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NutritionScience

Épices et perte de poids : que disent vraiment les études ?

Les épices apportent de la saveur aux plats. Des recherches montrent que certains peuvent soutenir la perte de poids. Comment est-ce qu’ils agissent ?

Les épices seules ne suffisent pas pour perdre du poids. Cependant, intégrées à une alimentation équilibrée et associées à une activité physique régulière, elles pourraient jouer un rôle de soutien dans la gestion de l’appétit, la satiété et le métabolisme. Les chercheurs se sont intéressés à différentes épices pour vérifier leur impact sur le poids et la composition corporelle. Voici un tour d’horizon des résultats disponibles.

Le poivre de Cayenne

La capsaïcine, molécule active du poivre de Cayenne, a été étudiée pour ses effets sur le métabolisme. Des données suggèrent qu’elle pourrait :

  • stimuler la combustion des graisses et des glucides,
  • augmenter les dépenses caloriques,
  • favoriser la thermogenèse,
  • apporter une sensation de satiété plus rapide.

Une étude de 2017 a montré qu’une supplémentation de 6 mg par jour pendant 12 semaines entraînait une baisse de l’IMC et du tour de taille. Toutefois, une revue systématique n’a pas confirmé d’effet significatif sur le poids corporel chez l’humain. Fait notable, la consommation régulière d’aliments épicés serait paradoxalement liée à un risque plus élevé de surpoids, mais à une meilleure protection contre l’hypertension.

L’ail

L’allicine, composant majeur de l’ail, est étudiée pour ses propriétés anti-obésité. Les résultats sont toutefois variables. Des essais indiquent que la consommation d’ail peut réduire le tour de taille, notamment chez les personnes souffrant du syndrome métabolique ou du syndrome des ovaires polykystiques. Chez des femmes obèses, des compléments d’ail ont été associés à une perte de poids et à une diminution de l’IMC. Cependant, dans certains essais, les groupes placebo suivant également un régime hypocalorique ont obtenu des résultats similaires, ce qui limite les conclusions.

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Le fenugrec

Riche en fibres, le fenugrec pourrait prolonger la satiété et réduire l’apport calorique. Dans une étude sur neuf femmes en surpoids, celles qui avaient consommé une infusion au fenugrec se sentaient moins affamées, mais cela n’a pas modifié leur consommation réelle de calories. D’autres essais ont montré une diminution de l’ingestion de graisses et une réduction de la faim avec 8 g de fibres de fenugrec. Ces résultats restent prometteurs mais nécessitent des recherches plus larges.

Le poivre noir

La pipérine, présente dans le poivre noir, est un antioxydant qui pourrait agir sur la régulation des graisses. Des études animales montrent une amélioration du profil lipidique (baisse du cholestérol LDL et des triglycérides, hausse du HDL). Chez l’humain, la consommation de poivre noir a été associée à une diminution de la faim et une meilleure satiété, mais les données restent limitées.

La cannelle

Le cinnamaldéhyde contenu dans la cannelle est lié à plusieurs mécanismes influençant la gestion du poids. Une méta-analyse a montré que la supplémentation en cannelle sur plus de 12 semaines pouvait réduire l’IMC, le poids et le tour de taille, en particulier chez les personnes obèses ou âgées de plus de 50 ans. Une autre étude sur des adolescents obèses a révélé que la cannelle diminuait la résistance à la leptine, hormone qui régule la satiété. Les effets les plus marqués semblent apparaître à partir de 3 g par jour.

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Le curcuma

La curcumine, pigment actif du curcuma, a été évaluée dans plus de 20 essais regroupant 1 600 participants atteints du syndrome métabolique. Les résultats indiquent une baisse significative du poids, de l’IMC et du tour de taille après plusieurs semaines de supplémentation. La curcumine pourrait agir via des mécanismes anti-inflammatoires et une amélioration de la sensibilité à l’insuline, contribuant ainsi à une meilleure régulation du métabolisme.

Précautions d’utilisation

Avant d’intégrer des épices sous forme de compléments alimentaires, quelques règles de prudence s’imposent :

  • Demander conseil à un médecin pour éviter les interactions médicamenteuses,
  • Vérifier la fraîcheur des épices, qui perdent leurs propriétés après un certain temps,
  • Respecter les doses recommandées afin d’éviter tout surdosage,
  • Lire attentivement les étiquettes des produits emballés,
  • Arrêter la consommation en cas d’effets indésirables.

À retenir

Les épices ne représentent pas une solution miracle pour maigrir. Cependant, certaines d’entre elles, comme le poivre de Cayenne, l’ail, le fenugrec, la cannelle ou le curcuma, montrent des effets intéressants sur la satiété, le métabolisme ou la régulation des graisses. Leur efficacité isolée reste modeste et souvent controversée, mais elles peuvent constituer un soutien utile lorsqu’elles s’intègrent dans un mode de vie sain, associant alimentation équilibrée et activité physique régulière. Elles offrent aussi l’avantage d’apporter de la variété et du goût aux repas, ce qui peut aider à maintenir de bonnes habitudes alimentaires sur le long terme.

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