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La répartition des graisses sur votre corps renseigne sur votre risque de cancer

La répartition des graisses sur votre corps oriente le risque de cancer, au-delà du simple IMC

Et si la façon dont nous stockons la graisse comptait autant que le poids total pour le cancer? La réponse est oui, car l’emplacement de la graisse modifie le risque. L’IMC aide, mais il reste trop sommaire pour guider la prévention.

Une étude récente, fondée sur la randomisation mendélienne, apporte des repères solides. Elle s’appuie sur UK Biobank et FinnGen, et examine cinq zones de graisse: abdomen, viscérale, fessiers et cuisses, foie, pancréas. L’objectif est clair, relier ces dépôts à douze cancers liés à l’obésité.

Les résultats surprennent, et ils comptent pour l’action. La graisse abdominale augmente le risque de cancers de l’endomètre, de l’œsophage et du foie. La graisse viscérale et la graisse du foie renforcent aussi le risque de cancer du foie. À l’inverse, la graisse des fesses et des cuisses semble réduire certains risques de cancer du sein et de méningiome.

En pratique, la forme du corps compte, pas seulement le poids. Mieux cibler la graisse à risque peut affiner le dépistage et guider la perte de poids. Nous verrons comment ces données peuvent améliorer la prévention, pas à pas.

Pourquoi l’emplacement des graisses compte plus que l’IMC pour le risque de cancer

L’IMC classe le poids, il n’indique pas où se loge la graisse. Le risque de cancer dépend aussi de cette répartition. Des données récentes, appuyées par la génétique, confirment ce point. Le lieu d’accumulation influence l’inflammation, les hormones et le métabolisme. Vous voulez évaluer un risque réel, pas un simple chiffre. La forme corporelle apporte alors une information clé.

Les limites de l’IMC dans l’évaluation des risques

L’IMC ne distingue pas muscle et graisse, ni leur localisation. Deux personnes avec un IMC identique peuvent avoir des risques opposés. La graisse profonde dans l’abdomen n’a pas le même effet que celle des cuisses.

Les recherches sur le cœur ont déjà montré cet effet de répartition. La graisse abdominale, en particulier, est liée à des événements cardiaques majeurs. Pour le cancer, les liens sont plus complexes, avec des effets qui varient selon le site tumoral. Une étude basée sur la randomisation mendélienne confirme cette variabilité par type de cancer.

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Pourquoi cela compte-t-il autant pour vous et votre médecin? Parce que la graisse centrale favorise l’inflammation, l’insulino-résistance et des signaux de croissance. Ces mécanismes augmentent certains risques, même quand l’IMC paraît “normal”. L’inverse est aussi vrai, une graisse périphérique peut avoir un profil hormonal différent.

En pratique, l’IMC est utile pour un repérage rapide. Il reste un indicateur grossier. Une évaluation fiable doit intégrer la distribution des graisses. Les cliniciens devraient examiner le tour de taille, la composition corporelle et, si possible, des marqueurs hépatiques. Un suivi ciblé apporte une image plus juste du risque réel.

Points clés à retenir:

Ces sujets peuvent également vous intéresser:
  • IMC: mesure globale, ne capte ni la forme ni l’emplacement.
  • Risque variable: la localisation modifie inflammation, hormones et métabolisme.
  • Décision clinique: intégrer tour de taille, graisse viscérale et signes hépatiques.

Les cinq zones de graisse et leur rôle potentiel

L’étude a analysé cinq dépôts adipeux, chacun avec des effets biologiques distincts. Voici les bases à connaître pour comprendre leur impact potentiel.

  • Graisse abdominale sous-cutanée (ASAT): située sous la peau du ventre. Elle favorise des médiateurs inflammatoires et peut accompagner une hyperinsulinémie. Elle s’associe à des risques accrus pour plusieurs cancers liés à l’obésité.
  • Graisse viscérale (VAT): entourant les organes abdominaux. Elle draine vers le foie par la veine porte, ce qui alimente la stéatose et un état pro-inflammatoire. Elle augmente les signaux de croissance cellulaire, avec un lien marqué avec le foie.
  • Graisse gluteofémorale (GFAT): sur les hanches et les cuisses. Elle stocke les lipides de façon plus stable, avec un profil hormonal différent. Elle pourrait exercer un effet protecteur sur certains cancers du sein et le méningiome.
  • Graisse du foie: reflet d’une stéatose hépatique. Elle entretient un stress oxydatif et une inflammation locale. Elle s’associe à un risque plus élevé de cancer du foie.
  • Graisse du pancréas: infiltration graisseuse du tissu pancréatique. Elle perturbe la fonction endocrine et la signalisation insulinique. Elle peut créer un microenvironnement propice à la carcinogenèse.

