
Sucre, santé, danger… La question ne concerne plus seulement la ligne mais interroge tous les pans de notre bien-être. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) recommande de ne pas dépasser 6 cuillères à café de sucre par jour, soit environ 25 g, pour un adulte à activité modérée. Une dose qui inclut la majorité des aliments sucrés du quotidien, mais qui exclut les sucres naturellement présents dans les fruits entiers, dont les fibres ralentissent l’absorption et protègent l’organisme. Pourquoi cette vigilance ? Parce qu’une consommation excessive de sucre favorise prise de poids, obésité, diabète de type 2 et multiplie les risques de maladies chroniques, parfois bien avant les premiers kilos superflus. Une raison de plus pour adopter rapidement une alimentation saine et équilibrée centrée sur le contrôle de l’apport sucré. Chez l’enfant, la barre est encore plus basse : ne pas dépasser 3 cuillères à café (12 g) quotidiennement. Le sucre, s’il sert de carburant rapide (glucose), n’est jamais « indispensable » en excès, car protéines et lipides jouent le même rôle… sans les effets délétères.
Les sucres à surveiller (et ceux qu’on peut ignorer)
La dose limite concerne tous les sucres dits « libres » ou ajoutés (saccharose, fructose, sucre liquide, sirop, miel …) présents naturellement ou ajoutés aux recettes, yaourts, desserts, jus de fruits, pâtisseries… Les fruits entiers sont, eux, exemptés de la limite quotidienne, car leurs fibres freinent le pic glycémique et réduisent l’impact métabolique. Les sucres du lait (lactose) ne sont pas inclus non plus. Par contre, attention aux jus de fruits, même 100 % pur jus, qui comptent comme du sucre ajouté : ils font grimper l’addition.
Excès de sucre : quels sont les dangers concrets ?
Quand le sucre n’est pas immédiatement transformé en énergie (activité physique, travail du cerveau…), il s’accumule sous forme de graisse, principalement à partir du foie. Résultat : prise de poids, stockage adipeux, fatigue, insulino-résistance, hyperglycémie chronique, puis apparition du fameux diabète de type 2 si rien ne change. Ajoutez à cela un risque de stéatose hépatique (« foie gras du sucre »), de maladies cardiovasculaires, de bouleversements hormonaux et d’appétence pour le goût sucré qui fait entrer dans un cercle vicieux. Plus on mange sucré, plus on développe une accoutumance… et plus l’industrie agroalimentaire en profite.
Les sucres cachés : l’ennemi numéro 1 dans l’alimentation moderne
Fini le temps où le sucre se limitait au café. Aujourd’hui, la plupart des apports cachés proviennent des plats cuisinés et des aliments industriels. Pain de mie, pizza, sauces tomates, pizza, cornichons, charcuteries, soupes, même certains bouillons cubes ou chips : chaque produit ultra-transformé recèle du sucre, dissimulé sous des noms variés (sirop de maïs, fructose, maltodextrine, etc.). Les industriels ajoutent du sucre non seulement pour corriger le goût et améliorer la conservation, mais aussi pour fidéliser le client grâce à l’aspect addictif du goût sucré. Résultat : on double ou triple sa ration sans en avoir conscience.
Bien lire les étiquettes : les mots à repérer pour éviter les pièges
- Attention aux équivalents de sucre : glucose, sirop de glucose, sirop d’agave, isoglucose, maltose, dextrose, saccharose, lactose, jus de datte…
- Un ingrédient dont le nom finit en “-ose” est souvent un sucre
- La mention “sans sucre ajouté” ne signifie pas zéro sucre, mais simplement absence de sucre ajouté lors de la préparation
- Vérifiez les quantités : plus de 5 g de sucre pour 100 g est déjà un apport élevé pour un plat salé, yogourt, sauce, etc.
- Consultez les listes ingrédients, le sucre y sera toujours mentionné s’il est ajouté, quelle que soit sa forme
Astuce : manger moins de sucre sans s’en priver totalement
- Préparez maison le maximum de plats et desserts, pour contrôler chaque ingrédient
- Diminuez progressivement la part de sucre ajouté dans boissons chaudes, céréales du matin, yaourts, compotes
- Remplacez les boissons sucrées par de l’eau, des tisanes non sucrées, du thé ou du café nature
- Évitez de grignoter biscuits, bonbons, barres chocolatées, jus ou sodas en dehors des repas, cause principale du “trop”
- Mettez l’accent sur les fruits entiers, à consommer tels quels pour profiter des fibres et de la satiété naturelle
- Privilégiez les produits bruts, peu transformés, et cuisinez une fois par semaine des goûters maison à faible teneur en sucre
Pour plus de pistes ou de chiffres clés, explorez la rubrique aliments riches en sucres cachés.
Pourquoi le sucre est-il si présent dans notre alimentation ?
Au-delà du goût, le sucre prolonge la conservation (en inhibant certains germes), améliore la texture (dans les gâteaux, sauces, yaourts) et permet d’unifier la saveur (notamment dans des aliments acides ou amers). C’est aussi un exhausteur de goût puissant. Pour l’industrie, il a donc plusieurs utilités qui vont bien au-delà du simple plaisir, mais malheureusement au détriment de la santé publique. Les enfants, âgés ou personnes fragiles, exposés dès le plus jeune âge à une alimentation riche en sucre, développent plus tôt des préférences marquées, et, à terme, des risques métaboliques accrus.
Enfants : le sucre, un seuil à ne jamais dépasser
Pour les moins de 12 ans, la limite tombe à 12 g (3 cuillères à café) par jour – ce qui est rapidement atteint avec une canette de soda, un yaourt aux fruits ou une barre chocolatée. Les boissons et encas sucrés occasionnels sont à réserver à des événements exceptionnels. Commencez jeune à limiter les goûts sucrés très précoces : moins d’habitude, moins de tentation, et une prévention optimale du surpoids ou du diabète juvénile, en plein essor dans les pays occidentaux.
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Quels sont les bons réflexes au quotidien ?
- S’intéresser à son alimentation, lire les étiquettes, choisir des alternatives moins sucrées
- Ne pas cumuler plusieurs sources cachées (ex : jus de fruits + biscuits + plat cuisiné dans la même journée)
- Prendre le temps d’adapter le palais à moins de sucré : après 15 jours, l’attirance naturelle pour le goût sucré diminue
- Mettre en place une règle “zéro sucre ajouté” pour les boissons et les repas de base
- Avoir toujours des fruits frais, oléagineux ou graines à portée de main pour éviter la tentation des snacks transformés
À retenir : privilégier une alimentation brute, s’éduquer à la sobriété sucrée
Respecter la dose limite de 25 g de sucre par jour recommandée par l’OMS n’est pas si exigeant, si l’on opte pour des produits frais, une cuisine maison et une lecture attentive des étiquettes. Les sucres naturels des fruits et du lait, bien tolérés par l’organisme, ne posent pas de problème dans la majorité des cas. Mais les apports “cachés” explosent rapidement la dose tolérable et sont à l’origine du boom des maladies métaboliques. Pour aller plus loin, consultez les conseils concrets pour adopter une alimentation saine, repérez les pièges à sucre dans l’industrie agroalimentaire et apprenez à cuisiner autrement pour renouer avec la vraie gourmandise, mais sans danger.