Bien que les traitements du cancer du sein aient considérablement progressé ces dernières années, la prévention demeure la meilleure stratégie pour réduire l’impact social de cette maladie. Malheureusement, le cancer du sein touche encore une femme sur huit avant l’âge de 85 ans et reste l’une des principales causes de mortalité par cancer chez les femmes. Cependant, en adoptant certaines habitudes de vie saines, il est possible de réduire significativement le risque de développer cette pathologie.
Voici quatre conseils essentiels pour les femmes séniors afin de prévenir le cancer du sein.
Maintenir un poids santé
L’un des facteurs de risque les plus importants du cancer du sein, en particulier après la ménopause, est le surpoids. En effet, les études montrent que les femmes en surpoids ou obèses présentent un risque accru de 82% de développer un cancer du sein œstrogène-dépendant par rapport à celles ayant un poids santé. Cela s’explique notamment par le fait que le tissu adipeux en excès favorise la conversion des androgènes en œstrogènes, active les voies de signalisation de l’insuline et de l’IGF (facteur de croissance analogue à l’insuline), et induit une inflammation chronique – autant de mécanismes qui contribuent à la progression tumorale.
Heureusement, les femmes qui parviennent à perdre plus de 10 kg avant l’âge de 50 ans peuvent réduire leur risque de cancer du sein postménopause de 40%. Ainsi, maintenir un indice de masse corporelle (IMC) sain en vieillissant est l’un des moyens les plus efficaces pour les femmes séniors de prévenir le cancer du sein.
Conseils pour un poids santé
- Adopter une alimentation équilibrée, riche en fruits, légumes, légumineuses et graines
- Pratiquer une activité physique régulière d’intensité modérée à élevée
- Éviter les régimes restrictifs qui peuvent déséquilibrer le métabolisme à long terme
- Consulter un professionnel de santé pour un suivi personnalisé si nécessaire
Être physiquement active
De nombreuses études ont montré que l’activité physique régulière, d’intensité modérée à élevée, est associée à une diminution d’environ 20% du risque de cancer du sein par rapport aux femmes les plus sédentaires. Cet effet bénéfique s’explique par plusieurs mécanismes, notamment l’amélioration du métabolisme des œstrogènes, de la sensibilité à l’insuline, de la fonction immunitaire et la réduction de l’inflammation chronique.
Malheureusement, plus de la moitié de la population des pays développés ne respecte pas les recommandations minimales en matière d’activité physique, soit 150 minutes par semaine d’exercice d’intensité modérée à élevée. Il existe donc un important potentiel de prévention du cancer du sein à exploiter grâce à l’adoption de modes de vie plus actifs.
Conseils pour une activité physique régulière
- Pratiquer une activité aérobie comme la marche rapide, la natation ou le vélo pendant au moins 30 minutes par jour
- Inclure 2 à 3 séances de renforcement musculaire par semaine ciblant les principaux groupes musculaires
- Varier les activités pour maintenir la motivation et prévenir les blessures
- Consulter un professionnel de l’activité physique pour un programme personnalisé si nécessaire
Adopter une alimentation riche en végétaux
Une alimentation équilibrée, riche en fruits, légumes, légumineuses, noix et épices, apporte de nombreux nutriments et composés phytochimiques bénéfiques pour la santé. Ces aliments favorisent notamment la réduction de l’inflammation chronique et de la résistance à l’insuline, deux facteurs associés au risque de cancer du sein.
Un exemple probant est le régime méditerranéen, qui a été à maintes reprises lié à une diminution du risque de maladies chroniques et de mortalité prématurée. Une étude a notamment montré que les femmes adhérant le plus à ce type d’alimentation présentaient un risque de cancer du sein réduit de 50% par rapport à celles n’y adhérant pas.
De plus, certains aliments riches en phytoestrogènes, comme le soja et les graines de lin, ont également été associés à une baisse importante du risque de cancer du sein, tant en prévention primaire qu’en prévention secondaire.
Conseils pour une alimentation riche en végétaux
- Privilégier une grande variété de fruits et légumes frais, de saison et de différentes couleurs
- Inclure régulièrement des légumineuses (lentilles, pois chiches, haricots, etc.) dans les repas
- Consommer des noix, graines et épices (curcuma, gingembre, cannelle, etc.) riches en antioxydants
- Opter pour des boissons comme le thé et le café, qui contiennent également des composés bénéfiques
Limiter la consommation d’alcool
Bien que la majorité des cancers du sein surviennent de manière « aléatoire » chez des femmes sans antécédents familiaux ou prédisposition génétique, la consommation régulière d’alcool est l’un des rares facteurs de risque modifiables. En effet, l’alcool est connu pour augmenter les niveaux d’œstrogènes en circulation, l’un des principaux moteurs du développement du cancer du sein.
Les études montrent que les femmes consommant entre 5 et 10 grammes d’alcool par jour (soit l’équivalent de 3 à 6 verres par semaine) ont 15% de risque en plus de développer un cancer du sein par rapport aux non-buveuses. Ce risque atteint même 50% chez celles qui consomment plus de deux verres par jour. On estime que la consommation régulière d’alcool est responsable d’environ 12% des cancers du sein chez les femmes préménopausées.
Conseils pour une consommation d’alcool modérée
- Limiter sa consommation d’alcool à un maximum de un verre par jour
- Favoriser des boissons sans alcool comme l’eau, le thé ou le jus de fruits
- Être attentif aux éventuels effets secondaires liés à la consommation d’alcool
- Consulter un professionnel de santé en cas de difficultés à réduire sa consommation
En adoptant ces quatre habitudes de vie – maintenir un poids santé, être physiquement active, adopter une alimentation riche en végétaux et limiter la consommation d’alcool -, les femmes séniors peuvent réduire de manière significative leur risque de développer un cancer du sein. Bien que certains facteurs de risque soient incontrôlables, ces recommandations offrent une large fenêtre d’opportunité pour prévenir efficacement cette pathologie.
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