Vitamines B et choline : des compléments alimentaires pourraient ralentir le glaucome selon une étude sur les souris
Les résultats sur la vitamine B et la choline ouvrent une perspective sérieuse dans la lutte contre le glaucome.

Le glaucome touche principalement le nerf optique, ce câble essentiel qui relie chaque œil au cerveau pour transmettre les images. Cette affection évolue souvent en silence, sans douleur et sans signes visibles au début, ce qui la rend difficile à détecter. Elle concerne surtout les adultes à partir de la quarantaine, mais peut également toucher des personnes plus jeunes, notamment lorsqu’il existe des antécédents familiaux. Les conséquences sont sérieuses : si le glaucome n’est pas pris en charge, il peut entraîner une perte irréversible de la vision.
Le mécanisme du glaucome
Le glaucome résulte d’un déséquilibre délicat dans l’œil. Normalement, un liquide circule à l’intérieur de l’œil, se renouvelle en permanence et s’évacue par de petits canaux. Lorsque ce système d’évacuation s’enraye, la pression intraoculaire augmente progressivement. Cette pression excessive comprime le nerf optique, qui s’affaiblit peu à peu. Avec le temps, certaines fibres nerveuses meurent, ce qui empêche la transmission correcte des signaux lumineux au cerveau.
Cette évolution est souvent silencieuse, car l’atteinte visuelle commence par des zones périphériques, peu remarquées dans la vie quotidienne. Ce n’est qu’une fois la vision centrale atteinte que les patients prennent conscience de la gravité de la situation. Cette progression explique pourquoi de nombreux cas ne sont diagnostiqués qu’à un stade avancé.
Pourquoi le glaucome inquiète autant
Le glaucome suscite une inquiétude particulière car il associe discrétion et gravité. Contrairement à d’autres maladies oculaires qui provoquent rapidement une gêne ou une douleur, celui-ci agit sans prévenir.
Les raisons de cette inquiétude tiennent en plusieurs points :
il évolue sans symptômes évidents,
il touche généralement les deux yeux,
il entraîne une perte de la vision progressive puis totale,
il agit sans douleur, ce qui retarde souvent le diagnostic.
Une fois que les fibres du nerf optique sont détruites, il n’existe aucun traitement capable de les régénérer. La cécité due au glaucome est donc définitive. Pourtant, lorsqu’il est dépisté tôt, un traitement adapté permet de ralentir la progression de la maladie et de préserver une bonne partie de la vision. C’est cette dualité, entre maladie silencieuse et conséquences irréversibles, qui nourrit l’inquiétude des patients et des professionnels de santé.
De plus, la recherche médicale explore activement de nouvelles pistes, comme l’étude récente sur les vitamines B et la choline, qui ouvre des perspectives intéressantes pour protéger le nerf optique et retarder les dégâts.
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L’étude sur les vitamines B et la choline, un espoir inattendu
Les scientifiques ont mis en évidence un fait surprenant : des compléments alimentaires à base de vitamines B (B6, B9, B12) et de choline semblent protéger le nerf optique contre les dégâts du glaucome. Dans une étude menée sur des souris atteintes de la maladie, ces nutriments ont ralenti, voire stoppé, la dégradation du nerf.
Ce qui rend ce résultat particulièrement intéressant, c’est que l’amélioration observée ne dépendait pas d’une baisse de la pression intraoculaire. Alors que la quasi-totalité des traitements actuels visent uniquement à réduire cette pression, l’étude suggère un mécanisme différent, basé sur la nutrition et le métabolisme. Cela ouvre un nouvel horizon thérapeutique pour compléter les soins classiques.
Des souris aux humains, une étape cruciale
Tester une approche sur des modèles animaux est toujours la première étape avant d’envisager une application chez l’humain. Dans ce cas, les résultats sont encourageants : les vitamines B et la choline ont protégé le nerf optique même lorsque la maladie progressait rapidement.
Pour les patients, cette piste est prometteuse, car aucun traitement actuel ne restaure les fibres détruites. Les collyres, lasers ou chirurgies ralentissent la maladie, mais ne réparent pas le nerf. L’espoir d’un traitement complémentaire, oral et moins invasif, suscite donc beaucoup d’intérêt.
La suite logique de cette recherche consiste à organiser des essais cliniques chez des volontaires humains. Ces tests permettront de vérifier si les bénéfices observés chez l’animal se retrouvent dans la pratique médicale courante. Si cela se confirme, cette stratégie pourrait enrichir les soins en offrant une protection supplémentaire au nerf optique, au-delà de la simple gestion de la pression intraoculaire.
La pression oculaire et les nouvelles pistes de traitement
Traditionnellement, la pression intraoculaire est le principal indicateur utilisé pour traiter le glaucome. Les collyres, interventions au laser ou opérations chirurgicales ont pour objectif de réduire cette pression afin de ralentir les lésions du nerf optique.
