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Surpoids et obésité : comprendre les différences, les risques et les enjeux de santé en France

En 2024, 30 % des Français sont en surpoids et 18,1 % en obésité. Quelles différences, à quel moment se fait la bascule du surpoids à l’obésité ?

En 2024, près de la moitié des Français vivent avec un surpoids ou une obésité, une réalité qui n’a cessé d’évoluer depuis plusieurs décennies. Alors même que la proportion de personnes en surpoids semble se stabiliser, l’obésité progresse sans relâche, particulièrement chez les jeunes adultes. Cette tendance, qui varie selon les tranches d’âge et les régions, suscite de nombreuses questions sur la prévention et la prise en charge. Mais que signifient réellement ces deux notions ? À partir de quels critères faut-il les distinguer, et quelles sont leurs conséquences sur la santé ? Pour enrichir la réflexion, l’analyse de données anthropométriques détaillées contribue à mieux comprendre l’évolution de ces phénomènes.

Si la masse corporelle est évaluée à l’aide de l’IMC, cet indicateur reste imparfait pour cerner la complexité des situations individuelles. Tour d’horizon des définitions, des distinctions essentielles et des enjeux liés à ces deux conditions qui interpellent aujourd’hui la santé publique.

Comment distinguer surpoids et obésité ?

L’indice de masse corporelle (IMC) est l’outil de référence pour évaluer si le poids d’une personne se situe dans la normale, s’il traduit un surpoids, ou s’il relève de l’obésité. L’IMC évalue le rapport entre poids et taille, et fournit un seuil de catégorisation reconnu internationalement.

  • IMC « normal » : de 18,5 à 24,9
  • Surpoids : IMC compris entre 25,0 et 29,9
  • Obésité : IMC égal ou supérieur à 30
  • Obésité sévère (classe 3) : IMC égal ou supérieur à 40, indiquant un risque particulièrement élevé

Cette grille a le mérite de la clarté, mais elle présente plusieurs limites :

C’est pourquoi les professionnels de santé s’appuient aussi sur des données telles que le tour de taille et la quantité de graisse viscérale (profondément localisée au niveau abdominal). Cette dernière, considérée comme très délétère pour l’organisme, impose de développer une stratégie globale contre l’obésité et d’analyser la répartition de la masse grasse.

Calculer son IMC pour situer son poids

Le calcul de l’IMC, ou indice de masse corporelle, s’effectue facilement :

IMC = poids en kilogrammes ÷ (taille en mètres)²

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Exemple : pour un individu mesurant 1,80 m et pesant 75 kg, cela se traduit par 75 ÷ (1,8 × 1,8) = 23,1. Ce résultat indique un poids dans la fourchette dite « normale ».

Il est important de garder à l’esprit que l’IMC sert de repère général. Il ne résume ni la composition corporelle, ni l’état de santé d’une personne.

Surpoids et obésité : des situations distinctes

L’unique augmentation de l’IMC ne suffit pas à différencier surpoids et obésité : il existe d’autres différences essentielles à prendre en compte.

  • Être en surpoids, c’est présenter un excès de poids par rapport aux valeurs jugées saines. La principale raison en est un déséquilibre entre la quantité de calories consommées et celles dépensées au quotidien.
  • L’obésité est reconnue comme une maladie chronique, impliquant une accumulation excessive de graisse pouvant altérer le fonctionnement métabolique. Les origines de l’obésité sont multiples : facteurs génétiques, cadre de vie, contraintes socioéconomiques, stress, isolement… Une pluralité d’éléments se conjuguent pour la faire apparaître.

L’accompagnement médical et l’activité physique adaptée facilitent la prise en charge et préviennent la progression vers l’obésité. Il convient alors de trouver la meilleure stratégie alimentaire et sportive en fonction de sa situation.

Quels impacts sur la santé de l’excès de poids ?

Le surpoids et l’obésité entraînent des conséquences qui dépassent leur simple quantification numérique. Le tissu graisseux, notamment viscéral, déclenche de nombreux troubles de santé :

Risques cardiovasculaires amplifiés

L’accumulation accrue de graisse enrobe les vaisseaux et favorise l’apparition d’hypertension artérielle. Elle perturbe également le métabolisme des lipides et entraîne des complications telles qu’hypercholestérolémie, diabète de type 2 et troubles respiratoires nocturnes (apnée du sommeil).

Le diabète de type 2

La masse grasse renforce la résistance à l’insuline, hormonale clé qui permet au glucose de pénétrer dans les cellules. Certaines cellules du pancréas peuvent perdre leur efficacité, d’où une élévation du taux de sucre sanguin. Ce cercle vicieux renforce l’apparition d’autres complications métaboliques.

