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Stévia, sucralose, saccharine et aspartame… modifieraient votre microbiome et votre glycémie.

Margot Fontenive

Selon une étude établie en 2018, les produits « sans sucre » auraient des effets sur la santé intestinale. Stévia, saccharine, aspartame… Les édulcorants qui remplacent le sucre deviennent de plus en plus répandus dans les foyers. Leur consommation ne serait jamais anodine pour notre santé, qu’ils soient naturels ou artificiels. Alors qu’est-ce que vous devez savoir sur les édulcorants artificiels ?

Une hypothèse confirmée récemment.

L’effet perturbateur du sucralose sur la muqueuse intestinale a déjà été évoqué mainte fois dans le passé. Il favoriserait le développement de la maladie de Crohn chez certaines personnes. Encore une fois, les édulcorants artificiels font l’objet de critiques. D’ailleurs, les recherches continuent sur les éventuels liens entre ces produits sans sucre et le microbiote intestinal, pouvant causer l’intolérance au glucose. Une équipe américaine a mené un essai randomisé qui a donné des résultats qui suscitent la curiosité des internautes. Le 19 août 2022, cette équipe a confirmé que les édulcorants non nutritifs induisent différents changements spécifiques et individuels sur la réponse glycémique de notre organisme. En effet, ils modifieraient le microbiome intestinal. Cette découverte va pourtant à l’encontre de ce que l’on a toujours pensé de ces produits. Notamment, qu’ils soient biologiquement inertes et pas adaptés à ceux qui sont sujets à une prise de poids ou au diabète.

La consommation d’édulcorants artificiels au quotidien.

Nous consommons ces produits sans sucre depuis plusieurs années pour donner ce goût sucré aux aliments et aux boissons zéro sucre. Ils étaient considérés comme l’alternative parfaite aux édulcorants hypercaloriques ayant aussi de nombreux effets sur la santé. Ils ne coûtent pas cher et sont pauvres en calories. Par conséquent, ils représentaient la solution idéale, du moins jusqu’ici, pour contrer les effets du sucre sur le taux de glycémie. De nombreuses personnes en consomment quotidiennement encore jusqu’à maintenant, et ce, partout dans le monde, car en théorie, ils seraient plus sains par rapport aux édulcorants caloriques.

Intolérance au glucose, qu’est-ce que c’est ?

Une intolérance au glucose est le résultat d’un corps développant une résistance à l’insuline. Cette hormone responsable de la régulation de la glycémie. Quand l’organisme résiste à l’insuline, le glucose continue à circuler dans le sang sans pouvoir nourrir les cellules. Cela a pour conséquence chez les personnes atteintes de diabète de type 2.

Le rapport entre les édulcorants non nutritifs et la réponse glycémique est enfin dévoilé.

Cette étude a été portée sur 120 sujets sains. L’objectif était de confirmer que les édulcorants non nutritifs stoppent la réponse glycémique. L’équipe a administré des doses de sucralose, de glucose, de saccharine, de stévia et/ou d’aspartame à ses sujets qui n’en consommaient pas. Après leur avoir effectué des tests de tolérance au glucose, les résultats ont confirmé son hypothèse : la réponse glycémique était significativement élevée au moment de l’exposition au sucralose et à la saccharine.

L’effet des édulcorants sur le microbiote intestinal.

Les mêmes chercheurs ont émis l’hypothèse selon laquelle les édulcorants non nutritifs affectent le métabolisme du corps humain. Cela est dû au fait que ces produits modifient le microbiome intestinal. Ils ont mené leurs études sur des modèles animaux et ont analysé les échantillons de microbiome recueillis dans les selles. Cela, avant et après la consommation de stévia, sucralose, saccharine et aspartame. Selon les résultats, les édulcorants non nutritifs altèrent les bactéries présentes dans l’intestin. En effet, les souris à qui les chercheurs ont donné un édulcorant artificiel ont présenté une intolérance au glucose. Celles qui ont consommé du sucre ou de l’eau n’ont pas développé d’intolérance au glucose. La saccharine est celle qui a exercé l’effet le plus marqué de tous les édulcorants utilisés.

Les résultats sont hautement personnalisés, pouvant mener à des altérations glycémiques suivant le métabolisme du consommateur. Ils pourraient cependant ne pas avoir d’effets chez certains consommateurs suivant le type d’édulcorant consommé et leurs microbiomes. Des recherches sont nécessaires pour avoir des résultats plus précis là-dessus.

Quel est l’édulcorant le plus sain ?

Bien évidemment, les édulcorants naturels sont plus sains que ceux artificiels. Le sucre roux, le miel, le sirop d’érable et le nectar d’agave sont tous des choix populaires. Si vous êtes parmi ceux qui préfèrent réduire leur quantité de sucre journalière, vous pouvez choisir un de ces édulcorants sains et bons pour votre santé générale.

Quant aux personnes diabétiques, la réponse n’est pas aussi tranchée. Si tous ces édulcorants contiennent des glucides susceptibles d’augmenter la glycémie, ils contiennent également de différentes quantités d’autres nutriments. Par exemple, le miel contient plus de calories et de sucre que le nectar d’agave, mais il contient par ailleurs des vitamines et des minéraux que les autres édulcorants n’ont pas. Le sirop d’érable est une autre bonne option pour les diabétiques, car il a un indice glycémique plus faible que les autres édulcorants, ce qui signifie qu’il ne provoquera pas de pic de glycémie aussi rapidement. En fin de compte, le meilleur édulcorant pour les diabétiques est celui qui fonctionne le mieux pour eux individuellement. Il est ainsi envisageable de demander auprès d’un diététicien pour faire le bon choix en fonction de votre état de santé.

 

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