L’étude récente, en revanche, a montré que les vitamines B et la choline pouvaient avoir un effet protecteur sans modifier ce paramètre. Cela signifie que le glaucome n’est peut-être pas uniquement lié à la mécanique de l’œil, mais aussi à des facteurs métaboliques.
Cette découverte est importante pour les patients dont la pression reste stable malgré un traitement, mais chez qui la maladie continue de progresser. Dans ce cas, agir sur l’environnement biochimique du nerf optique, grâce à la nutrition ou à des compléments adaptés, pourrait devenir une nouvelle stratégie thérapeutique.
Le rôle de l’homocystéine, une piste à explorer
Parmi les hypothèses étudiées, celle de l’homocystéine attire l’attention. Cet acide aminé, produit naturellement par l’organisme, est normalement régulé par les vitamines B6, B9 et B12. Lorsqu’il s’accumule en excès, il est associé à des maladies cardiovasculaires et neurologiques.
Qu’est-ce que l’homocystéine
L’homocystéine provient du métabolisme de la méthionine, un acide aminé présent dans l’alimentation. À faible dose, elle est inoffensive. Mais en cas de déficit en vitamines B, son taux augmente dans le sang et dans certains tissus sensibles, dont l’œil.
Homocystéine et glaucome, que disent les études
Plusieurs travaux ont montré que certains patients atteints de glaucome présentaient un taux d’homocystéine supérieur à la normale. Cela pose la question suivante : cette élévation est-elle une cause directe de la maladie ou une simple conséquence ?
Chez l’animal, un excès d’homocystéine fragilise les fibres nerveuses et accroît le stress oxydatif, ce qui les rend plus vulnérables. Chez l’humain, la relation est moins claire : certaines personnes ayant un taux élevé ne développent pas de glaucome, tandis que d’autres en souffrent malgré des niveaux normaux.
Compléments, limites et prudence
La supplémentation en vitamines B et choline aide le corps à mieux éliminer l’homocystéine. Chez la souris, cela a réduit les dégâts au niveau du nerf optique. Toutefois, les spécialistes rappellent que le glaucome est multifactoriel : génétique, pression intraoculaire, alimentation, environnement. L’homocystéine est une pièce du puzzle, mais elle ne suffit pas à tout expliquer.
La prudence est donc nécessaire. Les effets précis chez l’humain ne sont pas encore confirmés. Des essais cliniques sont en cours pour mieux comprendre si cibler l’homocystéine peut réellement protéger la vue.
Que peuvent faire les patients aujourd’hui
En attendant de nouvelles avancées, la prise en charge repose sur les méthodes reconnues. Les patients peuvent cependant agir au quotidien pour protéger leur vision.
Maintenir un suivi médical strict
Le dépistage précoce est la meilleure arme. Des visites régulières chez l’ophtalmologiste permettent de contrôler la pression intraoculaire, d’examiner le nerf optique et d’adapter le traitement si nécessaire.
Suivre son traitement avec rigueur
La plupart des patients utilisent des collyres. Leur efficacité dépend du respect strict de la prescription. Oublier des doses ou modifier soi-même son traitement peut accélérer l’évolution de la maladie.
Adapter son mode de vie
Une alimentation équilibrée, riche en fruits, légumes et céréales complètes, ainsi qu’un apport suffisant en vitamines B, contribue à maintenir un bon équilibre général. Il est également recommandé d’éviter le tabac et l’excès d’alcool. Dans certains cas, une supplémentation ciblée peut être prescrite par un médecin, mais elle ne doit jamais être improvisée.
Être attentif aux signaux d’alerte
Même si la majorité des cas évolue sans symptômes, il faut consulter en urgence en cas de douleurs oculaires, de vision trouble ou de halos lumineux autour des sources de lumière.
S’informer et se faire accompagner
Enfin, s’informer reste essentiel. Échanger avec des associations de patients, discuter avec son médecin, partager son expérience avec ses proches aide à mieux vivre avec la maladie et à réduire le sentiment d’isolement.
À retenir
L’étude sur les vitamines B et la choline offre une perspective encourageante pour la prise en charge du glaucome. Les résultats observés chez la souris laissent espérer de nouveaux traitements capables de protéger le nerf optique sans se limiter à la pression intraoculaire. Toutefois, ces données doivent encore être confirmées chez l’humain.
En attendant, le dépistage, l’observance des traitements et l’adoption d’un mode de vie équilibré restent les meilleurs moyens de limiter les dégâts. La recherche avance, et chaque nouvelle découverte rapproche un peu plus de solutions capables de préserver la vue des millions de personnes touchées dans le monde.