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Vivre près d’une autoroute rend fou

Hélène Leroy

Les personnes qui vivent près de routes à fort trafic semblent être plus sujets à développer une démence que ceux qui habitent plus en retrait de ces artères. C’est la conclusion d’une vaste étude publiée dans le Lancet  qui suggère que la pollution de l’air engendrée par les véhicules pourrait être un facteur de risque de maladie neurologique.

Une étude publiée cette semaine dans la revue The Lancet indique que des résidents de l’Ontario qui habitaient dans un rayon de 50 mètres d’une autoroute ou d’une autre route à fort débit de circulation ont couru 7 % plus de risques de développer une démence que ceux qui vivaient à plus de 300 mètres des artères achalandées.

Ce risque accru tombe à 4 % pour ceux dont le domicile est situé à une distance de 50 à 100 mètres d’une route propre au trafic intense. Les auteurs de l’étude ont évalué cette même hausse de risque à 2 % pour une distance de 100 à 200 mètres.

Les chercheurs de l’agence de santé publique de l’Ontario (SPO) et de l’Institut des sciences évaluatives cliniques (ICES) ont par ailleurs constaté que les citoyens qui ont toujours habité à proximité de grandes artères routières sont d’autant plus vulnérables à la démence que ceux qui ont vécu dans ces mêmes zones moins longtemps, a souligné l’un des auteurs, le Dr Ray Copes.

Les risques augmenteraient ainsi de 12 % pour les personnes qui ont vécu à 50 mètres d’une route hautement empruntées par véhicules pendant une période prolongée.

Les scientifiques ne sont toutefois pas parvenus aux mêmes conclusions concernant deux autres troubles neurologiques chroniques : la maladie de Parkinson et la sclérose en plaques.

Observation du dossier médical de 6,5 millions de personnes

L’étude s’appuie sur l’analyse des dossiers médicaux de 6,5 millions d’Ontariens âgés de 20 à 85 ans. Ceux qui souffrent d’une maladie neurologique ont été exclus du champ d’analyse des chercheurs. Les experts ont fait un retour dans le temps, jusqu’en 1996, pour déterminer à quelle distance d’une artère routière importante les sujets de l’étude avaient vécu, selon les codes postaux des adresses où ils ont habité. Au cours de l’étude de suivi faite de 2001 à 2012, les scientifiques ont identifié près de 244 000 personnes âgées de 55 ans et plus souffrant de démence partout dans la province. « Avec notre exposition étendue au trafic et avec la tendance importante des gens à vivre dans des villes, de nos jours, cela a de sérieuses implications en matière de santé publique », a fait valoir l’auteur principal de l’étude, le Dr Hong Chen.

 

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