Ces zones n’agissent pas de façon isolée. Elles interagissent par des hormones, des cytokines et des voies métaboliques. L’approche génétique de l’étude renforce le lien causal entre répartition adipeuse et risque, ce qui soutient un ciblage plus précis en prévention.

Comment les graisses dans différentes zones affectent les risques de cancers spécifiques

La localisation des graisses modifie le risque, selon le type de cancer. Les données génétiques récentes appuient ce constat, en distinguant ventre, viscères, hanches-cuisses, foie et pancréas. Nous examinons ici les effets par site tumoral, afin de guider l’évaluation clinique et la prévention.

Graisse du ventre : un facteur de risque majeur pour trois cancers

La graisse sous-cutanée abdominale ressort comme la plus impactante parmi les douze cancers évalués. Elle est associée à un risque plus élevé de cancer de l’endomètre, de l’œsophage et du foie. Cet excès s’accompagne souvent d’insulino-résistance, d’un état inflammatoire et d’un excès d’adipokines, ce qui nourrit des signaux de croissance cellulaire.

Pourquoi ce dépôt pèse-t-il autant sur le risque? Le drainage métabolique favorise une hyperinsulinémie, des cytokines pro-inflammatoires et une dysrégulation hormonale. Chez certaines femmes, l’aromatisation périphérique des androgènes en estrogènes peut aussi stimuler l’endomètre. Le tube digestif supérieur, exposé à un reflux acide plus fréquent dans l’obésité, subit un stress chronique qui s’ajoute à l’inflammation systémique.

Points pratiques à retenir:

  • Endomètre: hausse du risque avec la graisse abdominale, via hormones et insuline.
  • Œsophage: risque accru, avec reflux et inflammation chronique.
  • Foie: risque aggravé, surtout quand s’ajoutent graisse viscérale et stéatose hépatique.

Fait marquant, ce même dépôt semble réduire certains risques de cancer du sein. L’effet varie selon le sous-type et le contexte hormonal, ce qui rappelle la complexité des voies biologiques en jeu. En prévention, la priorité reste claire, réduire l’adiposité centrale et surveiller le tour de taille.

Graisse des hanches et cuisses : un effet protecteur surprenant

La graisse gluteofémorale, située sur les hanches et les cuisses, montre un profil protecteur. Elle s’associe à une baisse du risque de certains cancers du sein et du méningiome. Ce tissu agit comme un réservoir lipidique plus stable, avec moins de cytokines pro-inflammatoires qu’au niveau abdominal.

Des experts avancent une piste hormonale. Ce dépôt pourrait moduler l’équilibre des estrogènes et d’autres signaux endocriniens, avec un effet anti-prolifératif dans certains contextes. Le stockage périphérique limite aussi le débordement de lipides vers le foie, ce qui réduit l’insulinémie et le stress oxydatif.

Implications cliniques concrètes:

  • Se fier moins à l’IMC et plus à la forme corporelle.
  • Mesurer taille et rapport taille-hanche, et surveiller la stéatose.
  • Cibler la réduction de la graisse centrale par activité physique et déficit calorique, car la perte locale dirigée n’est pas réaliste.

En résumé, la forme en poire semble plus favorable que la forme en pomme. La localisation de la graisse compte pour la biologie tumorale, et pour les choix de dépistage et de prévention.

Les mécanismes biologiques derrière ces liens

La répartition des graisses modifie l’inflammation, les hormones et le métabolisme. Ces voies règlent une partie du risque de cancer. Des analyses génétiques récentes appuient des liens causaux par zone de graisse. Les effets varient selon le tissu adipeux et le type de cancer, ce qui explique des résultats parfois opposés.

En bref, la graisse centrale amplifie des signaux de croissance, la stéatose et l’insulino‑résistance. La graisse gluteofémorale, plus stable, semble tamponner ces excès. Comprendre ces mécanismes aide à prioriser la prévention.

