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Médecine douceBien être

Un fort stress peut-il vraiment être la cause de cancer?

Hélène Leroy

Le stress est utile à l’organisme et nous aide à être plus attentif, vigilant et réactifs dans des moments de tension. Mais lorsque le stress devient chronique, rien ne va plus. Sans se faire voir, il va déréglé l’organisme et favoriser les mécanismes de l’inflammation qui vont favoriser à leur tout l’évolution d’un cancer déjà installé. Marcher, manger sain, méditer, respirer, tout ce qui peut avoir une activité anti-stress aura aussi un effet anti-cancer.

D’un point de vue physiologique, le stress est une réaction bénéfique, absolument essentielle pour faire face à une situation inconnue ou à un danger. Par exemple, si votre alarme d’incendie se déclenche subitement au milieu de la nuit, l’intégration du bruit par votre cerveau provoquera quasi instantanément une libération massive d’adrénaline, une hormone de stress qui a pour fonction de préparer l’individu à confronter la menace. L’adrénaline provoque un état d’éveil maximum, l’accélération du débit sanguin ainsi que la dilatation des voies respiratoires, toutes des réponses destinées à répondre le plus rapidement possible au danger et améliorer les chances de survie.

Stress, un promoteur de l’inflammation

En plus de ces situations de stress aigu, plusieurs expériences de vie peuvent générer un état de stress de moindre intensité, mais qui s’échelonne néanmoins sur de plus longues périodes.  Des problèmes familiaux, la pression exercée par le milieu de travail ou encore certains événements tragiques comme la mort d’une personne chère peuvent tous provoquer un stress intense qui, lorsqu’il se produit de façon chronique, entraîne de profondes répercussions sur l’équilibre des fonctions physiologiques. Par exemple, la hausse d’adrénaline associée au stress induit un dérèglement marqué de la fonction du système immunitaire; ainsi, les individus stressés ont des niveaux élevés de globules blancs dans le sang (leucocytose), en particulier certaines cellules impliquées dans l’inflammation. Le stress chronique n’est donc pas seulement un élément néfaste pour la santé mentale et émotionnelle, mais aussi un état qui peut entraîner de graves répercussions sur le plan physiologique.

Le stress, aide à la progression des tumeurs

Le stress intense est souvent évoqué comme un facteur qui peut déclencher l’apparition d’un cancer. L’ensemble des données accumulées jusqu’à présent ne montre pas de lien entre le stress psychologique et le développement du cancer. Un bon exemple provient d’études sur des parents dont les enfants souffrants de cancer ou décédés en bas âge et qui ont révélé que ces parents, pourtant exposés à un très haut niveau de stress, ne présentaient pas de risque accru de cancer comparativement à la population en général.

Même si le stress chronique ne semble pas suffisant pour générer un cancer, il n’en demeure pas moins que les effets négatifs du stress sur l’organisme pourraient avoir un impact sur l’évolution de cancers existants. Par exemple, on sait depuis plusieurs années que la progression d’un cancer de sa forme immature à sa forme agressive, souvent caractérisée par l’apparition de métastases, fait appel à plusieurs  mécanismes liés à l’inflammation notamment. Si le stress n’est pour l’instant pas reconnu comme cause possible du cancer, en revanche, il peut en être un promoteur en stimulant le développement tumoral.

Ces observations montrent à quel point certaines conditions physiologiques externes comme le stress peuvent altérer l’équilibre de l’organisme et avoir un impact énorme sur la progression de maladies aussi graves que le cancer. La mise en pratique d’activités reconnues pour réduire le stress chronique comme l’exercice physique régulier, la méditation ou toute autre activité apaisante qui valorise les aspects positifs de la vie et minimise ses désagréments ne peut qu’avoir des répercussions positives sur la santé.

Source

Olsen et coll. Cancer in parents of children with cancer. N Engl J Med,; 333:1594-99. (2) Li et coll. Cancer survival in parents who lost a child: A nationwide study in Denmark. Br J Cancer, 2003; 88:1698-701.

Sloan et coll. The sympathetic nervous system induces a metastatic switch in primary breast cancer. Cancer Res 70:7042-52.

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