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Odeurs corporelles émotionnelles : des effets étonnants en thérapie de pleine conscience

Les odeurs corporelles émotionnelles pourraient améliorer les résultats anti-anxiété des thérapies de pleine conscience, selon une récente étude pilote suédoise.

Les odeurs corporelles émotionnelles sont un phénomène complexe qui lie les émotions aux odeurs de sueur. Lors d’états émotionnels de peur, joie, stress, etc. , l’organisme libère différents hormones et neurotransmetteurs qui peuvent modifier la composition de la sueur et de son odeur. Ces substances chimiques émotionnelles sont appelées des chimio signaux.

Une personne exposée aux chimiosignaux d’une autre éprouve un état émotionnel similaire. Ce phénomène, inconscient, est souvent mesuré dans les tests physiologiques. La psychologie sociale a bien établi la contagiosité des émotions, comme le rire, la tristesse ou encore la colère.

Une étude pilote, novatrice dans les domaines des neurosciences et de la psychologie, a été menée pour explorer les avantages potentiels des chimiosignaux auprès de personnes présentant des symptômes psychiques : plus précisément, pour déterminer si les odeurs corporelles émotionnelles peuvent améliorer l’efficacité de séances thérapeutiques de pleine conscience pratiquées en cas d’anxiété sociale ou de dépression.

Emma Eliasson, 3ème auteure de cette étude pilote, publiée dans le Journal of Affective Disorders (coécrite par des chercheurs du Karolinska Institutet) et chercheuse postdoctorale au Centre national de recherche et de prévention du suicide (NASP), rappelle, en effet, que :

  • les humains sont aussi influencés par les odeurs corporelles émotionnelles, sans en être conscients,
  • la joie comme la peur sont des vecteurs de communication sociale.

Comment s’est déroulée l’étude ?

Au total, 48 femmes souffrant de symptômes d’anxiété sociale et 30 femmes de dépression ont été réunies pour l’étude et regroupées en 3 groupes exposés respectivement à :

Chaque groupe a pratiqué des exercices de pleine conscience pendant deux jours consécutifs : respiration, méditation et relaxation.

Au cours de ces exercices, les participants ont senti l’odeur corporelle spécifique prévue pour leur groupe et les relevés suivants ont été réalisés :

  • évaluation des niveaux d’anxiété et de dépression auto-déclarés au début et à la fin de chaque séance,
  • mesure de la variabilité de la fréquence cardiaque et de l’activité électrodermique liée à celle des glandes sudoripares (elles-mêmes influencées par l’action du système nerveux sympathique),
  • enregistrement des indicateurs de stress psychologique.

Quels sont les enseignements étonnants des odeurs corporelles émotionnelles ?

a) Une réduction significative des symptômes d’anxiété a été observée le deuxième jour de l’étude chez les personnes exposées aux odeurs corporelles de joie et de peur.

Pour le groupe témoin exposé à l’air pur, l’effet de la pleine conscience a été plus faible.

b) L’anxiété sociale auto-déclarée a diminué sensiblement chez des personnes exposées à des chimio signaux provenant autant de peur que de joie. Ce ne serait donc pas le type d’émotion qui a amélioré l’état psychique des participants mais les chimio signaux véhiculant une sorte de présence humaine.

c) L’exposition à l’odeur corporelle de peur par rapport à l’air pur a provoqué une plus faible variabilité de la fréquence cardiaque. Ce qui semblerait indiquer que l’odeur corporelle de peur a provoqué un état physiologique moins détendu que ce que reflétaient les évaluations auto-déclarées.

d) Aucune différence significative n’a été observée concernant l’activité électrodermique entre les trois groupes.

e) Aucune différence n’a été observée entre les conditions d’odeur dans le groupe présentant des symptômes dépressifs, ce qui pourrait indiquer que les odeurs corporelles n’ont pas les mêmes avantages pour la dépression. Mais l’échantillon de 30 femmes est trop limité selon les chercheurs pour tirer une conclusion.

Les odeurs corporelles émotionnelles pourraient-elles améliorer les séances de pleine conscience ?

À ce stade, il ne s’agit que d’une étude préliminaire : bien qu’une exposition aux odeurs corporelles émotionnelles puisse potentiellement améliorer les séances de pleine conscience contre l’anxiété, l’échantillon de participants était trop faible. D’autres recherches plus vastes et contrôlées sont nécessaires.

Les chercheurs doivent aussi comprendre comment les chimiosignaux contribuent à la réduction de l’anxiété au cours d’une thérapie de pleine conscience. Ces travaux pourraient ouvrir la voie à l’intégration des odeurs corporelles dans les traitements psychologiques.

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Aline Legrand

Ma passion : Les plantes et de la naturopathie, une discipline qui vise à favoriser la santé et le bien-être par des méthodes naturelles.

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