Inflammation et hormones : comment la graisse viscérale aggrave les risques

La graisse viscérale agit comme une usine à signaux pro‑inflammatoires. Elle libère des cytokines qui entretiennent un feu de faible intensité, mais constant. Ce feu stimule la prolifération cellulaire et affaiblit les défenses locales.

Trois chaînes d’événements se renforcent mutuellement:

  • Insuline et IGF‑1: la résistance à l’insuline s’installe, l’hyperinsulinémie persiste. Cela active des voies de croissance qui favorisent l’initiation tumorale.
  • Inflammation portale: la graisse viscérale draine vers le foie par la veine porte. Le foie accumule des lipides, l’inflammation locale augmente, le stress oxydatif s’élève.
  • Adipokines: plus de leptine pro‑proliférative, moins d’adiponectine protectrice. Le microenvironnement devient propice à la survie des cellules anormales.

Ces mécanismes se reflètent dans les risques observés. La graisse abdominale est liée à des hausses de risque pour l’endomètre, l’œsophage et le foie. La graisse viscérale et la graisse du foie renforcent le risque de cancer hépatique, ce qui cadre avec la stéatose et l’inflammation chronique. Pour l’œsophage, l’obésité centrale augmente aussi le reflux, ce qui ajoute une agression muqueuse.

Le rôle des hormones sexuelles compte aussi. Le tissu adipeux augmente l’aromatisation des androgènes en œstrogènes. Un excès d’œstrogènes stimule l’endomètre et favorise la croissance de cellules sensibles. Chez certaines femmes, ce biais hormonal se combine à l’hyperinsulinémie, ce qui accroît encore le risque.

Que retenir pour l’action clinique?

  • Cibler la graisse centrale reste prioritaire, car elle active plusieurs voies nocives.
  • Surveiller la stéatose et la glycémie apporte des signaux d’alarme utiles.
  • Ne pas se fier au seul IMC, la distribution dicte une partie du danger.

Effets protecteurs potentiels de certaines graisses

La graisse gluteofémorale, située sur hanches et cuisses, se comporte autrement. Elle stocke les lipides de façon plus stable, avec moins d’inflammation systémique. Elle semble agir comme un réservoir sûr, ce qui réduit l’afflux de graisses vers le foie.

Des effets hormonaux pourraient aussi jouer. Ce dépôt module l’équilibre des œstrogènes et d’autres signaux endocriniens, avec un profil moins prolifératif. L’étude citée signale une baisse du risque pour certains cancers du sein et le méningiome, un résultat jugé surprenant par des oncologues, qui y voient une piste hormonale crédible.

Pourquoi cet effet protecteur possible?

  • Moins de cytokines pro‑inflammatoires que la graisse abdominale.
  • Adiponectine plus élevée, avec effets métaboliques favorables.
  • Moins de lipotoxicité hépatique, ce qui limite l’insulino‑résistance.

Ce signal ne justifie pas de viser plus de graisse périphérique. Il indique que la forme du corps influence le risque, à poids égal. La priorité reste d’abaisser la graisse centrale, par l’activité physique, une alimentation sobre en excès calorique et un suivi métabolique.

Points clés à appliquer:

  • Mesurer tour de taille et rapport taille‑hanche pour qualifier le risque.
  • Réduire la sédentarité pour faire baisser la graisse viscérale.
  • Intégrer le profil hormonal dans l’évaluation, surtout chez les femmes.

Implications pour la prévention du cancer et la gestion du poids

La répartition des graisses oriente le risque, pas seulement la quantité. La graisse abdominale, viscérale et hépatique s’associe à des hausses de risque. La graisse des hanches et des cuisses montre parfois un effet protecteur. Passer d’un simple IMC à une vision centrée sur l’emplacement aide à agir plus tôt et mieux.

Une perte de poids modérée peut déjà aider. Chez des femmes ménopausées, une baisse d’au moins 5 % du poids a réduit les cancers liés à l’obésité. Viser la graisse centrale reste prioritaire, car elle alimente l’inflammation, l’insuline élevée et des signaux hormonaux actifs.

Stratégies pour réduire la graisse nocive

L’objectif est clair, réduire la graisse du ventre et la stéatose. Les pistes ci‑dessous reposent sur des preuves simples et applicables.

