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Nocivité des microplastiques : risque de maladies chroniques

Selon de nouvelles recherches, l’exposition aux micro-plastiques des océans augmenterait le risque de diabète de type 2, de maladies coronariennes et d’AVC.

L’eau des côtes américaines est dégradée par la nocivité des microplastiques. Des taux plus élevés de certaines maladies chroniques sont observés chez les habitants (diabète de type 2, accidents vasculaires cérébraux, maladies coronariennes) qui pourraient être associés à cette pollution.

L’étude vient s’ajouter à un corpus croissant de preuves reliant les microplastiques, minuscules particules de moins de 5 millimètres provenant de la dégradation des déchets plastiques, à divers risques de santé.

Qu’est ce que l’étude a révélé de la nocivité des microplatisques ?

Des chercheurs américains ont étudié la pollution de l’eau par les microplastiques à moins de 200 milles nautiques de 152 zones côtières le long de l’océan Atlantique, de l’océan Pacifique et du golfe du Mexique.

  • Les National Centers for Environmental Information leur ont fourni des mesures prises entre 2015 et 2020. Les niveaux de pollution par les microplastiques avaient été classés comme faibles, moyens, élevés ou très élevés.
  • Les auteurs de l’étude ont ensuite rapporté ces mesures aux taux de maladies de ces territoires (des comtés) via les données démographiques de 2022 des Centers for Disease Control and Prevention.

La comparaison des données des personnes vivant près de ces zones avec des niveaux « faibles » de pollution côtière aux microplastiques à celles des secteurs à niveaux « élevés » a montré dans le groupe « élevés » :

Même après ajustement par vulnérabilités démographiques et socio-environnementales, les comtés exposés à des niveaux très élevés de microplastiques dans les eaux océaniques voisines présentaient un potentiel de maladies significativement plus élevé.

Les microplastiques pourraient représenter un nouveau facteur de risque cardiométabolique environnemental selon l’auteur principal de l’étude, Sarju Ganatra du Lahey Hospital & Medical Center au Massachusetts. Ce sujet se rajoute à toutes les discussions de santé publique sur les maladies chroniques.

Comment les microplastiques passent-ils de l’eau au corps ?

Les débris microplastiques provenant des déchets se trouvent pratiquement partout, y compris dans l’eau.

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Ils pénètrent dans le corps par le toucher, l’ingestion et l’inhalation.

Les chercheurs font l’hypothèse que les habitants des communautés côtières sont susceptibles d’inhaler des particules microplastiques provenant de l’aérosolisation de l’eau de mer, quand des particules microscopiques sont en suspension dans l’air.

Ils sont aéroportés par les embruns marins, le vent ou même la poussière urbaine : leur inhalation est une sérieuse préoccupation, notamment près des côtes où les concentrations dans l’environnement sont plus élevées.

Les résidents côtiers sont souvent davantage exposés en raison de :

  • la contamination des eaux souterraines par l’intrusion d’eau de mer,
  • une consommation plus élevée de fruits de mer,
  • la proximité de zones de loisirs associées à une importante quantité de débris plastiques.

Philip Kuriakose, un hématologue expert des microplastiques dans le sang humain, relève que les risques potentiels de leur nocivité ne se limitent pas à ces zones géographiques côtières. Habiter des zones intérieures expose aussi à un risque spécifique d’autres sources non marines de microplastiques.

Quelles futures recherches sur la nocivité des microplastiques sont-elles nécessaires ?

Les résultats de cette étude n’apportent pas de preuve de lien de cause (microplastiques) à effet (maladies chroniques).

L’étude n’a pas mesuré les voies d’exposition spécifiques aux microplastiques (par exemple, analyse des échantillons de sang de résidents côtiers) : cela limite la capacité des résultats à évaluer des risques concrets pour la santé.

Selon Sai Rahul Ponnana, chercheur en microplastiques et analyste de données de recherche au Cardiovascular Research Institute de la Case Western Reserve University School of Medicine à Cleveland, l’étude a utilisé les données des comtés et non une base de dossiers médicaux à grande échelle. Les résultats pourraient ne pas offrir une image assez complète de l’impact des microplastiques sur la santé au niveau individuel.

D’autres recherches sont nécessaires pour mieux comprendre comment l’exposition aux microplastiques s’inscrit et s’additionne à celles d’autres polluants environnementaux et aux facteurs de risque sanitaires traditionnels.

Que faire pour réduire son exposition aux microplastiques ?

Il n’est pas très possible d’éviter les microplastiques, comme ici dans les zones côtières, mais on peut limiter son exposition globale.

Ne serait-ce qu’en diminuant sa fréquence d’achat et d’utilisation d’articles en plastique.

Le facteur de risque potentiel de maladies chroniques associées aux microplastiques est sérieux. Il vaut mieux en être conscient(e) et proactif(ve). Chacun(e) peut minimiser sa propre participation aux déchets plastiques en changeant certaines habitudes.

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