Apnée du sommeil

L’excès de graisse, surtout au niveau cervical et abdominal, bouche partiellement les voies respiratoires durant la nuit, interrompant périodiquement la respiration. Ce trouble, aggravé par l’obésité, accentue la fatigue chronique et peut augumenter les sensations de faim via la hausse de la ghréline.

Augmentation du risque de cancers

Les cellules adipeuses produisent des hormones et agents pro-inflammatoires qui favorisent la croissance de cellules tumorales. L’obésité accroît la probabilité de souffrir de multiples cancers (seins, pancréas, foie, utérus, reins, tube digestif…). Consulter un professionnel reste indispensable pour en apprendre davantage sur le lien entre adénomes et le surpoids maladie et pour s’informer sur les conséquences à long terme.

L’ostéoarthrite et les douleurs articulaires

Le port excessif d’un poids sur les articulations accélère leur usure et provoque des douleurs, renforcées par la sécrétion de substances inflammatoires issues de la graisse. Pour obtenir des solutions durables contre les maladies liées au surpoids, l’intégration d’une activité physique adaptée demeure l’une des principales recommandations.

Qu’est-ce que l’obésité dite « métaboliquement saine » ?

La majorité des individus en surpoids ou en situation d’obésité présentent des signes de déséquilibres métaboliques. Ces anomalies se traduisent par une élévation de la pression artérielle, du cholestérol, du sucre sanguin, autant de facteurs de maladies chroniques. Cependant, certains individus dépassant le seuil de l’obésité échappent temporairement à ces complications. Cette situation est appelée « obésité métaboliquement saine ».

Les caractéristiques principales de cette forme sont :

  • faible quantité de graisse viscérale autour des organes
  • forme physique satisfaisante
  • bonne sensibilité à l’insuline
  • absence de marqueurs inflammatoires élevés

Il reste cependant souhaitable d’entamer une perte de poids. Car avec le temps, la protection métabolique peut diminuer et exposer à de nouveaux risques. Maintenir de bonnes habitudes améliore la qualité de vie et le pronostic à long terme (bien vivre avec moins de kilos en trop).

Les recherches confirment aussi que l’obésité peut raccourcir la durée de vie en bonne santé, insistant sur la nécessité d’une prévention active et d’un suivi médical personnalisés (perdre des années de vie).

Comment passe-t-on du surpoids à l’obésité ?

L’évolution du surpoids vers l’obésité se produit progressivement, sous l’influence de plusieurs facteurs interactifs.

  • Baisse de l’activité physique : une diminution du mouvement quotidien réduit la dépense énergétique, accélérant le stockage du surplus calorique.
  • Modifications des habitudes alimentaires : l’augmentation de la consommation de produits transformés, riches en sucres et en matières grasses, surtout lors de changements de mode de vie, encourage l’accumulation de graisses.
  • Enjeux psychologiques et sociaux : l’isolement, l’anxiété, le manque de soutien ou le stress professionnel peuvent conduire à des déséquilibres alimentaires et réduire l’engagement dans l’activité physique.
  • Variations hormonales et médicales : certaines affections ou traitements augmentent la susceptibilité à l’obésité.
  • Facteurs socioéconomiques : l’inégalité d’accès à une alimentation de qualité et à des espaces pour l’exercice physique accroît l’incidence de l’obésité au sein de certains groupes sociaux.

Prévention, accompagnement et perspectives

Face à l’augmentation continue de l’obésité, une action globale s’avère indispensable : elle doit impliquer la sphère publique, les professionnels de santé, les éducateurs et, bien sûr, les personnes concernées. Les campagnes de sensibilisation, le développement de programmes nutritionnels adaptés, et l’incitation à une activité physique régulière constituent les pierres angulaires de la lutte contre la progression du surpoids et de l’obésité.

Au niveau individuel, il existe différents leviers pour éviter le passage du surpoids à l’obésité :

  • Surveiller régulièrement son poids et son tour de taille
  • Privilégier une alimentation variée, équilibrée, limitée en sucres et en graisses saturées
  • Pratiquer une activité physique adaptée à ses capacités
  • Échanger avec des professionnels pour un suivi médical et psychologique
  • Favoriser un environnement familial favorable aux bonnes habitudes

L’importance d’un dépistage précoce et d’une prise en charge multidisciplinaire est aujourd’hui reconnue par tous les experts de santé (INSERM, Santé Publique France).

Synthèse et repères essentiels

En France, le surpoids et l’obésité concernent désormais une fraction majeure de la population adulte, avec des conséquences sanitaires notables. La distinction entre ces deux situations est fondée sur l’IMC mais doit toujours être enrichie par une évaluation globale de la santé. Loin d’être de simples chiffres, le surpoids et l’obésité ouvrent la voie à de multiples risques chroniques et réduisent la qualité de vie. Prévenir leur aggravation, encourager un mode de vie actif, solliciter un accompagnement personnalisé sont les principales stratégies pour inverser la tendance et améliorer durablement l’état de santé global.

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