  • Bouger plus, bouger mieux: 150 à 300 minutes d’activité modérée par semaine. Ajoutez 75 minutes d’effort soutenu si vous le pouvez. Deux séances de renforcement musculaire par semaine, pour préserver la masse maigre.
  • Mélanger cardio et force: l’endurance fait baisser la graisse viscérale. La musculation améliore l’insuline et augmente la dépense au repos.
  • Intensité par intervalles: des blocs courts et intenses réduisent la graisse centrale plus vite. Adaptez l’effort à votre niveau, avec avis médical si besoin.
  • Alimentation simple et structurée: visez un léger déficit calorique, sans restriction extrême. Plus de protéines, de fibres, de légumes et de légumineuses. Moins d’alcool, de sucres ajoutés et d’ultra‑transformés.
  • Qualité des graisses: privilégiez huile d’olive, noix et poissons gras. Limitez les graisses trans et les fritures.
  • Gérer le foie gras: la perte de 5 à 10 % du poids réduit la graisse hépatique. La baisse de l’alcool et des boissons sucrées aide beaucoup.
  • Sommeil et stress: 7 à 8 heures par nuit. Le stress chronique entretient la faim et l’insuline.
  • Suivi régulier: mesurez le tour de taille. Un tour de taille plus élevé marque un risque plus fort, même avec un IMC normal.

Repères utiles:

  • Ciblez la graisse centrale, car elle augmente le risque pour l’endomètre, l’œsophage et le foie.
  • Maintenez la masse musculaire, car elle protège le métabolisme.
  • Visez des gains réalistes, 0,5 à 1 % de poids en moins par semaine.

En pratique, vous ne pouvez pas “sécher” une zone précise. Vous pouvez toutefois réduire la graisse viscérale en priorité, grâce au déficit calorique, à l’activité physique mixte et à un sommeil régulier. Ces leviers diminuent l’insuline, l’inflammation et les adipokines pro‑croissance.

Le rôle des médecins dans l’évaluation des risques

Les soignants doivent aller au‑delà de l’IMC. Le chiffre ne décrit ni la forme, ni la biologie. Un conseil précis demande d’évaluer la répartition des graisses et le profil métabolique.

Que devraient‑ils intégrer?

  • Mesures anthropométriques: tour de taille, rapport taille‑hanche, poids et trajectoire de poids.
  • Marqueurs métaboliques: glycémie, HbA1c, lipides, enzymes hépatiques. Ces repères suivent l’insuline et la stéatose.
  • Imagerie quand indiqué: échographie hépatique pour la stéatose. Estimation de la graisse viscérale si disponible.
  • Facteurs hormonaux: statut ménopausique, contraception, troubles du cycle. Le tissu adipeux influence les estrogènes.
  • Antécédents et mode de vie: tabac, alcool, activité, sommeil, médicaments qui favorisent la prise de poids.
  • Risque par site tumoral: dépistage renforcé en cas d’adiposité centrale élevée, surtout pour l’endomètre, l’œsophage et le foie.

Conseils cliniques à privilégier:

  • Personnaliser la prévention selon la forme corporelle, pas l’IMC seul.
  • Fixer des cibles claires: perte de 5 à 10 % du poids, baisse du tour de taille.
  • Proposer des options graduées: nutrition structurée, activité encadrée, puis traitements du poids si besoin. Les approches médicales ou chirurgicales se discutent face à un risque métabolique élevé.

Ce cadre suit les signaux génétiques récents. La localisation des graisses influence les risques par des voies d’insuline, d’inflammation et d’hormones. Un suivi axé sur la graisse centrale, la stéatose et le profil hormonal améliore le conseil et le dépistage. En somme, la distribution des graisses guide l’action bien plus que l’IMC seul.

En quelques lignes

La répartition des graisses sur votre corps oriente le risque de cancer, au-delà du simple IMC. La graisse abdominale augmente le risque d’endomètre, d’œsophage et du foie. Les graisses des hanches et cuisses réduisent certains risques du sein et du méningiome. L’étude par randomisation mendélienne guide la prévention, au plus près du profil.
Parlez à votre médecin pour un bilan ciblé, puis avancez avec confiance.

 

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