelle souche en RDC sont des travailleuses et travailleurs du sexe, ainsi que des femmes.
Néanmoins, le séquençage génétique montre des signes que, après des années de transmission d’une personne à l’autre, le virus évolue pour mieux infecter les humains. Cela soulève des questions sur les facteurs qui facilitent cette transmission sexuelle accrue, une compréhension essentielle pour élaborer une stratégie de réponse solide.
Une urgence sanitaire mondiale
Face à cette situation préoccupante, l’OMS a déclaré la variole du singe urgence sanitaire mondiale le 21 juillet 2023, pour la deuxième fois en trois ans. Cette décision vise à mobiliser davantage de ressources pour la distribution de vaccins et le suivi des cas, afin de mieux comprendre la dynamique de propagation du virus.
Prévention et traitement de la variole du singe
Le vaccin contre la variole du singe est appelé Jynneos. Il s’agit d’une série de deux doses, la deuxième étant administrée quatre semaines après la première.
Bien qu’il n’y ait pas de traitement spécifiquement approuvé pour la variole du singe, les personnes atteintes de formes graves ou à haut risque de complications peuvent se voir prescrire un antiviral initialement développé contre la variole.
Rester vigilant face à une menace sanitaire mondiale
La déclaration de l’OMS fait suite à une flambée préoccupante de cas de variole du singe en Afrique centrale et occidentale, aggravée par l’émergence d’une souche virale plus mortelle. Bien que le risque pour le grand public en France et en Europe soit actuellement jugé faible, les autorités sanitaires appellent à la vigilance.
Cette situation met en lumière la nécessité d’une réponse internationale coordonnée pour contenir cette épidémie, alors que le virus semble s’adapter et se propager plus facilement, en particulier par voie sexuelle. Une meilleure compréhension des facteurs qui favorisent cette transmission accrue est essentielle pour élaborer des stratégies de lutte efficaces.
À l’heure où la variole du singe refait les gros titres, il est crucial que la communauté mondiale reste attentive à cette menace sanitaire émergente et prenne les mesures nécessaires pour la maîtriser, avant qu’elle ne puisse s’étendre davantage.
Source
2022-24 Mpox (Monkeypox) Outbreak:
Global Trends
WHO Director-General declares mpox outbreak a public health emergency of international concern