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Les sports de contact et le risque élevé de syndromes parkinsoniens

Les sports de contact représentent un facteur de risque important pour le développement de l'ETC et des syndromes parkinsoniens qui y sont associés

Les sports de contact comme le football américain, la boxe, le hockey sur glace et le rugby sont souvent associés à des traumatismes crâniens répétés. Ces traumatismes peuvent entraîner le développement d’une maladie neurodégénérative appelée encéphalopathie traumatique chronique (ETC). Une récente étude a révélé que les personnes atteintes d’ETC suite à la pratique de sports de contact présentent un risque élevé de développer des syndromes parkinsoniens, un trouble du mouvement similaire à la maladie de Parkinson. Cet article explore en détail les liens entre les sports de contact, l’ETC et les syndromes parkinsoniens, ainsi que les implications pour la santé et le bien-être des athlètes.

Qu’est-ce que l’encéphalopathie traumatique chronique (ETC) ?

L’ETC est une maladie neurodégénérative causée par des traumatismes crâniens répétés, souvent observés chez les pratiquants de sports de contact. Lorsque le cerveau bouge à l’intérieur du crâne après un choc à la tête, les fibres nerveuses du tronc cérébral peuvent être étirées et endommagées. Ces dommages peuvent s’accumuler avec le temps et entraîner le développement de l’ETC.

Symptômes de l’ETC

Les principaux symptômes de l’ETC incluent :

  • Troubles cognitifs (problèmes de mémoire, de concentration, de prise de décision)
  • Changements de comportement et d’humeur (agressivité, dépression, impulsivité)
  • Dysfonctionnements moteurs subtils (problèmes d’équilibre, de coordination, de contrôle des mouvements fins)
  • Troubles du sommeil (notamment le trouble comportemental du sommeil paradoxal)

Malheureusement, il n’existe pas de test unique permettant de diagnostiquer l’ETC de son vivant. Le seul moyen de la diagnostiquer avec certitude est d’examiner le cerveau post-mortem. Cela rend le diagnostic particulièrement difficile et complexe.

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Liens entre l’ETC et les syndromes parkinsoniens

Une étude récente a révélé un lien étroit entre l’ETC et le développement de syndromes parkinsoniens, un trouble du mouvement similaire à la maladie de Parkinson. Les personnes atteintes d’ETC suite à la pratique de sports de contact présentent un risque accru de développer ces symptômes parkinsoniens.

Qu’est-ce qu’un syndrome parkinsonien ?

Un syndrome parkinsonien est un trouble du mouvement caractérisé par :

  • Des problèmes d’équilibre et de coordination
  • Une raideur musculaire dans les bras ou les jambes
  • Un ralentissement des mouvements

Bien que la maladie de Parkinson soit un type de syndrome parkinsonien, il en existe d’autres formes, comme la démence à corps de Lewy, l’atrophie multisystématisée, la paralysie supranucléaire progressive et la dégénérescence corticobasale.

Lien entre l’ETC et les syndromes parkinsoniens

Selon les chercheurs, les personnes atteintes d’ETC présentent une plus forte probabilité de développer des syndromes parkinsoniens. En effet, l’étude a révélé que 24,7 % des individus ayant une ETC souffraient également de symptômes parkinsoniens. De plus, le risque de développer un syndrome parkinsonien augmente de 50 % pour chaque période de 8 ans passée à pratiquer des sports de contact. Cela s’explique par les dommages cumulés au niveau du tronc cérébral, qui contrôle les mouvements.

Facteurs de risque des syndromes parkinsoniens liés à l’ETC

Plusieurs facteurs de risque ont été identifiés concernant le développement de syndromes parkinsoniens chez les personnes atteintes d’ETC. Plus l’ETC est sévère, plus le risque de syndrome parkinsonien est élevé. Les personnes présentant les formes les plus graves d’ETC sont les plus susceptibles de développer ces troubles du mouvement.

Types de sports de contact

Certains sports de contact semblent plus à risque que d’autres en termes de développement de l’ETC et des syndromes parkinsoniens associés. Ainsi, le football américain, la boxe, le hockey sur glace et le rugby sont les sports les plus fréquemment liés à ces pathologies.

Intensité et fréquence des chocs à la tête

La gravité des traumatismes crâniens joue un rôle important. Les études suggèrent que les chocs les plus violents (100 G de force gravitationnelle) contribuent davantage au risque d’ETC que de multiples petits impacts. De plus, les accélérations rotationnelles semblent plus dommageables que les accélérations linéaires.

Durée de pratique des sports de contact

Plus un individu pratique longtemps des sports de contact, plus son risque de développer un syndrome parkinsonien lié à l’ETC est élevé. Chaque période de 8 ans passée à pratiquer ces sports augmente le risque de 50 %.

Symptômes et évolution des syndromes parkinsoniens liés à l’ETC

Les syndromes parkinsoniens associés à l’ETC se caractérisent par une progression lente et graduelle des symptômes, pouvant s’étaler sur plus d’une décennie.

Les premiers signes peuvent inclure de légers tremblements, une raideur musculaire et un ralentissement des mouvements. Ces symptômes subtils ont tendance à s’aggraver avec le temps.

Stades avancés
À des stades plus avancés, les personnes atteintes peuvent rencontrer des difficultés importantes de mobilité et de coordination, ainsi qu’un déclin cognitif significatif.

Variabilité individuelle
Cependant, la vitesse d’évolution peut varier considérablement d’un individu à l’autre. Certaines personnes peuvent connaître une progression plus rapide que d’autres. Bien que le diagnostic de l’ETC soit complexe, il est important de reconnaître les signes précoces des syndromes parkinsoniens chez les anciens pratiquants de sports de contact.

Dépistage précoce
Une surveillance étroite des anciens athlètes, notamment ceux ayant des antécédents de traumatismes crâniens, est essentielle pour détecter rapidement tout signe de syndrome parkinsonien. Une prise en charge adaptée peut alors être mise en place.

Gestion des symptômes

Le traitement des syndromes parkinsoniens liés à l’ETC vise à soulager les symptômes et à ralentir la progression de la maladie. Cela peut inclure des médicaments, de la physiothérapie, de l’ergothérapie et des modifications du mode de vie.

Prévention des traumatismes crâniens

Afin de réduire le risque d’ETC et de syndromes parkinsoniens associés, il est primordial de mettre en place des mesures de prévention des traumatismes crâniens dans les sports de contact. Cela peut passer par l’amélioration de l’équipement de protection, une meilleure formation des entraîneurs et des règles de jeu plus strictes.

Les sports de contact représentent un facteur de risque important pour le développement de l’ETC et des syndromes parkinsoniens qui y sont associés. Cette relation étroite souligne l’importance d’une meilleure compréhension et d’une prise en charge adaptée de ces pathologies chez les anciens athlètes. Des efforts de prévention et de dépistage précoce sont essentiels pour préserver la santé et le bien-être de cette population.

 

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François Lehn

François Lehn, journaliste science/santé depuis 20 ans, auteur, il a notamment été la "Plume" et l'assistant du Pr David Servan-Schreiber.

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