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NutritionMédecine douce

Dr Gilles Mondoloni : l’alimentation diminue les douleurs articulaires

Marie Desange

Le Docteur Gilles Mondoloni, médecin ostéopathe attaché des Hôpitaux de Paris en rhumatologie, vous révèle les choix alimentaires à privilégier et ceux à éviter, pour faire diminuer les douleurs articulaires liées à l’usure, l’âge ou l’arthrose. Un vrai régime anti-douleur.

Si vos articulations vous font souffrir, ne négligez pas votre alimentation. Une mauvaise alimentation peut contribuer à amplifier vos douleurs, à l’inverse, une alimentation bien choisie peut contribuer à vous soulager et à bloquer la progression de la douleur. La solution aux douleurs articulaires pourrait venir de ce que vous mettez ou non dans votre panier de courses.

La douleur articulaire se nourrit de viande, lait et fromage

Les viandes rouges mais aussi le porc et l’agneau contiennent des graisses saturées pro-inflammatoires et sont donc à éviter pour la santé des articulations. Préférez des viandes blanches pauvres en graisses saturées. La viande la plus intéressante est le poulet de ferme, idéalement bio. Restez raisonnable sur les quantités et la fréquence, car la viande contient beaucoup d’acide arachidonique, qui, dans l’organisme, va se transformer en prostaglandine, une molécule pro inflammatoire.

Le fromage est en tant que tel un aliment acidifiant. De plus, la graisse contenue dans le fromage encrasse l’organisme en favorisant les dépôts alimentaires dans les capsules articulaires, ce qui entraîne des douleurs. Préférez le fromage de brebis ou de chèvre, moins inflammatoire et moins acidifiant que celui de vache, et n’en consommez qu’une seule fois par jour. Le lait, notamment celui de vache, est un aliment acidifiant et donc agressif pour les articulations. Diminuez votre consommation de produits laitiers et favorisez ceux de chèvre ou de brebis, moins acidifiants. Vous pouvez par exemple consommer un yaourt de chèvre ou de brebis par jour. Pensez aussi aux sources de calcium végétales. Pour les produits laitiers au lait de vache, préférez du lait bio, plus qualitatif. En effet, le lait non bio provient de vaches mal nourries, et sera donc trop riche en substances pro-inflammatoires et trop pauvres en oméga-3 qui, quant à eux, sont de bons anti-inflammatoires.

Les bonnes graisses qui soulagent l’inflammation articulaire

Il est important de favoriser les graisses qui observent un faible ratio oméga-6 / oméga-3 (idéalement inférieur à 5) car les oméga-6 sont des acides gras pro-inflammatoires alors que les oméga-3 sont anti-inflammatoires. Optez pour l’huile de colza, de noix, de lin ou encore de caméline et de périlla : leur ratio oméga-6 / oméga-3 est de 3 ou de 4. Pensez aussi aux poissons gras (sardines, maquereau, hareng…) qui constituent de bonnes sources d’oméga-3. L’huile d’olive, quant à elle, est antioxydante et sera donc intéressante pour diminuer le stress oxydatif mais elle reste pauvre en oméga-3. Le beurre apporte des vitamines A, C, D et E et des oligo-éléments : mieux vaut un peu de beurre de bonne qualité que de la margarine au tournesol qui augmente l’inflammation de l’organisme.

Charcuterie et oeufs: pas n’importe lesquels

La charcuterie est un cumul de risques, elle contient des nitrites cancérigènes, des acides gras saturés, elle favorise la prise de poids et l’inflammation et entraîne donc des douleurs articulaires, elle contient également beaucoup de sel et très peu d’antioxydants. Evitez la charcuterie, ne la consommez que pour le plaisir de façon occasionnelle. Parmi l’étendue du choix, optez plutôt pour du jambon, de préférence du jambon de poulet.

La qualité de l’œuf dépend de la manière dont est nourrie la poule. Si la poule est élevée en plein air, dans un élevage biologique, elle aura une alimentation diversifiée (végétaux, graines, vers…) et fabriquera des œufs riches en oméga-3, un bon anti inflammatoire. A l’inverse, les poules non bios élevées en batterie sont nourries avec du maïs et du tournesol, des aliments de mauvaise qualité et peu diversifiés. Leurs œufs seront alors pauvres en oméga-3 et donc assez inflammatoires pour nous qui les consommons. Maximum quatre œufs bio par semaine.

Gluten et soda le moins possible, thé vert autant que possible

Le gluten est un composant inflammatoire. De manière générale, il serait intéressant de diminuer notre consommation de gluten, sans pour autant la supprimer. Diminuez globalement votre consommation de pain, de pizza ou encore de gâteaux mais ne soyez pas trop strict : créer de la frustration est souvent plus péjoratif pour l’organisme que s’autoriser des aliments riches en gluten de temps en temps. Et sachez aussi faire la différence qualitative entre le blé contenu dans un bon pain bio fabriqué avec du blé artisanal et du pain blanc industriel, moins intéressant. Bon à savoir : Pour le moment, le lien entre diminution drastique de la consommation de gluten et soulagement des douleurs articulaires n’a été prouvé que dans les cas d’une intolérance au gluten.

Les sodas et les jus de fruits favorisent la prise de poids et augmentent l’index de glycation, qui correspond à une fixation du sucre sur les cellules articulaires. C’est ce qu’on appelle la ‘caramélisation’ des cellules : le cartilage devient alors plus dur et plus figé. La boisson idéale contre les douleurs articulaires : Une eau minérale peu minéralisée (telles que Volvic, Evian, Mont Roucous…Pour le café et du thé, en consommer est une très bonne idée ! Le thé, surtout le thé vert, et le café sont des boissons drainantes et détoxifiantes riches en antioxydants. Restez raisonnable et ne dépassez pas deux ou trois tasses par jour.

 

 

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